40-Départ

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Je prépare mes affaires en vitesse, malgré la sensation de vertige qui s'accentue au moindre de mes mouvements. 

J'ai demandé à tout le monde de sortir de la pièce pour que je puisse rester un moment seule. 

J'essaye de me concentrer sur ma tâche pour oublier ce qu'il vient de m'arriver lors de cette soirée. 

Si Ares ne serait pas intervenu, je serais surement vendue ou morte, rien qu'en imaginant la scène, une envie de vomir me vient. 

J'arrive dans la salle de bain et remarque mon reflet dans le miroir. 

Un reflet si blafard et cerné, tous les problèmes s'accumulent et je n'ai plus aucun contrôle sur ma vie. 

J'enlève le pull d'Ares que je pose sur le lavabo et regarde ma peau endolorie. 

Des marques bleutées viennent colorer mon corps, comme une vieille image du passé. 

Alors que je pensais enfin pouvoir enfin profiter de ma vie, le malheur accoure derrière moi pour me ramener à l'ordre. 

À bout de force, je décide de m'asseoir dans la douche et d'entourer mon corps meurtri dans mes bras. 

J'essaye de toutes mes forces de ne pas me rappeler la peur qui ravagea mon corps lorsque l'homme m'a trainé dans la forêt pour m'enlever. 

J'ai déjà connu ce sentiment d'impuissance, quand un homme te bat, le seul moyen de t'en sortir est d'abandonner ton corps et ton âme, mais ce sentiment a été décuplé ce soir. 

Je me revois en train de me débattre, je revois le sang qui coule sur la jambe de l'homme par ma faute et puis je revois la route qui défile sans jamais s'arrêter. 

Mon cœur bat encore plus vite et je ne peux plus retenir la crise de panique qui paralyse tout mon corps. 

J'essaye de me calmer, mais c'est déjà trop tard, je sens déjà la sensation d'étouffement. 

Mon pouls résonne dans tout mon corps. 

Je suffoque de plus en plus et la seule chose qui pourra me calmer est de l'eau froide. 

Je réalise enfin que Rosalia vient d'allumer la douche pour calmer ma crise. 

Sans prendre en compte le fait de se mouiller elle entoure mon corps de ces bras. 



J'ai pu enfin sortir de la salle de bain, enfin calmée, pour le moment, et changée. 

J'ai enfilé un jogging et le pull du fou. Je n'avais pas prévu de vêtements chauds alors je me contente de son sweat. 

Je sors de la chambre avec ma valise. 

Quand j'arrive en bas, je remarque qu'Ares m'attend devant la porte, ne voulant pas aller plus loin dans la maison. 

Dans le salon, Angelica et mes amies y sont installées, le seul absent est Juan, tant mieux, je ne voulais pas le voir, c'est mieux comme ça. 

Gabriel se lève du canapé pour venir me prendre dans ses bras. 

- J'ai eu tellement peur, cariño, murmure-t-il. 

Je le serre encore plus fort pour le rassurer. 

Puis, Samuel et Rosalia viennent se rajouter au câlin. 

Quand je m'éloigne de leur étreinte, je détourne mon regard vers celui d'Angelica. 

Je m'approche d'elle. 

- Désolée de partir dans ces conditions, dis-je, gênée.

- Ne t'inquiète pas, je sais qu'on se reverra, dit-elle tendrement en me prenant dans ses bras. 

Gabriel, Rosalia et Samuel vont rester encore quelques jours en Colombie. 

Ils ne voulaient pas me laisser repartir seule, mais j'ai logement insisté pour qu'ils restent. 

J'ai seulement besoin de partir. 

Je m'avance vers la porte d'entrée et donne ma valise à Ares. 

Je me tourne vers mes amies pour leur sourire une dernière fois avant de sortir de la maison. 



Cela fait déjà quelques heures que nous roulons. Nous avons échangé la moto pour une voiture. 

Aucun de nous deux n'a parlé depuis. J'essaye de m'endormir, mais je n'y arrive pas, car dès que je ferme les yeux, des images de la soirée apparaissent. 

Le téléphone d'Ares sonne.

- Quand dois-je y aller ? rétorque-t-il à l'interlocuteur. 

- Ok , je partirai demain matin. 

Le fou raccroche et pose son téléphone. 

Je décide d'engager la conversation. 

- Tu dois partir ? 

Ares me regarde, étonner de m'entendre après de nombreuses heures. 

- Oui, j'ai des affaires à régler, tu devras rester seul dans la maison, dit-il tout en regardant la route. 

- Où est-ce que tu pars ? ,demandé-je par curiosité. 

- À Cancún, j'ai une maison là-bas, rétorque-t-il. 

Alma m'a tellement parlé de ce pays, c'est dans une petite ile à côté que son mari lui a fait sa demande. 

- Je peux venir avec toi ? ,dis-je sans réfléchir. 

Ares me regarde perplexe, ne sachant pas si je suis sérieuse dans mes propos. 

À vrai dire, je le suis à moitié, je veux y aller, car je veux découvrir de nouveaux endroits qui ont tant bercé mon enfance, mais je ne suis pas sûr de vouloir me retrouver seule avec lui. 

- Je serais souvent en déplacement, tu serais souvent seule dans cette maison également, rétorque-t-il pour me rassurer, sachant très bien que je n'apprécie pas autant sa présence. 

- Quand part-on ? répliquai-je. 

Le fou ricane face à mon envie soudaine de partir quand j'ai su qu'il ne serait pas généralement là. 

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Un nouveau voyage ? Seul en compagnie du fou ? 

<3


AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant