59- Arturo

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Adriana reste un moment à observer son père mort.

D'une balle en plein milieu du front, sa tête repose sur l'arrière de la chaise. 

Elle baisse l'arme et la laisse tomber au sol. 

Puis, elle pose son regard sur nous. 

Comme si elle oubliait son acte en un instant, un grand sourire apparait sur son visage. 

De sa robe tachée du sang de son géniteur, elle s'approche de mon père et moi. 

- Il ne reste plus que vous deux, le père et le fils, dit-elle avec amusement. 

- Je vais garder le meilleur pour la fin, réplique-t-elle en me regardant. 

Elle s'approche de mon père pour arracher le scotch sur sa bouche.

- TU VAS TOUT DE SUITE ME DÉTACHER, SALE TRAINÉE, hurle mon père, fou de rage.

- Le dernier qui m'ait traité de sale trainée a fini comme ça, répond-elle en pointant du doigt son ex qui a succombé à ces souffrances, car Chance a arrêté de s'attaquer à son entre-jambe, étant déçu qu'il ne réagisse plus.

- Tu veux finir comme lui ? demande-t-elle à mon père. 

Il ne répond pas en voyant l'état de ces parties intimes.

- Enfin, je serai toi, je préférerais cette torture qu'à celle que je te réserve, enfin... celle que ta femme t'a réservé, réplique-t-elle avec un sourire malicieux.

Qu'est-ce que ma mère a à avoir avec cela ?

Mon père ne comprend pas non plus. 

Flashback :

POV : Adriana

Après la balade avec Angelica en Colombie.

Nous nous dirigeons vers le restaurant dans un grand calme. 

Je viens d'apprendre qu'Alma était la mère d'Angelica et j'en suis encore chamboulée. 

Nous nous installons à une table, éloignée du monde. 

Je regarde la fille de celle qui m'a élevée, percevant des similitudes. 

Les mêmes yeux d'un bleu clair que ceux d'Alma et d'Ares. 

Je ne cesse de toucher la bague qu'elle m'a donnée à mes 16 ans pour me rappeler son souvenir.

- Je savais qu'on s'entendrait bien, mais pas qu'on aurait autant en commun, dit Angelica avec un sourire sincère. 

Elle sort de sa poche une photo.

- Je l'ai toujours sur moi pour avoir en souvenir les moments passés avec elle, réplique-t-elle en me montrant la photo. 

Alma porte dans ses bras sa fille avec un grand sourire et à côté se trouve son mari qui regarde avec fierté sa femme. 

Une famille unie et soudée.

- Je suis vraiment désolée, dis-je avec peine. 

- Ne le sois pas, ma mère savait ce qu'elle avait à faire et je ne lui en veux pas non plus. 

- C'est à moi que j'en veux, rétorque-t-elle avec tristesse. 

Je la regarde sans comprendre. 

- J'ai fait en sorte de toujours lui donner de bonnes nouvelles au téléphone pour lui éviter de regretter son choix d'être partie. 

- J'ai caché les parties sombres de ma vie en prétextant avoir un mari parfait, mais au fond, je voulais simplement que ma mère soit là pour m'aider, pour me rassurer, dit-elle en laissant quelques larmes couler sur sa joue. 

AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant