5. Nuances de noir

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Tes yeux furent attirés par l'obscurité alors que l'étoile s'éteignait et que tu entrais en vitesse lumière. Le silence était réconfortant ; tu te sentais enfin en paix. Tu te laissas tomber dans le siège, reposant tes jambes sur le panneau. Tes yeux se baissèrent, et tu pus enfin respirer. Les dernières nuits avaient été intenses, avec peu de sommeil, et tout te frappait maintenant.


De nouvelles nuances de noir apparaissaient devant toi, t'attirant. Tes mains se tendirent vers ces couches obscures, une soif de connaissance te remplissant. Tu levas les mains et commenças à nager dans l'obscurité. C'était apaisant, l'obscurité. Confortable.


Tu t'étais toujours sentie ainsi aussi loin que tu te souviennes, mais tu avais appris à ne jamais le remettre en question. La plupart des gens avaient peur du noir. En tant que Jedi, on t'avait appris à viser la lumière, et tu l'avais fait. Tu voulais toujours croire en la lumière, mais tu pouvais toujours compter sur l'obscurité. Elle était toujours là.


« Lui fais-tu confiance ? » tu percevins la voix de ton ancien maître résonner alors que tes yeux s'ouvraient lentement. Tu souriais faiblement, regardant les nuances de bleu de la lumière.


« Je ne pense pas avoir besoin de lui faire confiance, » répondis-tu en te tournant vers ton maître.


« Toujours si sage, Chevalier Jedi, » son sourire chaleureux emplit la pièce.


C'était encore étrange de l'entendre t'appeler Chevalier Jedi et non Padawan. Peut-être qu'au fond de toi, tu aurais souhaité rester son élève. Maître Sol avait un talent pour faire sentir à chacun qu'il était vu, entendu et apprécié.


Il semblait avoir trouvé cette paix intérieure qui était décrite dans les enseignements Jedi, celle que tu n'acceptais pas encore de chercher. Tu pressas tes lèvres et regardas par la fenêtre.


« Il semble te faire confiance, » remarqua Maître Sol.


Tu ris doucement. Tu savais qu'il essayait d'obtenir des réponses, mais tu n'avais pas envie de nourrir ses réflexions.


« Hmmm, je n'avais pas remarqué, » répondis-tu en souriant.


Maître Sol ne put retenir son rire non plus. Il te connaissait depuis que tu étais enfant ; maintenant, tu étais une femme adulte. Il comprenait ce que cela signifiait pour ceux en dehors de l'Ordre, mais à ses yeux, tu restais encore une jeune élève. Qu'un homme ivre te trouve attirante n'était pas surprenant ; à ses yeux, tu étais une définition de la lumière, même lorsque tu ne pouvais pas la voir.


Étant autour de toi depuis que tu étais enfant, Sol connaissait des choses sur toi que même toi, tu pourrais ignorer. Deux ans après que tu sois devenue son Padawan, il avait remarqué comment tu avais commencé à te protéger de lui et des autres Jedi. Quand il t'avait demandé pourquoi tu te cachais, tu lui avais expliqué que tu avais peur que les gens ne te comprennent pas. Ce que Sol avait compris au fil des années, c'était que ce n'était peut-être pas tant une peur de ne pas être comprise par les autres, mais plutôt une difficulté à te comprendre pleinement toi-même.


Pour Sol, l'essentiel était de te faire comprendre que tu n'avais pas besoin de tout comprendre. Tu parlais souvent de la façon dont il et les autres semblaient en paix avec eux-mêmes, mais la vérité était bien plus complexe. Lui, comme tout le monde, avait ses propres batailles. Sol espérait qu'avec le temps, tu comprendrais cela.


« Je me souviens quand tu avais 12 ans et que nous avons commencé nos premières missions, » sourit Sol en évoquant ce souvenir.


Tu le regardas avec un sourire chaleureux, attendant qu'il continue.


« Chaque fois que nous entrions en vitesse lumière, tu t'endormais, » rit-il.


« Je disais que la lumière m'aveuglait, » dis-tu en riant à ce vieux souvenir.


Sol ne jugeait jamais, tu le savais. Il acceptait tes doutes, tes émotions conflictuelles. Vous n'en aviez jamais parlé ouvertement, mais il y avait une compréhension silencieuse entre vous. Il y avait beaucoup de silence dans l'Ordre Jedi. Parfois, tu te demandais si c'était une partie des enseignements ou si c'était simplement une compréhension tacite du mot paix. Est-ce que tout le monde voyait la signification de 'paix' comme du silence ? La paix est-elle un lieu silencieux ?


« Je suis désolé de déranger ce retour en arrière, mais personne ne m'a indiqué où se trouvaient mes quartiers pour dormir, et j'aimerais me reposer, » Qimir interrompit le silence qui régnait sur vos sièges.


Ni toi ni Sol n'aviez remarqué sa présence discrète, mais vous avez rapidement laissé tomber cette pensée. Vous échangâtes un regard avant que Sol ne te fasse un signe pour que tu partes. Tu soupiras en te levant et te dirigeas dans les couloirs du vaisseau. Tu arrivas aux quartiers de Qimir et ouvris la porte pour lui.


Il jeta un coup d'œil à l'intérieur, puis leva les yeux vers toi.


« Ne te plains pas, tu n'étais même pas censé être ici, » le prévins-tu.


Un léger rire s'échappa de ses lèvres alors qu'il pénétrait dans sa chambre. Tu avais repoussé le souvenir de votre rencontre précédente et t'étais fait une promesse : maintenir Qimir à distance.


Tu avais besoin de te distancer de lui.


« Tu devrais éteindre les lumières, » dit soudainement Qimir, te sortant de tes pensées.


Ah, il avait entendu toute la conversation entre toi et Maître Sol. Un sourire en coin, que tu avais remarqué qu'il cachait souvent derrière ses mèches de cheveux, ornait ses lèvres. Tu redressas le menton ; tu n'allais pas céder à ses désirs. Tu éteignis les lumières et fermas la porte. Tu souris faiblement en regardant la porte avant de commencer à marcher dans les couloirs. Tu ouvris la porte au bout du couloir lorsque tu entendis soudainement une porte s'ouvrir.


« Tu as oublié de me dire où tu dors, » la tête de Qimir émergea de la porte.


« Je suis ici, mais j'aime bien dormir, » dis-tu en pointant vers ta chambre alors que tu étais déjà entrée.


« Je suis sûr que c'est le cas, » répondit Qimir sur un ton taquin. Tu secouas la tête, déçue.


« La chambre de Yord est juste en face de la tienne, » précisai-tu avant de fermer la porte derrière toi.


Enfin un peu de paix.

Control The Uncontrollable // The Acolyte  - French translation by @rom-1190Où les histoires vivent. Découvrez maintenant