𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟷 : 𝚄𝚗𝚎 𝚗𝚘𝚞𝚟𝚎𝚕𝚕𝚎 𝚘𝚙𝚙𝚘𝚛𝚝𝚞𝚗𝚒𝚝é, 𝚘𝚞 𝚙𝚊𝚜 ?

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PDV : MARIYA 

Quelques jours après l'agression de Nikolaï, je réfléchissais à l'offre de Sergueï : me présenter au poste de procureur de la ville. J'avais reçu un appel du Service fédéral de supervision des affaires judiciaires, souhaitant me rencontrer. Je comprenais que Sergueï avait quelque chose à voir avec cela.

Vêtue d'un tailleur noir élégant et d'escarpins Saint Laurent rouges, je me tenais maintenant face à la commission. Plusieurs membres du jury étudiaient mon profil, malgré le manque de reconnaissance de mon diplôme dans le pays. 

Calée dans mon fauteuil, j'adoptai une attitude naturelle bien qu'intérieurement pétrifiée, car ils étaient exigeants.

L'un d'eux rompit à nouveau le silence : 

—"Mademoiselle Keller, nous apprécions fortement vos efforts linguistiques, ce n'est pas donné à tout le monde, bien que vous ayez un très bon parcours académique," commença-t-il en laissant planer un long silence. 

Je souris en entendant ses remarques sur mes compétences, même si ce n'était pas tout à fait un compliment.

—"La Fédération de Russie a de très grandes exigences, cela ne se résume pas seulement à un diplôme," tenta-t-il de me faire comprendre

Les autres approuvèrent d'un hochement de tête.

—"J'en ai conscience, je fais preuve de grande responsabilité," rétorquai-je. "Et puis, je suis PDG d'une filiale internationale en promotion immobilière, les défis ne m'effraient pas," me défendis-je.

Une fois à l'extérieur, le froid me ramena à la réalité. Je remarquai Sergueï qui m'attendait, se tenant dans le froid sous son manteau, les bras croisés appuyés contre sa voiture. Je pris mon temps en m'approchant, un sourire amusé aux lèvres.

—"La prochaine fois, j'aimerais que tu me sollicites, ou mieux, que tu arrêtes d'interférer dans mes affaires," lui rappelai-je. "C'est une perte de temps, ils ne veulent pas quelqu'un comme moi."

—"Je peux faire en sorte que tu l'aies," me proposa-t-il.

—"Je veux gagner à la loyale," rétorquai-je, espérant qu'il respecterait mon souhait. 

Je n'avais pas besoin qu'il soudoye des gens, ce n'était pas ce que j'attendais, je préférais y parvenir par moi-même.

—"Très bien, viens, nous devons aller quelque part," m'ordonna-t-il en contournant sa voiture. 

Je restai plantée là, les sourcils haussés, me demandant où il voulait en venir.

—"Tu ne penses vraiment pas que je vais te suivre," lâchai-je, incrédule. 

Alors qu'il s'apprêtait à monter dans la voiture, il s'arrêta, me foudroyant du regard d'un air sérieux.

—"Monte," m'ordonna-t-il. "

Contre ma volonté, je rappliquai, prenant place à bord. Il démarra la voiture, le moteur rugissant dans un bruit strident. À bord de l'Aston Martin DBX, le bolide aux multiples chevaux, nous foncions sur la route. Je me calai au fond de mon siège, peu rassurée, tandis que Sergueï accélérait comme un fou.

—"Qu'est-ce que tu manigances encore, Sergueï ?",demandai-je, les sourcils froncés.

Sans détacher les yeux de la route, il répondit : 

—"Tu verras une fois qu'on y sera."

Admirant les recoins couverts de neige, je constatai l'absence d'habitations, simplement de la végétation couverte de neige. Parcourant un long chemin boueux, nous stoppâmes devant un grand portail noir forgé, entouré de hauts murs en pierre couverts de lierre, indiquant que nous étions dans un cimetière.

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité. ( En cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant