𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟶 : 𝙴𝚗𝚝𝚛𝚎 𝙿𝚊𝚒𝚡 𝚎𝚝 𝙿é𝚛𝚒𝚕

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PDV : NIKOLAÏ PETROV 

Assis au bout de cette longue table en verre, j'écoutais distraitement les sujets abordés lors de la réunion, mes pensées vagabondant ailleurs. Ils étaient loin de se douter que mon inaction risquait de mettre le Groupe Petrov en péril à cause d'un contrat qui pourrait me coûter cher.

Lorsque la conférence prit fin et que les lieux se vidèrent peu à peu, je rangeai précipitamment mes dossiers. Je levai les yeux en entendant des pas, m'attendant à tout sauf à voir ce connard.

Le maire.

Il s'approcha avec hésitation, sans afficher la moindre émotion mais suffisamment pour laisser deviner ses intentions manigancières. Il me tendit la main poliment. J'hésitai un instant, me redressai, le fixai droit dans les yeux, et refusai de lui serrer la main.

C'était un geste simple mais lourd de sens. Je savais que ce refus aurait des répercussions, mais j'étais prêt à les affronter.

Le maire sembla surpris par mon geste. Pour moi, c'était une petite victoire.

—"Qu'est-ce que vous voulez ?" lançai-je, ma colère à peine dissimulée."Vous êtes venu mettre un terme à tout ça ?" dis-je en désignant les lieux.

—"Pourrions-nous aller dans un coin plus tranquille, s'il vous plaît ?"demanda-t-il, hésitant."Je ne suis pas venu créer des conflits."

—"J'étais sérieux lorsque je vous ai dit d'aller vous faire foutre !"ajoutai-je d'un ton tranchant.

Je pouvais presque sentir sa frustration, son mécontentement de ne pas pouvoir contrôler la situation comme il en avait l'habitude.

—"J'accepte de mettre un terme au contrat,"avoua-t-il soudainement, me prenant par surprise."C'est tout ce que j'avais à vous dire."

—"Non... Non," répliquai-je, méfiant."Quel est le piège cette fois-ci ? Je ne crois pas un mot de ce que vous dites. Pourquoi ce soudain changement ?"

Son expression passa rapidement de l'assurance à l'agacement.

—"Après réflexion, j'ai réalisé que j'étais allé beaucoup trop loin avec vous... Je n'aurais pas dû."

—"Je ne vous crois pas," l'interrompis-je en le dominant de ma hauteur. "Je ne vous raccompagne pas, vous trouverez la sortie."

Je laissai le maire en plan, poursuivant mon chemin hors de la pièce, n'ayant aucune envie de m'attarder sur le sujet, risquant de l'étrangler devant mes employés.

Dehors, l'air glacé m'accueillit, avec la neige qui recouvrait la ville, éclairée seulement par les faibles lumières des réverbères. Je sortis un paquet de cigarettes de ma poche, en coinçai une entre mes lèvres et l'allumai. La fumée s'échappait de mes narines alors que je tirais plusieurs bouffées, sentant le frisson glacial me traverser. La nicotine apaisait mes nerfs alors que je continuais mon chemin jusqu'à ma voiture, mon souffle formant des volutes dans l'air gelé.

Grimpant dans mon Urus, sur le point de me rendre dans un bar où j'ai l'habitude de retrouver quelques amis, un bar-club prisé de la ville, je troquai mon costume contre un jean sombre, un col roulé noir assorti d'une veste en nylon Prada, avec des baskets en daim grises.

Sergueï me donna une tape amicale dans le dos avant de demander une autre tournée au barman. Je me penchai pour lui confier mes pensées concernant la visite surprise du maire. Il avait fait irruption après la conférence que j'avais tenue avec mes employés.

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité. ( En cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant