20-Misogyne

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On se regarde un moment , un feu brule en moi et il ne demande qu'à se consumer si cet homme replace ses lèvres sur les miennes . Entre tous les événements qui me sont arrivés ces derniers temps , je perds complètement pied , alors je décide de sortir de la maison , ne supportant plus la chaleur qui me colle à la peau . De plus, je vois les invités se ruer vers nous et je ne peux plus faire semblant, car je crois qu'au final , moi , je ne fais pas semblant .

Je ressens enfin l'air frais de dehors qui me fouette le visage .

Je ne pense plus à rien pendant un moment jusqu'à que quelque chose me touche le pied .

Un ballon ?

Je lève les yeux et remarque un petit garçon devant le portail de la bâtisse qui essaye de passer pour récupérer ce que je présume être son ballon .

Je le prends dans ma main et m'avance vers le petit .

Je le lui rends et il me le prend timidement des mains .

-Merci , madame , me dit-il faiblement .

- Appelle moi, Adriana , dis-je d'un ton joyeux .

Il lève le regard vers mon visage .

- Merci , Adriana , dit-il avec un faible sourire .

- Que fais-tu ici tout seul à cette heure de la journée ?, dis-je inquiète .

- Ma maman m'a dit que ce soir, on peut sortir , car personne ne se battraient .

- De quoi tu parles ?

Je m'abaisse à sa hauteur .

- Tout le temps , les méchants se battent et ils ont aussi détruit ma maison , dit-il tristement.

- Qui sont ces méchants ?

- MON CHÉRI OÙ ES- TU ?

Une femme s'approche vers ce que je présume être son fils .

- Viens chéri , ne dérange pas la dame .

- Il ne me dérange absolument pas , ne vous inquiétez pas .

La femme lève les yeux vers moi et elle me reconnait instantanément .

- Madame Gonzalez , dit-elle horrifiée en éloignant son fils de moi .

Elle commence à s'éloigner , mais je l'arrête .

- Attendez, je ne vous ferai rien , je peux vous le promettre .

Pourquoi ces gens ont peur de moi ?

La femme me regarde un moment ,septique .

- Elle est gentille, maman , elle s'appelle Adriana , dit le fils pour confirmer mes dires .

Je regarde la femme avec un grand sourire .

- Votre fils m'a expliqué que vous étiez à la rue , que s'est-il passé ?

La femme lève les yeux étonnés .

- Vous n'êtes pas au courant ?

- De quoi ?

- Sauf votre respect , c'est votre mari la cause de cela , dit-elle attristée .

- Mon mari, qu'a- t-il à avoir avec cela ?

- Ce n'est pas à moi de vous expliquer, madame , dit-elle en prenant la main de son fils pour partir .

- Non , attendez , expliquez - moi s'il vous plait .

La femme hésite, mais son fils lui tire la main dans ma direction pour qu'elle reste .

- Écoutez , depuis que la famille Gonzalez a installé leur business , le Mexique a été plongé dans un nuage de peur, mais encore plus depuis que le père de votre mari est arrivé sur le marché . Avant , ont arrivé à bien vivre malgré la peur , mais depuis son arrivée, les prix ne cessent d'augmenter et les guerres de gang également, ce qui touche nos habitats , comme pour le nôtre , il y a déjà deux jours . Nous avons peur et encore plus depuis que nous savions que son fils reprendrait les reines du marché , dit-elle effondrée .

Je n'arrive pas à y croire . C'est donc ça que le fou désirait tant ?

- Je ne savais absolument pas , dis-je, la voix tremblotante .

Je n'hésite pas une seconde et sort la carte que le fou m'avait donnée .

- Tenez , il y a plus de 450 mille pesos dessus , partez loin d'ici , prenez soin de votre fils .

- Oh Madame je ne peux pas accepter , c'est beaucoup trop .

- Si j'insiste , partez vite et profitez .

La femme prend mes mains dans les siennes .

- Vous êtes une bénédiction, ma chère , dit-elle en pleurant .

Je lui souris tendrement .

Le petit s'avance vers moi et me tend un bracelet de couleur rouge . Je prends le bijou dans ma main tout en le remerciant .

- Au revoir, Adriana , dit-il tout en partant avec sa mère .

Je n'ai jamais connu la pauvreté , car mes parents avaient toujours de l'argent , mais je ne peux m'empêcher de comparer ce petit garçon aux habits délabrés à Samuel . Quand il est arrivé dans notre école , personne n'osaient l'approcher puisque ses habits étaient trouée et sales , mais moi , j'ai tout de suite vu la bonté de son cœur à travers son regard .

Je sers fort le bracelet que le petit m'a offert pour me donner la force de retourner dans la cage aux lions . Maintenant, quand je regarde cette demeure , je ne peux m'empêcher de penser que toute cette luxure vient du malheur des plus pauvres . Plus je m'avance, plus je ressens la rage qui monte en moi .

Je me dirige droit sur le fou qui discute avec son père .

- Où tu étais passé , me questionne- t-il énervé .

Nous sommes à l'écart du monde, alors je décide de relâcher toute cette colère qui brule en moi.

Je lève ma main dans sa direction et claque sa joue avec force .

Sa tête n'a même pas bougé face à mon geste , mais son regard lui devient si sombre que je recule légèrement .

Il s'approche de moi et attrape avec force mon bras, mais je ne baisse pas le regard . Je ne baisserais plus jamais le regard face à une ordure qui ose mettre des familles à la rue pour son propre bien- être .

-Ne t'énerve pas, fils , les salopes dans son genre ont toujours une grande gueule , ta mère était pareil avant que je la soumette , rétorque le père d'Ares .

Je détourne le regard de celui du fou pour me tourner vers celui de son père .

- Comment osez-vous me parler de la sorte ? m'exprime-je .

- Je dis simplement la vérité , très chère , mon fils sait très bien comment se comporter avec les femmes comme vous , rapplique-t-il avec fierté .

- Et comment sait une femme comme moi ? Une salope, c'est ça , tout ça parce que vous ne supportez pas qu'une femme vous remette à votre place .

- Oh non, très chère, votre avis m'importe peu , tout se pouvoir, je le mérite et je ne laisserai pas une gamine me dire le contraire .

Je ris jaune , noir , rouge ,vert , toutes les couleurs possibles . Je m'approche du misogyne en face de moi, même si le fou me retient le bras , rien ne m'arrêtera , s'il croit que son petit numéro d'homme virile va me faire fermer ma gueule , il peut-ce le mettre où je le pense .

- Le pouvoir ?! Vous appelez ça du pouvoir de mettre des familles à la rue ? Des femmes ? Des enfants ? Tout ça pour que vous puissiez vous pavaner dans vos soirées la tête haute . Mais vous savez quoi ? Vous n'avez aucun mérite à votre réussite , car tout cela vient du malheur des gens , alors baissez le regard la prochaine fois parce que même l'ombre d'une feuille morte semble plus lourde que l'estime que vous avez de vous-même .

Sans que je m'y attende, le canon de son arme se retrouve pointé sur mon front .

AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant