Chapitre 8

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Safia


Je me retrouve soudainement plongée dans un cauchemar terrifiant, je suis de nouveau dans cette maison, la maison de mon enfance, celle où les cris et les pleures résonnaient plus que les rires. Mon père se tient devant moi, le visage déformé par la colère, menaçant et imposant.

Je le regarde, impuissante, tandis qu'il s'approche de moi, ses poings serrés, prêt à frapper. Les mots acerbes et cruels résonnent dans l'air comme des coups physiques, déchirant mon cœur déjà meurtri. "Tu n'es rien ! Tu ne seras jamais rien !" résonne dans ma tête, comme un mantra destructeur qui hante mes pires cauchemars.

Puis, dans un geste rapide et brutal, il arrache Victoire, mon précieux bébé, de mes bras. Je hurle, des cris déchirants emplissant la pièce, mélange de douleur, de rage et de désespoir.

"Non ! Pas mon bébé ! Laisse-la moi !" je supplie, mais ma voix se brise sous le poids de l'angoisse.

Je sens les larmes couler sur mon visage alors que je lutte pour récupérer mon enfant, mais mes bras semblent lourds, impuissants. Je vois Victoire emportée loin de moi, dans les ténèbres de mon cauchemar, et je me sens submergée par un sentiment d'abandon et de perte insurmontable.

Pleurant dans mon sommeil, je murmure des mots entrecoupés de sanglots. "Reviens, ma Victoire... Ne me laisse pas... Je t'en prie..." Ma voix est empreinte de douleur et de détresse, comme si mon âme se brisait à nouveau sous le poids de mes souvenirs les plus sombres.

Je me réveille en sursaut, mon corps encore agité par les tourments de mon cauchemar. Mes draps sont collés à ma peau moite, et mes yeux brûlent sous le poids des larmes refoulées. Mais malgré la terreur qui persiste dans mes pensées, une seule obsession occupe mon esprit : ma fille, Victoire.

Je me redresse avec peine, chassant les vestiges de mon cauchemar de ma conscience embrumée. Les questions affluent, implacables. Comment va ma fille que je n'ai pas vue depuis des jours ? Est-ce que son état de santé s'est amélioré, ou a-t-il empiré ? La maladie qui la ronge continue-t-elle son œuvre destructrice ?

Une autre interrogation m'obsède : suis-je génétiquement compatible avec ma fille pour un don vital ? La simple idée de pouvoir lui venir en aide, de lui offrir une lueur d'espoir dans cette existence marquée par la souffrance, m'emplie d'une détermination farouche. Je sais que le temps presse, que chaque instant compte dans la lutte pour la survie de Victoire.

Me levant avec précaution, mon corps encore engourdi par les tourments de la nuit, je sais que je dois agir. Je dois trouver les réponses à mes questions, découvrir un moyen d'atteindre ma fille et de la sauver, quelles que soient les difficultés qui se dressent devant moi. Avec une résolution inébranlable, je me prépare à affronter les défis à venir, prête à tout sacrifier pour le bien de ma fille bien-aimée.

Soudain, Emilio se leva en entendant mes sanglots. Mon cœur battait la chamade alors que l'anxiété me submergeait. Il s'approcha de moi avec douceur, cherchant à me réconforter. Ses paroles apaisantes parvinrent à calmer un peu mon tourment intérieur. Je sentis sa présence réconfortante autour de moi, mais la panique refusait de me lâcher complètement.

Il me proposa d'aller me changer les idées en prenant une douche, mais je réalisai soudain que je n'avais pas d'autres vêtements avec moi. Cependant, je n'étais certainement pas prête à lui demander, lui qui me méprisait tant.

Je lui fis remarquer qu'il nous fallait également des protections hygiéniques. Emilio, sans hésitation, accepta de m'accompagner faire des courses. Je partis me laver, mais avant de partir, je me retournai vers lui, lui demandant de rester là à m'attendre.

FioreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant