18- Connard.

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Je reste un moment devant la porte . J'espère que le jamais deux sans trois n'existe pas vraiment, parce que cela fait bien deux fois que je l'aperçois dans les bras d'une autre . 

Il faut que je parte et que je retourne voir mes amies , qu'est- ce que j'ai pu être sotte de vouloir l'inviter à venir avec nous . 

Avant que je puisse partir , la porte s'ouvre et Ares sort de son bureau , rhabillé cette fois . 

Il reste devant la porte un moment et me regarde avant de se décaler pour laisser passer Polina . 

Polina qui quant à elle prend ses aises et touche l'épaule d'Ares en le regardant langoureusement . 

- À plus, bébé , dit- elle en déposant un baiser sur sa joue . 

Je suis clairement spectatrice de la scène et Polina me le fait bien comprendre , car elle détourne le regard vers moi et me scrute de haut en bas , puis part en faisant claquer ces talons dans le couloir . 

Inspire , expire , le positif attire le positif comme on dit , cela ne sert à rien de s'imaginer en train de défoncer la tête de Polina . 

Bien sûr que si ! Non, mais elle se prend pour qui celle- là ? 

Ares continue de me regarder silencieux . Je remarque que sa chemise est déboutonnée et  on peut apercevoir le début de ces pectoraux . 

- Tu voulais me voir ? , dit-il sans aucun gêne . 

- Oui, je comptais t'inviter à venir nous rejoindre à la piscine , vu que tu as passé toute la matinée dans ce bureau, mais je vois que tu étais en très bonne compagnie , dis-je avec amertume . 

- T'inquiétais-tu pour moi ? rapplique -t-il en croisant ces bras tout en me regardant amuser . 

- Absolument pas , je voulais juste que tu passes du temps avec nous vu qu'hier , on s'est plutôt bien entendu , mais oublie . 

- Je t'arrête de suite hier si je t'ai pris la main, c'était uniquement pour que tu arrêtes de trembler comme une feuille et qu'après mon père croit que je te bats , je n'en avait strictement rien à foutre de ce que tu peux ressentir , rétorque -t-il sans peine . 

Crac 

- Ne crois pas que ce que j'ai fait hier venait de moi , tout ce que je fais est pour que tout le monde croit que nous sommes un vrai couple heureux ,surtout mon père , rajoute-t-il . 

Crac 

- Je t'ai pourtant prévenu , je ne sais pas ce que tu as cru , que j'étais sympathique ou un truc du genre ,mais je ne suis absolument pas cela rentre toi bien ça dans le crâne , nous deux , c'est juste pour les papiers et le pouvoir alors ne m'emmerde pas , dit-il irrité . 

Crac 

- Tu sais ce que je crois que tu es ? Un vrai connard , dis-je blessé . 

Je longe le couloir et rentre dans ma chambre . Je suis débile , qu'est- ce que j'ai cru , que du jour au lendemain, il changerait et que nos relations pourraient s'améliorer . 

Pff , je suis vraiment pathétique . 

Bien sûr qu'il faisait semblant pour ne pas perdre le fameux héritage . 

Il faut que je me détende .

La porte de ma chambre s'ouvre .

Le fou y rentre sans que je l'invite . OUI , il reprend son surnom , il le mérite et encore, je suis gentille ,car une multitude d'insultes me traversent l'esprit . 

- On ne t'a jamais appris à toquer ? ,dis-je avec dédain . 

- Tu devrais d'abord te poser la question  , rétorque-t-il sur le même ton . 

- Qu'est- ce que tu veux ? rapplique -je en croisant mes bras . 

Il me regarde de haut en bas, amusé de mon comportement .Oh je vois , je t'amuse ? On verra si tu t'amuses encore quand je te mettrai mon poing dans ta gueule . 

- Ce soir , on sort , tâche d'être prête , je n'aime pas attendre , dit-il avant de partir  , non pas sans claquer ma porte . 

Connard . 

Franchement, des fois, je déteste mon père pour m'avoir mise dans cette situation, mais des fois, je déteste encore plus ce connard prétentieux qui se croit tout permis . Mais est-ce que je le déteste à un tel point que j'en viendrais à le tuer ? Rien qu'en me rappelant la vue du cadavre lors de ma soirée avec Gabriel, une envie de vomir me vient , alors de me dire que c'est moi qui devrais le tuer , impossible . Et puis comment on tue quelqu'un déjà ? Avec une arme , mais je ne sais pas comment m'en servir ou alors avec du poison , ah c'est une bonne idée, il faut que j'en recherche...

Non, mais je deviens folle .Suis-je vraiment en train de chercher un moyen de tuer quelqu'un ? 

Bon , trêve de plaisanterie , une bonne douche me fera du bien . 

Je prends une des robes que j'avais acheté avec Gabriel , je ne sais pas où on va , mais je compte bien me faire belle , alors je saisis la longue robe rouge , croisée sur le devant qui laisse entrevoir grâce à son ouverture la forme de ma poitrine . 


Je sors enfin de la douche et enfile la robe et ma paire de Louboutin noir . Je décide de laisser mes cheveux détachés , bouclés et longs . 

Je sors enfin de la salle de bain . Je ne sais pas à quoi m'attendre de cette soirée et j'appréhende de plus en plus .

Quand je descends les escaliers, j'arrive dans le salon et remarque Rosa et Sam affalés sur le canapé en train de regarder une série . Je remarque que certains s'habituent plus vite à ce nouvel environnement que d'autres .

Ils me voient arriver et ils se lèvent directement . 

-PO , PO , PO ce n'est pas ma meilleure amie pour rien , dit Samuel en secouant sa main . 

Je les reprends dans mes bras , il me faut du soutien ok , je ne sais pas dans quoi je m'embarque après , alors un peu de familiarité ne fait pas de mal . 

- Tu es magnifique, Adri , dit Rosalia en serrant mes joues dans ces mains , comme elle le fait depuis que nous sommes petites . 

- Ouais , plutôt pas mal . 

Je me retourne au son de la voix et quelle fut ma surprise de voir le fou derrière moi .

- Il a de la merde dans les yeux ? rétorque Rosalia en français pour qu'il ne comprenne pas .

- Non , c'est juste un connard , mais ça, il le sait déjà , dis-je en français également . 




AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant