51- Blood

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Musique : Softcore - The Neighbourhood 

J'aperçois du sang, beaucoup de sang. 

Deux corps au sol. 

Un qui ne bouge plus et un autre qui essaye par tous les moyens de compresser le sang qui ne cesse de s'accumuler. 

J'essaye d'apaiser les rythmes de mon cœur pour pouvoir me concentrer plus sur la scène qui se produit sous mes yeux. 

Je me souviens du bruit strident du tir de l'arme et puis d'un cri qui m'a retourné jusqu'aux tripes. 

Un cri qui ne cesse toujours de se répéter. 

J'aperçois Adriana qui essaye tant bien que mal de comprimer la blessure de mon frère. 

De ces mains tremblantes, tachées de sang, elle ne cesse d'appuyer sur son épaule tout en criant et en sanglotant. 

Je décide de m'approcher pour soulever le corps de mon frère inerte. 

Sous le regard méfiant d'Adriana, j'avance vers ma voiture pour amener Gabriel dans un centre de soin. 

Je pose avec le plus de délicatesse son corps à l'arrière, tandis qu'Adriana s'installe à l'avant. 

Je démarre et n'hésite pas à appuyer sur l'accélérateur. 

Elle ne cesse de se retourner toutes les secondes pour voir Gabriel, tout en triturant ces doigts. 

J'essaye de garder mon calme, mais en entendant les sanglots d'Adriana, toute la scène me revient en mémoire et je serre le volant avec force. 

Je me gare devant le centre hospitalier d'un ami que je connais bien. 

Je récupère Gabriel et frappe à la porte avec force. 

Mon ami ouvre la porte et en me voyant, il ne pose pas de questions et me laisse entrer. 

Il prend en charge Gabriel à l'aide d'autres médecins et je vois Adriana suivre le brancard. 

- Madame, vous ne pouvez pas nous suivre, dit mon ami avant de fermer la porte de la salle d'opération. 

Adriana se retourne et quand elle me voit dans le couloir, son regard empli de tristesse se change en une rage pure. 

Je continue de la fixer. 

Déteste-moi si tu veux, mi princesa mais sache qu'une partie de mon cœur est à jamais brisée en t'ayant vu se déchiré de douleur. 

Elle décide de faire glisser son corps frêle le long du mur pour se laisser envahir par sa tristesse. 


Cela fait déjà plus d'une heure que nous attendons le retour de mon frère, mais toujours aucun signe. 

En voyant ces mains tachées de sang, elle décide d'enfin se lever pour se diriger dans les toilettes en face de moi. 

Laissant la porte ouverte, j'aperçois son reflet dans le miroir. 

En se lavant les mains et en voyant que le sang ne part pas, un cri de rage s'échoue hors de la barrière de ces lèvres alors qu'elle augmente ces frottements.

Je ne peux pas la regarder se faire du mal sans rien faire, c'est plus fort que moi. 

Je m'approche des toilettes et je vois qu'elle essaye de frotter ces mains avec force, quitte à se faire elle-même saigner. 

Je m'avance encore plus en me plaçant derrière elle pour l'aider. 

- Adriana, je t'en supplie, arrête, dis-je avec désespoir. 

Je pose mes mains sur les siennes, mais à ce contact, elle recule fortement. 

- NON, NE ME TOUCHES PAS, hurle-t-elle en plaçant ses mains devant son visage pour masquer sa tristesse. 

- Je veux seulement t'aider, répliquai-je en regardant ces mains encore tachées. 

- Je ne veux plus jamais que tu m'aides en quoi que ce soit. J'ai été déjà assez idiote pour croire que je pourrais connaitre le bonheur dans les bras d'un autre homme, réplique-t-elle avec amertume. 

- Tu ne mérites pas cette vie, Adriana, tu mérites tout le bonheur...

- Pourquoi ? Parce que mon âme est pure ? me coupe-t-elle en s'approchant de moi. 

- La vérité, c'est que je n'ai pas d'âme, je n'en possède plus dès le jour où l'homme que je pensais aimer m'a violentée pendant que TOI tu prétendais me suivre, dit-elle en enfonçant son ongle dans ma poitrine. 

Sous l'effet de ces mots tranchants, je recule d'un pas. 

- TOI qui étais censé savoir chaque détail de ma vie, c'était marqué sur ta liste que j'ai étais souiller et tabasser par un homme pendant des mois, rajoute-t-elle sans jamais sourciller. 

Moi qui essaye de calmer mon rythme cardiaque depuis déjà une heure, tous ces efforts sont mis à néant sous l'effet du choc qui s'ensuit par une rage folle, même dévastatrice. 

Qui est cet homme qui a osé briser Adriana, mon Adriana, ma femme ? 

- Donne-moi son nom, dis-je en essayant de calmer au mieux ma respiration. 

Je réfléchis déjà à toutes les tortures que je lui ferai subir. 

Adriana rigole faussement. 

- Tu crois vraiment pouvoir arranger quelque chose ? C'est trop tard, j'ai bien compris maintenant que moi et les hommes, cela ne marche pas, dit-elle en réessayant de se laver les mains. 

- Adriana, il faut que tu me dises un nom, je ne tiendrais pas sans le savoir, dis-je en m'approchant d'elle. 

Elle arrête ces mouvements et se retourne face à moi.  

- Tu veux savoir le nom de l'homme qui m'a brisé ? me demande-t-elle avec mépris. 

J'acquiesce sans hésiter en attente du nom de ma prochaine victime. 

- Ares Gonzalez, réplique-t-elle en me regardant avec tant de haine que j'en suis moi-même déstabilisé. 

Je suis pris de court, ne m'attendant pas à cette réponse. 

Le bruit d'une porte coupe court à toute autre discussion. 

Adriana se rue hors de la pièce pour se diriger vers les médecins. 

- Est-ce qu'il va bien ? ,dit-elle précipitamment. 

- Oui, l'opération s'est bien passée, nous l'avons placé dans une chambre, réplique le chirurgien. 

- Où se trouve la chambre ? demande Adriana. 

- Au bout du couloir, à droite...

Elle ne lui laisse même pas le temps de finir sa phrase, qu'elle se dirige déjà dans la direction indiquée. 

Je remercie mon ami avant de suivre Adriana. 

Elle est déjà dans la chambre, je la vois grâce aux baies vitrées de la pièce. 

Elle s'est assise sur une chaise à côté du lit de mon frère. 

Tout en lui tenant la main, elle le regarde en laissant quelques larmes s'échouer. 

Je m'assieds sur une chaise dans le couloir pour continuer de la regarder. 

Jamais je ne pourrais lui donner l'amour qu'elle mérite, j'en suis conscient. 

Je ne savais même pas ce que cela signifiait il y a encore quelques jours, mais maintenant que j'y ai goûté je crois ne plus pouvoir m'en débarrasser. 

Adriana, je t'ai donné mon cœur et cela en restera ainsi. 

Trop tard, elle est entrée en moi, a pris possession de mon corps et de mon âme. 

À présent qu'elle ne veut plus de mon amour ? 

Qu'adviendra-t-il de moi ?  

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Qu'avez vous penser de ce chapitre ? 

<3

AdrianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant