Chapitre 18

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SAFIA

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Un bruit venant du couloir m'avait tirée de mon sommeil. Je fis un mouvement de tête, cherchant à comprendre ce qui se passait. Les enfants dormaient paisiblement dans la chambre à côté, et Emilio... où était-il ? La pièce était sombre, et j'avais l'impression que quelque chose n'allait pas.

Mon regard tomba sur mon téléphone posé sur la table de nuit. Je m'en saisis, allumant l'écran. Un message de Steve. Je clignai des yeux, la fatigue encore accrochée à moi, mais une inquiétude grandissante me saisit. Pourquoi Steve m'envoyait-il un message à cette heure-là ?

En ouvrant la conversation, je vis la vidéo. Mes mains tremblèrent alors que je la lançai. La scène se dévoila lentement, et je reconnus immédiatement Emilio, debout face à Loana. Mon cœur se déchira alors que je réalisais l'intensité de leur échange. Elle était là, se faufilant dans sa vie comme une ombre, tentant de le séduire à nouveau, et lui, tentant de la repousser.

Les mots qu'il prononçaient résonnèrent dans ma tête : « Je ne t'ai jamais aimée, Loana. » Pourtant, les doutes s'insinuèrent en moi. Si Emilio me cachait ça, que se passait-il réellement entre eux ? Pourquoi ne m'en avait-il pas parlé ?

Je déglutis difficilement, le souffle court, alors qu'un mélange de colère et de tristesse s'emparait de moi. Comment Loana avait-elle pu retrouver notre adresse ? Mes pensées tourbillonnaient, me rendant de plus en plus folle. Cette femme avait déjà fait tant de dégâts dans ma vie, et maintenant, elle était de retour pour me détruire à nouveau.

Sans réfléchir, je me levai, décidée à quitter cet hôtel qui commençait à m'étouffer. Je pris mon manteau, sortis de la chambre et dévalai les escaliers. La nuit était fraîche, et l'air vif me frappa au visage. Je ne savais pas où j'allais, mais je ne voulais pas être là, pas avec ces pensées sombres qui tourbillonnaient dans ma tête.

Je marchai rapidement dans les rues, sans but précis, jusqu'à ce que je trouve un petit bar au coin d'une rue. L'endroit était animé, une musique entraînante se mêlant aux rires des clients. Je poussai la porte, cherchant à m'enfermer dans ce monde où je pouvais oublier, même si ce n'était que pour un instant.

Le bar était bruyant, rempli de gens qui semblaient s'amuser. Je commandai un verre, espérant que l'alcool m'aiderait à apaiser la tempête qui faisait rage en moi. Je ne voulais pas penser à Emilio ni à Loana, mais chaque gorgée semblait me ramener à cette vidéo. Je fermai les yeux un instant, essayant de me concentrer sur le moment présent.

C'est alors qu'un homme s'approcha de moi. Je l'avais déjà vu, l'homme qui avait dansé pour moi à l'« Velvet Lounge ». Ses yeux brillaient d'un intérêt non dissimulé. « Salut, belle dame. Je ne pensais pas te revoir ici. Tu as passé une bonne soirée ? »

Je feignis l'indifférence, mais je ne pouvais pas nier que sa présence me faisait du bien. C'était une distraction, et j'avais désespérément besoin d'une distraction. « Ça va, oui. Juste... besoin de décompresser. »

Il se pencha un peu plus près, un sourire charmeur aux lèvres. « Je comprends. Ce n'est pas tous les jours qu'on a une soirée comme celle-là. Tu sais, je peux te montrer d'autres façons de te détendre. »

Je ris, un peu gênée mais amusée. « Et comment comptes-tu faire ça ? »

Il s'approcha davantage, son odeur musquée m'enivrant. « Je suis sûr qu'il y a beaucoup de choses qu'on pourrait explorer ensemble. Pourquoi ne pas commencer par un verre de champagne ? »

Je levai un sourcil, jouant le jeu tout en étant consciente que c'était une simple distraction. Mais au fond de moi, une petite voix me murmurait que c'était une erreur, que je ne devrais pas être ici, pas avec un homme qui n'était pas Emilio. Mais je voulais ignorer cette voix. Pour l'instant, je voulais juste profiter de cette soirée, me changer les idées.

Nous étions plongés dans la conversation, et je me laissais aller à la drague, à oublier l'angoisse qui me dévorait. Puis, je vis Tommy entrer dans le bar, son regard s'éclairant lorsqu'il me repéra.

« Safia ! » s'exclama-t-il en s'avançant rapidement vers moi, l'inquiétude dans ses yeux. « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Mon cœur se serra. Je ne voulais pas que Tommy me voie ainsi, en train de flirter avec un autre homme. Je tentai de garder mon calme. « Juste un verre, Tommy. Rien de grave. »

Mais Tommy ne sembla pas convaincu. Il jeta un coup d'œil au type à côté de moi, qui semblait un peu trop familier avec moi, et une ombre de colère passa sur son visage. « Tu devrais rentrer avec moi. Il est tard, et je n'aime pas te voir ici. »

L'homme à mes côtés s'énerva, ne comprenant pas ce qui se passait. « Elle est grande, elle peut choisir. »

Tommy se tourna vers lui, le fixant avec un regard perçant. « Je ne te demande pas ton avis, mec. Tu devrais juste t'éloigner d'elle. »

Je compris alors que la situation s'était envenimée. Je ne voulais pas que cela devienne une bagarre, mais je savais aussi que Tommy avait raison. J'étais là pour fuir mes pensées, mais cela ne se passait pas comme prévu.

« Allez, Safia, viens. Nous devons parler, » insista Tommy, prenant doucement mon bras pour me guider vers la sortie.

Je jetai un dernier regard à l'homme, qui s'éloigna finalement, mécontent mais conscient qu'il n'avait pas son mot à dire face à Tommy. Je n'avais pas vraiment réalisé que j'avais besoin de rentrer, de me retrouver en sécurité.

Alors que nous sortions du bar, je sentis une vague de soulagement m'envahir. Tommy avait raison, et je savais que je ne devais pas laisser Loana, ou qui que ce soit d'autre, me détourner de ce que j'avais construit avec Emilio.

« Qu'est-ce qui t'arrive, Safia ? » demanda Tommy une fois dehors, son ton plus sérieux. « Tu sembles tellement perturbée. »

« Appelle-le on annule tout Tommy » dis je

« Safia c'est simplement le stress, arrête tes bêtises vous avez deux enfants ensembles » répond tommy

Je lui montrai la vidéo

Tommy prit un moment pour réfléchir, puis dit doucement : « Si c'est vraiment ce que tu veux, je te soutiendrai. Mais est-ce que tu es vraiment prête à abandonner ce que vous avez construit ensemble ? »

Je ne savais pas quoi répondre. Les doutes m'assaillaient, mais une partie de moi savait que je ne voulais pas le perdre. Je fermai les yeux un instant, le vent frais de la nuit soufflant sur mon visage.

« Je... je vais réfléchir, » finis-je par murmurer. « Mais je suis fatiguée de cette situation. Je ne veux pas vivre dans cette incertitude. »

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