Fiore

Epilogue

La neige recouvrait les montagnes suisses d'un voile immaculé, et depuis la grande baie vitrée, je laissais mon regard errer sur ce paysage qui m'avait tant fait rêver autrefois. Aujourd'hui, il était le décor de ma vie, de notre vie.

Dans mes bras, Hortense dormait paisiblement, le souffle léger, la chaleur de son petit corps lové contre moi m'enveloppant d'une douceur indescriptible. Elle n'avait que quelques jours, et pourtant, elle avait déjà bouleversé notre monde. À mes côtés, Emilio s'était approché en silence, posant une main tendre sur mon épaule avant de déposer un baiser dans mes cheveux.

— Elle te ressemble, murmura-t-il.

Je souris en baissant les yeux vers notre fille. Peut-être. Ou peut-être que je voulais simplement croire que je laissais une trace, moi aussi. J'avais longtemps cru que réussir signifiait être reconnue, être respectée, marquer les esprits. Aujourd'hui, je savais que mon plus grand accomplissement ne se trouvait pas uniquement dans les tribunaux où mon nom résonnait comme celui d'une avocate redoutable. Il était là, dans les rires de Victoire, dans les premiers pas de Léon, dans la respiration paisible d'Hortense.

— Maman ! s'écria Victoire en courant vers moi.

Camila la suivait de près, un sourire éclatant sur le visage. Elle était plus qu'une belle-sœur, elle était une amie, une confidente, une présence essentielle dans ma vie. Derrière elle, Léon, qui venait tout juste de fêter son premier anniversaire, tendit les bras vers Emilio, riant aux éclats lorsqu'il le souleva dans les airs.

Dans le salon, Tommy et Steve étaient déjà installés, plaisantant comme à leur habitude, apportant avec eux cette énergie vibrante qui rendait chaque instant plus intense. Ils faisaient partie de notre histoire, de notre famille choisie.

Je laissai mon regard parcourir cette scène, mon cœur battant d'une plénitude que je n'aurais jamais imaginée. Nous avions traversé des tempêtes, affronté des doutes, mais nous étions là, ensemble. Et pour la première fois, je savais que je n'avais plus besoin de me battre pour exister.

J'étais exactement là où je devais être.