Fiore

Chapitre 12

Le jet avait atterri à Munich, et tout s'était passé si rapidement que Safia n'avait toujours aucune idée de ce que j'avais prévu pour nous ce soir. Chaque seconde qui passait, mon cœur battait plus fort, mon estomac se nouait d'anticipation, et la nervosité montait en moi comme une vague que je ne pouvais pas contenir.

Safia, quant à elle, semblait parfaitement détendue, comme si cette aventure surprise était juste une énième escapade romantique pour nous. Elle riait, plaisantait, posait des questions sur où nous allions dîner, totalement inconsciente de ce qui se préparait.

Nous avions quitté l'hôtel rapidement après notre arrivée, et lorsque nous approchâmes de l'Olympiahalle, où Adèle allait se produire ce soir, elle commença enfin à comprendre. Je voyais ses yeux s'écarquiller de surprise lorsqu'elle aperçut les affiches géantes du concert, et elle se tourna vers moi, le sourire illuminant son visage.

« Sérieusement, Emilio ? Le concert d'Adèle ? »

Je souris, tentant de dissimuler mon propre stress sous une apparente décontraction. « Tu as dit que tu rêvais de la voir en concert, non ? Alors voilà. »

Elle éclata de rire, secouant la tête, visiblement émue. « Je ne te mérite pas. » Elle me serra la main, et l'instant de tendresse qui passa entre nous parut calmer mes nerfs, mais seulement pour un court moment.

Parce que la vérité, c'est que je n'étais pas juste là pour un concert. Non, ce soir allait être bien plus que ça. J'avais tout prévu dans les moindres détails, mais même avec des semaines de préparation, mon cœur battait à une allure folle à l'idée de ce que j'allais faire.

***

Le concert battait son plein, et la voix d'Adèle résonnait dans la salle bondée, envoûtante et puissante. Le public chantait avec elle, des milliers de voix s'élevant dans l'obscurité, et Safia était absorbée par la magie de l'instant, les yeux brillants d'admiration.

Mais moi, je n'arrivais pas à me concentrer. Mon esprit ne cessait de repasser en boucle ce que j'allais dire, comment j'allais m'y prendre. J'avais tout prévu, parlé aux organisateurs, et même Adèle elle-même était au courant de ma demande. Tout était en place. Et pourtant, la boule dans mon estomac refusait de se dissiper.

Je pris une grande inspiration, essayant de me calmer, mais mon cœur battait trop vite. Je jetai un coup d'œil à Safia. Elle ne se doutait de rien. Ses yeux étaient rivés sur la scène, absorbée par la performance.

Je me penchai vers elle et murmurai doucement : « Ça te plaît ? »

Elle tourna la tête vers moi, un sourire radieux sur les lèvres. « Je t'ai déjà dit que tu étais l'homme le plus incroyable du monde ? Merci de m'avoir emmenée ici. C'est magique. »

Je souris nerveusement, hochant la tête. « Attends de voir la suite. »

Et puis, ce fut le moment.

Adèle commença à chanter « Make You Feel My Love », une chanson qui résonnait profondément en nous, une chanson qui, d'une certaine manière, symbolisait tout ce que nous avions traversé ensemble. Je pris une grande inspiration. C'était maintenant ou jamais.

Je me levai doucement de mon siège, mes jambes légèrement tremblantes. Safia me regarda, confuse. « Emilio ? Qu'est-ce que tu fais ? »

Je plongeai ma main dans la poche de ma veste, sentant la petite boîte en velours contre mes doigts tremblants. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression que tout le monde pouvait l'entendre. Sans dire un mot, je fis signe à un membre du personnel qui se trouvait près de la scène.

C'est à ce moment-là que tout bascula.

Les lumières autour de nous commencèrent à se tamiser, et sur les écrans géants qui encadraient la scène, notre image apparut soudainement. La caméra était braquée sur nous. Toute l'attention du public, y compris celle d'Adèle, se tourna vers nous. Un murmure d'excitation parcourut la foule.

Safia me regarda, les yeux écarquillés, une main couvrant sa bouche. « Emilio... qu'est-ce que tu fais ? »

Je me tournai complètement vers elle, et avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, je mis un genou à terre, sortant la boîte de ma poche.

Le monde semblait s'arrêter.

Il n'y avait plus que nous deux dans cette immense salle comble. Safia regardait autour d'elle, stupéfaite, son visage passant de l'incrédulité à l'émotion pure. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser.

Je pris une grande inspiration, regardant droit dans ses yeux. « Safia... »

Ma voix se brisa légèrement, le poids de l'instant me submergeant. Je l'aimais tellement. Ce n'était pas juste une question de passion ou de désir. C'était bien plus profond, bien plus viscéral. Elle était mon âme sœur, celle sans qui ma vie n'avait pas de sens.

« Safia, tu es la personne qui m'a sauvé, qui m'a ramené à la vie quand j'étais perdu. Tu m'as donné une famille, un avenir. Et je veux passer le reste de ma vie à te rendre aussi heureuse que tu m'as rendu. » Je pris une autre inspiration, ma voix tremblante d'émotion. « Veux-tu m'épouser ? »

La foule éclata en applaudissements et en cris de joie, mais pour moi, tout se jouait dans le silence entre nous. Safia regarda la bague, puis leva les yeux vers moi, des larmes scintillant dans son regard.

Elle ne dit rien pendant un instant, comme si elle n'arrivait pas à croire ce qui se passait. Puis, elle hocha doucement la tête, ses lèvres formant un « oui » à peine audible.

Mon cœur bondit dans ma poitrine.

Je me redressai, glissant la bague à son doigt, et l'instant d'après, elle était dans mes bras. Nos lèvres se trouvèrent, et la foule autour de nous disparut totalement. C'était juste nous deux, comme cela avait toujours été.

Adèle, qui avait arrêté de chanter pour nous regarder, sourit et reprit la chanson, cette fois avec encore plus de douceur, comme une bande-son parfaite pour notre moment.

Je serai Safia contre moi, sentant ses larmes couler doucement contre ma joue. Nous étions sur l'écran géant, sous les applaudissements et les cris du public, mais tout ce qui comptait, c'était elle et moi. Elle m'avait dit oui.

Et ce moment resterait gravé à jamais dans ma mémoire.