33- Colombie

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Juan n'a plus rien dit après ma confidence , j'ai fait de même . Je ne veux surtout pas replonger dans mes vieux souvenirs , ce serait trop difficile , surtout depuis que mes souvenirs récents sont d'autant plus traumatisants.

Nous avons continué la route dans le silence , cela n'était pas gênant , je dirais plutôt apaisant.

Je ne sais pas pourquoi, mais en sa présence je me sens bien , plutôt bien même.

Mes pensées sont interrompues par le réveil de Gabriel.

- Ah! Rosalia tu me fais mal , dit-il mécontent.

- Je fais comme je peux, Gab , tu es au courant qu'on est dans une voiture, pas dans ton lit ? rétorque-t-elle légèrement agacée.

- Pourquoi tout le monde crie de si bon matin , rajoute Samuel en bâillant.

- Il est deux heures du matin, Samuel , réplique Juan.

- Ok , je suis carrément paumé , dit Samuel.

Nous sommes enfin arrivés en Colombie.

Juan se gare devant une grande maison et nous descendons de la voiture pour sortir nos affaires.

- Où somme-nous ? demandé-je à Juan en regardant la bâtisse.

- Chez ma mère , rétorque-t-il.

Nous marchons jusqu'à l'entrée de la maison sans faire de bruit pour ne pas réveiller le voisinage, car nous sommes en plein milieu de la nuit.

- Aïe ! Tu m'as marché sur le pied , rétorqué-je en chuchotant le plus possible à l'attention de Gabriel.

- Ce n'est pas comme si j'y voyais grand- chose , réplique- t-il en haussant les épaules.

Juan pose la main sur la poignée, mais nous sommes surpris de voir que celle-ci s'ouvre avant.

- Mamà, que fais-tu debout à cette heure-ci ?

- Je voulais être sûr que vous arriviez sain et sauf , dit-elle d'une voix douce en prenant son fils dans ses bras.

Elle laisse entrer Rosalia et Samuel et s'arrête net en voyant Gabriel apparaître.

Elle reste ébahie tandis que Gabriel fait de son mieux pour ne pas montrer sa gêne.

- Bonsoir , dit-il doucement.

Angelica le regarde, les larmes aux yeux, et décide de le prendre dans ses bras.

Gabriel hésite un moment avant d'entourer ses bras autour d'elle.

- Je suis tellement désolée, mon fils , dit-elle d'une voix tremblante.

- Ce n'est rien, réplique-t-il faiblement .

Gabriel se sépare des bras de sa mère , je remarque toute de suite son inconfort face à ce geste, mais aussi beaucoup de tristesse. 

Je décide de prendre sa main dans la mienne pour lui montrer mon soutien , ce qu'il me remercie par un faible sourire. 

Angelica me regarde enfin et me sourit poliment. 

- Bienvenue, ma chère , me dit-elle avec un grand sourire. 

Tout le monde est enfin à l'intérieur et malgré la faible luminosité , le salon est illuminé de touches de jaune peintes sur le mur , typique des maisons colombiennes  comme m'a enseigné Alma. 

" Un jour , tu iras en Colombie et quand cela arrivera , sache que où que je sois , je serais toujours au plus proche de toi ". 

Une vague de nostalgie me submerge. 

- Faites comme chez vous, les enfants , dit Angelica heureuse de notre arrivée. 

- Venez, je vous montre vos chambres , réplique Juan à notre attention. 

Arrivée à l'étage de la maison , Juan nous présente nos deux chambres composées de deux lits , une chambre pour Rosalia et Samuel et l'autre pour moi et Gabriel. 

On décide de tous, aller se coucher , exténués par les heures de routes accumulées. 



La lumière du jour éclaire la pièce. Je décide de me lever sans faire de bruit en voyant Gabriel dormir comme un bébé. 

Je descends les escaliers doucement, espérant ne réveiller personne. 

Quand j'arrive dans ce que j'imagine être la cuisine, je remarque qu'Angelica est, elle aussi, réveillée. 

Elle est en train de préparer le petit déjeuner tranquillement. 

- Oh, je pensais voir personne debout à cette heure-ci , dit-elle, surprise de me voir. 

- Viens, installe toi , réplique-t-elle joyeusement. 

Je m'installe à la table indiquée et Angelica me sert un jus qu'elle vient de presser. 

- Vous n'êtes pas obligé , dis-je en souriant . 

- J'aime bien accueillir mes invités comme il se doit, vu que cela arrive rarement , dit-elle tristement . 

- Pourquoi vivez- vous ici toute seule , sans indiscrétion , demandai-je, piquée par la curiosité. 

- C'est la maison de mes parents , je m'en voudrais de la laisser inhabité , réplique-t-elle tendrement. 

Angelica commence à dresser la table et je décide de me lever pour l'aider . 

En prenant les assiettes, je remarque qu'il y en a une en trop. 

- Tenez-vous avez pris une assiette en plus. 

Elle regarde l'assiette avec tristesse . 

- Oh, c'est vrai, j'espère toujours que mon troisième fils soit parmi nous , c'est idiot de ma part ,  dit-elle la voix tremblante. 

- Vous ne le voyez donc jamais ? demandai-je. 

- Non et même si je meurs d'envie de le voir et de rattraper les 23 ans de perdu avec lui , je sais très bien que son père nous le fera regretter et je ne veux surtout pas qu'il fasse du mal à mon fils , réplique-t-elle avec détermination. 

- Vous ne pourriez donc jamais le voir tant que son père sera dans les parages ? dis-je, subjugué. 

- C'est ça , je l'ai toujours su et même si je sais que ce n'est pas bien de penser cela, j'espère que le jour de la mort de mon cher époux sera proche, car je n'accepterais pas d'attendre une année de plus , rétorque-t-elle sans une pointe de culpabilité. 

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Que pensez-vous d'Angelica ? Votre avis m'intéresse. 

Notre petite troupe est enfin arrivée à destination , mais que va-t-il se passer lors de ce voyage ? 

À vous de le découvrir dans les prochains chapitres ...

<3

AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant