Fiore

Chapitre 9

La soirée s'était écoulée dans une atmosphère tranquille et joyeuse. Après un bon repas partagé avec Camila, Tommy et Steve, nous avions discuté, ri, et regardé les enfants jouer ensemble. Léon, épuisé, s'était endormi paisiblement, et même Victoire commençait à bâiller, les yeux mi-clos.

Emilio, toujours aussi attentionné, s'était occupé de coucher les enfants. Il était monté à l'étage avec Léon dans ses bras, suivi de près par une Victoire à moitié endormie. Pendant ce temps, je raccompagnais nos invités à la porte.

Camila, Tommy et Steve se préparaient à partir. Tommy et Steve étaient restés fidèles à leur rôle de protecteurs, mais depuis la naissance de Léon et notre décision de quitter le monde de la mafia, ils étaient devenus plus que des gardiens. Ils étaient une partie de notre famille.

« C'était vraiment une bonne soirée, » dit Steve avec un sourire, enfilant sa veste. « Ça fait du bien de voir tout le monde au calme, sans avoir à se soucier de... tout le reste. »

« Ouais, » renchérit Tommy, « ça change, mais je dois dire que c'est plutôt sympa. Et je suis content pour vous deux, vraiment. » Il me donne un clin d'œil avant de me prendre dans ses bras pour un rapide câlin amical.

« Merci, Tommy, » répondis-je doucement. « Vous avez été là pour nous, et on ne vous remerciera jamais assez. »

Camila, qui était en train d'ajuster son écharpe, me rejoint enfin à la porte. Elle me lance un regard complice, comme elle sait si bien le faire, avant de poser sa main sur mon bras. « Ne t'inquiète pas pour nous, Safia. On sera toujours là. Mais toi, ma chère, tu devrais penser à autre chose ce soir... »

Je hausse un sourcil, la regardant, déjà un peu amusée par l'expression espiègle qui se dessine sur son visage. « Et à quoi devrais-je penser, exactement ? »

Camila éclate de rire et baisse légèrement la voix, comme si elle partageait un secret : « À ton cher Emilio qui est en train de coucher les enfants... et qui va bientôt revenir. Vous avez enfin la maison pour vous seuls, si tu vois ce que je veux dire. » Elle me fait un clin d'œil, son sous-entendu très clair.

Je sens mes joues rosir légèrement, mais je ne peux m'empêcher de sourire. « Camila... vraiment, tu ne t'arrêtes jamais, hein ? »

Elle me fait un sourire malicieux avant de reculer d'un pas. « Hé, je dis juste que tu devrais en profiter. Après tout, tu as attendu suffisamment longtemps pour ce moment, non ? Mon frère... il sait très bien ce qu'il fait. » Elle finit sa phrase en riant, visiblement fière de sa petite provocation.

Je ris à mon tour, secouant la tête en signe de résignation. Camila sait toujours comment piquer là où ça fait effet. « D'accord, d'accord, je prends note, » dis-je en souriant. « Je vais voir ce que je peux faire. »

« Tu feras plus que voir, crois-moi, » rétorque-t-elle avant de me donner un dernier clin d'œil et de s'éloigner vers la voiture avec Tommy et Steve. « Passe une bonne soirée, Safia. Et dis bonsoir à Emilio de ma part.... après. »

Je la regarde partir, toujours amusée par son humour, puis je referme doucement la porte derrière elle. La maison est calme, presque silencieuse à présent, à l'exception des bruits feutrés venant de l'étage où Emilio termine de coucher les petits

EMILIO

Je ferme doucement la porte de la chambre après avoir couché Léon, mon cœur se remplissant d'une étrange douceur en le voyant endormi. Juste à côté, Victoire s'est déjà plongée dans ses rêves, la respiration paisible. C'est dans ces moments-là que je réalise à quel point ma vie a changé. J'ai toujours voulu être un homme fort, celui qui protège, celui qui garde les siens à l'abri du danger. Mais cette protection n'a plus besoin de violence ni de sang. Elle se trouve ici, dans cette maison, avec Safia, Léon et Victoire. Ma famille.