Chapitre 27

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Emilio

Je respire profondément, le souffle légèrement coupé par l'émotion. Les cloches de l'église résonnent, et je sens le poids de chaque pas sous mes pieds alors que je m'avance dans l'allée, au bras de ma sœur, Camila. Elle me serre discrètement le bras, comme pour m'ancrer dans le moment, pour m'assurer que tout est réel. C'est elle qui m'a toujours guidé, et aujourd'hui, elle m'accompagne vers l'instant le plus important de ma vie.

Les bancs de l'église sont remplis de visages familiers, des amis proches, des membres de la famille. Je jette un rapide coup d'œil sur le côté et mes yeux se posent sur une place vide avec une simple photo de Charly, le père de Victoire. Cette image est un rappel poignant de tout ce que Safia et moi avons traversé. Il aurait dû être là, mais je sais qu'il veille sur elle, sur nous. J'inspire profondément, mon cœur se serre un instant en pensant à tout le chemin parcouru.

Devant moi, mon fils, Léon, est assis avec Tommy, qui le surveille attentivement. Tommy lui chuchote quelque chose, et je vois Léon éclater d'un petit rire, innocent et heureux. Ce moment est parfait, même s'il y a tant de nervosité en moi. Juste à côté de Tommy, Steve se tient debout, prêt à me soutenir. Il est mon témoin, mon frère d'armes, et je sais qu'il a vu tous mes hauts et mes bas. Aujourd'hui, il est là pour célébrer ce sommet, cette union.

Je fais les derniers pas vers l'autel. Mon cœur bat la chamade, non pas à cause de la peur, mais à cause de l'anticipation. L'atmosphère est lourde de significations, de promesses non dites. Arrivé devant l'autel, je me retourne lentement et lève les yeux.

Et c'est à ce moment-là que je la vois.

Safia.

Elle apparaît dans l'encadrement de la porte de l'église, au bras de son frère. Mon souffle se coupe. Elle est absolument magnifique, dans une robe blanche éclatante, avec un long voile qui descend jusqu'au sol, tenu délicatement par mes cousines. Victoire marche fièrement à ses côtés, petite princesse dans sa robe, tenant une petite fleur dans ses mains, la tête haute et le sourire radieux. Elle fait attention à chaque pas, comme si elle portait elle-même toute l'importance de cet instant.

Mon regard se pose à nouveau sur Safia, et je suis frappé par sa beauté, mais aussi par la force qui émane d'elle. C'est bien plus qu'une robe de mariée ou un voile. C'est elle, la femme que j'ai choisie, la femme avec qui je veux passer chaque instant de ma vie. Sa démarche est gracieuse, et malgré la distance qui nous sépare encore, je sens déjà la chaleur de sa présence m'envahir. Ses yeux brillent, et je devine une émotion similaire à la mienne dans son regard.

Chaque pas qu'elle fait la rapproche de moi, et à mesure qu'elle s'avance, je me rends compte que ce moment est irréel, comme un rêve. Elle est mon rêve devenu réalité.

Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant avancer, et elle me renvoie ce même sourire, même si je peux voir dans ses yeux une certaine nervosité. Mais elle continue, parce que c'est nous, parce que c'est notre moment.

L'orgue joue une mélodie douce et lente, chaque note semblant nous porter l'un vers l'autre. Les murmures dans l'église se sont tus, tout le monde regarde, mais pour moi, il n'y a qu'elle. Elle et ce chemin qu'elle parcourt vers moi, vers nous.

Son frère, qui la soutient fermement, lui murmure quelque chose et elle hoche doucement la tête. Et quand elle arrive enfin devant l'autel, juste à quelques centimètres de moi, je sens cette vague d'émotion m'envahir à nouveau. Je peux presque toucher la main de Safia, mais je m'abstiens, sachant que cet instant d'attente rendra tout encore plus précieux.

Son frère me la confie avec un regard complice, et nos mains se rejoignent enfin. Le contact est électrique, et en cet instant, il n'y a plus de doutes. Plus de peurs. Juste nous, et cette promesse que nous nous apprêtons à sceller.

Victoire, souriante, prend place à côté de mes cousines, et je vois que tout est parfaitement en place. Les rires des enfants, la lumière douce qui éclaire les visages de nos proches, tout ce tableau semble irréel.

Je fixe Safia dans les yeux, et dans cet échange silencieux, nous nous comprenons. C'est notre moment. Nous avons traversé les tempêtes, mais aujourd'hui, c'est notre jour de soleil.

FioreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant