Chapitre 13

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CAMILA

Cela faisait deux jours qu'Emilio et Safia étaient partis pour leur escapade mystérieuse. Tommy, Steve, et moi étions restés pour nous occuper des enfants. Autant dire qu'on avait bien rempli notre rôle, et les gamins nous adoraient. Victoire, avec son énergie débordante, n'avait cessé de poser des questions sur où étaient partis ses parents, mais nous avions réussi à la distraire avec des jeux et quelques gâteaux bien trop sucrés.

Léon, lui, était d'une douceur inébranlable, un bébé exemplaire. Chaque fois que je le regardais, je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ce que Safia et Emilio avaient traversé pour en arriver là. Une part de moi était jalouse de cette connexion si intense entre eux, mais une autre partie, plus grande encore, était juste heureuse pour eux.

« Tu crois qu'ils vont revenir aujourd'hui ? » demanda Steve, en reposant un jouet en plastique que Victoire lui avait lancé quelques minutes auparavant.

Je haussai les épaules, un sourire aux lèvres. « Qui sait avec Emilio ? Cet homme est un mystère ambulant. »

Tommy, qui jouait avec Léon sur le tapis, leva les yeux. « Ils profitent de leur moment. C'est bien mérité. »

Je hochai la tête. C'était tellement vrai. Après tout, Safia et Emilio avaient renoncé à leur vie dangereuse, quitté la mafia pour de bon, et ils bâtissaient enfin cette vie dont ils avaient rêvé. Mais, dans le fond, je savais qu'un événement particulier approchait. Quelque chose me disait que ce voyage n'était pas une simple escapade romantique.

Alors que nous étions tous assis autour de la table à discuter et à partager des anecdotes sur leur passé, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement. La silhouette familière de Safia apparut dans l'embrasure, rayonnante, et elle s'élança à travers la pièce, un immense sourire aux lèvres.

« Camila, regarde ! » s'écria-t-elle en agitant sa main sous mon nez.

Je fronçai les sourcils au début, me demandant ce qui se passait. Puis, mes yeux se posèrent sur sa main. Là, brillant sous la lumière du jour, se trouvait une magnifique bague de fiançailles. Mes yeux s'écarquillèrent sous le choc.

« Non ! » Je me levai brusquement, saisissant sa main pour mieux voir la bague, un immense sourire éclatant sur mon visage. « Emilio a fait sa demande ?! »

Safia acquiesça vigoureusement, des larmes de joie dans les yeux. « Oui ! C'était incroyable, au concert d'Adèle... il l'a fait devant tout le monde ! »

Je laissai échapper un cri de joie, la tirant dans mes bras pour la serrer contre moi. « Oh mon Dieu, Safia ! Je suis tellement heureuse pour toi ! »

Juste à ce moment-là, Emilio entra à son tour dans la pièce, le sourire éclatant, visiblement ravi de voir la réaction de Safia. Tommy et Steve le félicitèrent chaleureusement, tandis que moi, je n'en revenais toujours pas.

Mais Emilio, fidèle à lui-même, n'en avait pas fini. Il leva les mains pour attirer notre attention, une expression malicieuse sur son visage. « Attendez, attendez. J'ai encore une annonce à faire. » Il jeta un regard complice à Safia avant de dire, un sourire dans la voix : « Le mariage, c'est demain. »

La pièce se figea.

« Demain ? » répétai-je, choquée. « Vous vous mariez demain ?! »

Safia se tourna vers moi, aussi surprise que moi par cette révélation. « Quoi ? » s'exclama-t-elle en fixant Emilio, les yeux écarquillés. « Demain ?! »

Emilio hocha la tête, l'air imperturbable. « Oui. J'ai tout arrangé. »

Je regardai Safia, puis Emilio, encore sous le choc de la nouvelle. « Mais... mais il nous faut une robe, des fleurs, tout ! »

Safia hocha frénétiquement la tête, clairement paniquée à l'idée que le mariage soit si proche. « Oh mon Dieu, Camila, qu'est-ce que je vais porter ? On doit trouver une robe ! »

Je ne pus m'empêcher de rire devant l'excitation et la panique mêlées qui s'étaient emparées de Safia. C'était tellement elle. Toujours en contrôle, mais prise de court par les moments les plus inattendus.

« Respire, Safia, on va trouver une robe, » dis-je en souriant. « On va aller faire du shopping dès maintenant ! »

Safia me regarda, encore sous le coup de l'émotion, avant de hocher vigoureusement la tête. « Oui ! Il faut qu'on trouve la robe parfaite. »

Je lançai un regard complice à Emilio. « Ne t'inquiète pas, frangin, on s'occupe du reste. Tu vas voir, ta femme sera magnifique. »

Quelques heures plus tard, après avoir laissé Léon avec Tommy et Steve, Safia et moi étions dans les rues commerçantes, accompagnées de Victoire. La petite était toute excitée à l'idée de choisir une robe pour sa maman. Son énergie débordante nous avait aidées à garder le moral, même si la tâche de trouver une robe de mariée à la dernière minute était un défi de taille.

Nous étions passées de boutique en boutique, essayant différentes robes, certaines trop simples, d'autres trop extravagantes. Safia avait essayé plusieurs modèles, mais aucune ne semblait lui convenir.

« Camila, je vais devenir folle, » soupira-t-elle après avoir rejeté une énième robe. « On ne trouvera jamais à temps. »

Je posai une main rassurante sur son épaule. « Ne t'inquiète pas. La robe parfaite est quelque part ici, et on va la trouver. »

Victoire, qui jouait avec une petite couronne de fleurs qu'elle avait trouvée dans un coin, leva les yeux vers sa mère. « Moi, je trouve que tu es toujours belle, maman. »

Safia sourit tendrement à sa fille, ses yeux brillants d'émotion. « Merci, ma chérie. »

Et c'est alors que, presque par magie, dans la dernière boutique que nous visitâmes, nous tombâmes sur LA robe. Une création magnifique, simple mais élégante, avec de la dentelle fine qui soulignait la silhouette de Safia. Elle l'essaya, et dès qu'elle sortit de la cabine, je savais que c'était celle-là.

« Waouh... » soufflai-je, incapable de détourner les yeux.

Safia se regarda dans le miroir, et je vis ses yeux briller de larmes. « C'est... parfait. »

Victoire, émerveillée, hocha vigoureusement la tête. « Tu es comme une princesse, maman ! »

Je souris, émue à mon tour. « Oui, c'est celle-là. Emilio va perdre la tête en te voyant. »

Safia éclata de rire, et je sentis une vague de bonheur m'envahir en la voyant si heureuse. Nous avions trouvé la robe, et demain, elle allait épouser l'homme qu'elle aimait, celui qui avait toujours été à ses côtés, malgré tout.

L'excitation monta en moi à l'idée du grand jour à venir, et je ne pouvais qu'imaginer la réaction d'Emilio lorsqu'il verrait Safia marcher vers lui, dans cette robe parfaite, prête à sceller leur amour pour toujours.

FioreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant