Chapitre 10

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La pièce est enveloppée d'un calme presque irréel, seulement brisé par la respiration douce et régulière de Safia, endormie contre moi. Son corps encore nu repose contre le mien, sa peau douce et chaude sous mes mains. Nos vêtements éparpillés autour du canapé sont la seule trace de ce moment intense que nous venons de partager. Je la sens se détendre complètement, ses muscles enfin relâchés, comme si toute la tension qu'elle portait depuis des semaines avait fondu sous l'intensité de notre étreinte.

Je la regarde, ses cheveux épars formant un halo autour de son visage endormi, une expression de paix rare inscrite sur ses traits. C'est dans ces moments-là, quand elle est vulnérable, que je me rends compte à quel point je l'aime. À quel point elle est devenue une partie de moi, une part sans laquelle je ne pourrais plus exister.

Je glisse ma main dans ses cheveux, caressant doucement ses mèches pour ne pas la réveiller. Un léger sourire effleure mes lèvres alors que je la sens s'enfoncer encore plus dans son sommeil, son souffle léger caressant ma poitrine. Elle semble si fragile dans ces instants, mais je sais que sous cette douceur se cache une force que peu de personnes peuvent comprendre. Elle a traversé tellement de choses. Nous avons traversé tellement de choses.

Un sentiment protecteur monte en moi. Elle a besoin de repos, de sommeil réparateur. Nous avons enfin trouvé notre paix, et je veux la préserver autant que possible. Lentement, je me redresse, faisant attention à ne pas la brusquer. Son corps glisse légèrement sur le côté, mais elle ne bouge pas, toujours perdue dans ses rêves.

Je l'observe un instant, profitant de ce calme, puis je me penche et passe mes bras sous son corps. Elle est légère, comme un souffle dans mes bras, et je la soulève avec précaution, faisant attention à ne pas troubler son sommeil. Elle murmure quelque chose d'inintelligible dans son demi-sommeil, mais ne se réveille pas. Son front se repose doucement contre mon torse alors que je l'emporte doucement vers notre chambre.

Chaque pas que je fais résonne doucement dans la maison endormie. Les enfants dorment, le monde est paisible pour une fois. C'est un contraste étrange avec ce que nous avons vécu. Cette maison, autrefois témoin de conflits et de batailles, est devenue un sanctuaire. Un endroit où nous pouvons enfin baisser notre garde, où la violence et la peur n'ont plus leur place.

J'entre dans notre chambre, l'air frais et apaisant me frappant doucement. La lune, haute dans le ciel, éclaire la pièce d'une lueur argentée, baignant tout dans une atmosphère presque éthérée. Je me dirige vers le lit, et avec autant de douceur que possible, je dépose Safia sur les draps frais. Elle soupire, s'étirant légèrement avant de se tourner sur le côté, cherchant instinctivement la chaleur.

Je prends un instant pour la regarder, admirant chaque courbe de son corps, chaque souffle tranquille qu'elle laisse échapper. Elle est magnifique, même dans le silence et la simplicité de ce moment. Une partie de moi voudrait la réveiller, prolonger ce moment de proximité, mais une autre sait qu'elle a besoin de ce repos.

Je tire doucement la couverture sur son corps nu, couvrant son épaule avec soin pour qu'elle ne prenne pas froid. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je la regarde se blottir dans les draps, toujours endormie. Elle a cette manière de se réfugier dans les draps comme si c'était moi qui la serrais contre moi, même dans son sommeil.

Je reste là un instant, debout près du lit, simplement à l'observer. À ressentir ce moment pour ce qu'il est : une pause dans notre vie tumultueuse. Un instant volé au milieu du calme après la tempête. Depuis la naissance de Léon, tout a changé pour nous. Notre relation a évolué, passant de quelque chose de passionné et chaotique à une véritable force, un amour solide, inébranlable.

Je me baisse doucement pour déposer un baiser sur son front, juste au-dessus de ses sourcils délicats. « Je t'aime, Safia, » murmuré-je presque silencieusement, ne sachant pas si elle m'entend dans son sommeil. Mais peu importe, parce que je sais qu'elle le sait.

En me redressant, je décide de rester près d'elle. Je retire mes vêtements restants, les posant négligemment sur une chaise proche, et me glisse à ses côtés sous les couvertures. La chaleur de son corps me rassure immédiatement. Elle bouge légèrement dans son sommeil, comme si elle sentait ma présence, puis elle se retourne pour venir se coller contre moi, sa main posée doucement sur ma poitrine.

Je ferme les yeux, savourant ce contact. Ces moments-là, où tout est calme et où la vie semble simple, sont les plus précieux pour moi. Parce que je sais que rien dans ce monde n'est garanti, et que la paix que nous avons trouvée, nous l'avons méritée, mais elle est fragile.

Je caresse doucement son dos, suivant les courbes de ses épaules avec mes doigts, et je me laisse aller à la tranquillité de cette nuit. Les souvenirs de ce moment que nous venons de partager me reviennent en mémoire, chaque geste, chaque souffle, chaque frisson. C'était plus qu'une simple intimité physique. C'était la fusion de tout ce que nous sommes, de notre amour, de notre passé, de notre avenir ensemble.

Et maintenant, tout ce qui compte, c'est ce moment. Safia endormie contre moi, notre famille à l'étage, et cette certitude que, peu importe ce qui arrivera, nous serons prêts à tout affronter ensemble.

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