21-Au plus bas

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J'avoue être déstabilisée de sentir pour la première fois le canon froid de l'arme contre mon front , mais je ne bouge pas malgré les frissons qui parcourent mon échine . 

Je détourne le regard vers celui du fou , mais son regard est fixé sur l'arme visée dans ma direction . Je n'arrive pas à déchiffrer ses émotions . 

Je remarque que les muscles de sa mâchoire sont tendus jusqu'à que le canon de l'arme ne soit plus sur mon front . Je comprends pourquoi, car un groupe de personnes viennent accaparer l'attention du père d'Ares qui range vite son arme . Comment une personne peut-elle sortir de telles immondices de sa bouche et deux secondes après reprendre son sourire comme si de rien n'était . 

Je décide de partir de cette soirée chaotique , je ne supporte plus de me pavaner face à de tels êtres . J'arrache mon bras de la prise du fou et pars le plus vite possible . 

Le vent fouette mon visage, mais je ne réfléchis pas et fonce droit vers la voiture , là où un des hommes du fou nous attends pour nous ramener . 

Mais c'est sans compter sur ce qui me sert de mari qui me rattrape en quelque pas en agrippant ma taille d'un de ces bras puissant .  Je me retrouve en quelques secondes contre un arbre encerclé par les deux bras d'un homme que je connais à peine , mais qui m'a déjà mis la bague au doigt , quelle ironie !

Je le pousse de toutes mes forces à l'aide de mes deux mains , je ne supporte plus son contact , cela me répugne . 

Bien évidemment, ma tentative de me dégager de sa prise n'a aucun effet sur son corps qui ne bouge pas d'un poil . 

- Que les choses soient bien claires , je ne laisse personne me frapper et encore moins me manquer de respect et ceux-ci de même pour mon père alors, je te conseille de ne plus essayer aucune de tes rébellions , car je peux te jurer que je ne me retiendrais pas de te le faire payer , s'énerve -t-il en s'approchant de mon visage . 

- Je n'ai pas peur de toi , remets- moi dans la cave si ça te chante , je m'en fiche alors c'est plutôt à toi d'arrêter de gaspiller ta salive pour me menacer, car ça ne sert plus à rien , rétorque-je d'autant plus énervé . 

Je le regarde de haut en bas avec dédain . 

- Comment peux- tu faire ça à des innocents , tu es donc si inhumain que cela , moi qui espérais trouver au fond de toi une lueur de bonté , je peux toujours chercher , tout est sombre là- dedans , dis-je en pointant mon doigt à l'endroit où son cœur est censé battre . 

Je pose ma main à plat sur son torse et le pousse pour pouvoir enfin partir de cette soirée . 

Je rentre directement dans la voiture sans même me retourner . 

Le chauffeur sursaute et se retourne dans ma direction . 

- Tu comptes commencer à conduire demain ? rappliqué-je . 

Il se replace face au volant et démarre la voiture . 

- Tout de suite , madame , dit-il . 


Le portail de la villa s'ouvre et je peux enfin sortir de la voiture pour me diriger à l'intérieur . 

J'arrive devant la porte et avant d'entrer,  j'aperçois Gabriel assis devant celle-ci , la tête dans ces mains . 

Quand il m'aperçoit , il se lève directement et s'avance vers moi . 

- Adriana , qu'est-ce qu'il ne va pas ? s'inquiète -t-il . 

J'ai peut- être oubliée de préciser que durant le trajet quelques larmes ont coulés , mais comment les retenir ? Mon corps est au bord de l'implosion, je touche encore plus le fond chaque jour qui passe ; je ne sais pas quand je vais pouvoir être enfin en paix , mais je sais que ce ne sera pas avant un bon moment. 

- Je n'ai pas envie de parler Gabriel , dis-je d'un ton lasse en m'approchant de la porte . 

Gabriel me retient en attrapant délicatement mon bras . 

- S'il te plaît, cariño , je veux juste m'expliquer . 

Je le regarde enfin dans les yeux en attente de ces explications après un moment de réflexion . 

- Tu le sais déjà , mais je suis sincèrement désolée pour mes fautes et je sais très bien que j'ai mis la vie de tes amies en danger , comme le dit Ares , je passe mon temps à faire des erreurs . Je compte bien arranger tout cela , je peux vous ramener en France toi et tes amies si vous le voulez même si mon frère me ferait la peau tant pis , je le ferais pour toi , parce que Adriana , tu es la première personne qui a bien voulu passer du temps avec moi sans penser au fait que je sois un Gonzalez . Tu t'en fiches de ma famille et c'est pour ça que je tiens autant à notre amitié, car elle est pure et sincère .J'ai toujours cru que jamais personne ne s'intéresserait réellement à moi , mais toi , tu l'as fait et tu m'as apporté tellement si tu savais . Je n'ai pas l'habitude de blesser quelqu'un car jamais quelqu'un n'a été attaché à ma présence , je suis toujours celui qui gène et qui traine dans les pattes, alors  s'il te plaît cariño , ne m'abandonne pas , dit -il la voix tremblotante . 

Je ne cesse de le regarder et quand je remarque une larme couler le long de sa joue , je ne me retiens plus et fonce dans ces bras . 

- Tu m'as manqué , cariño , murmure -t-il tout en déposant un baiser sur le haut de ma tête . 

 Toi aussi , Gab , toi aussi , tu ne sais pas à quel point ton affection était la seule chose dont j'avais besoin ce soir . 

Ma soirée à était pleine de rebondissement et rien que le faites d'entendre les battements réguliers du cœur de Gabriel et la chaleur de ces bras autour de mon corps , m'apaise et me réconforte . 

La fatigue me rattrape et je n'ai pas la force de répondre à Gabriel alors, j'espère qu'à travers cette accolade il aura compris tout ce que j'aimerais exprimer à haute voix . 

Je me dirige dans ma chambre , je n'ai qu'une hâte retrouvait mon lit et mettre mon cerveau sur off , j'ai trop donné ce soir . 

Je passe d'abord à la salle de bain pour me démaquiller et mettre mon pyjama et là, je vais me coucher , enfin ! 





AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant