22. Nous?

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Le vent soufflait sur le sable rugueux, laissant des traces sur ta joue alors que tu cherchais quelque chose de familier. Ton rêve était inhabituel ce soir-là, éclatant de lumière là où tes rêves étaient habituellement plongés dans l'obscurité. Tu te trouvais dans un désert, la chaleur insupportable des deux soleils faisant monter la température du sable. Chaque respiration devenait de plus en plus difficile. Tu reconnaissais l'endroit, mais tu ne comprenais pas pourquoi il apparaissait dans tes rêves.

« Nous sommes là pour toi, » murmuraient la Force.

Soudain, une voix inquiète te réveilla en sursaut. Tu haletais, le souffle court, réalisant que tu étais serrée contre Qimir. Ta tête reposait sur son torse nu, et sa main te maintenait fermement, vous enveloppant tous les deux dans un étreinte protectrice. Le choc de la situation te submergea, laissant place à un sentiment écrasant de culpabilité et de honte.

« Nous devons partir, » murmuras-tu avec une urgence que Qimir ne pouvait pas comprendre.

Tu t'assis en repoussant sa main, sans même remarquer le manque de tissu autour de ton corps nu.

« Tu tremblais dans mes bras il y a à peine deux secondes, » remarqua Qimir, tentant de se détendre tout en cherchant à te rassurer. Tu sentis soudainement ses doigts effleurer ton dos, te rendant douloureusement consciente de ton absence de vêtements. Qimir ne put contenir un rire en voyant ta panique. Tu te retournas frénétiquement, cherchant ta robe de chambre et la saisissant désespérément.

« Chérie, il est trop tard pour te cacher maintenant, » murmura-t-il à ton oreille. Ah, sa voix était si attirante... Non, non, non, tu te répétas en essayant de repousser ses paroles. Il n'était pas trop tard pour arranger les choses. Le plan était de partir, de retourner auprès des autres. Ils t'attendaient. Maître Sol, il t'attendait. Une erreur, d'accord... peut-être deux erreurs après cette nuit, n'étaient pas suffisantes pour qu'ils te mettent de côté. Ils avaient besoin de toi. Tu avais besoin d'eux. Tout allait bien.

Tu savais où ils se trouvaient, c'était ta chance de partir. Trahison, le mot "trahison" résonnait dans ton esprit. Que diraient tes amis s'ils savaient... Ils ne pourraient jamais le savoir.

Être intime était une chose, tu avais entendu des rumeurs sur des Jedi formant des relations sexuelles par le passé, sans attachement. Tu savais que le fait d'être Jedi ne signifiait pas vivre dans la célibat, mais en raison de la règle de l'absence d'attachement, la plupart des Jedi choisissaient une vie de célibat et jugeaient ceux qui ne suivaient pas le même chemin. De plus, rien ne pouvait excuser le fait que tu sois intime avec Qimir. Il était l'ennemi.

Il pouvait seulement imaginer où ton esprit vagabondait maintenant. Il t'avait dit qu'il avait autrefois fait partie de l'Ordre, il savait ce que les membres de l'Ordre pensaient de ces choses. Le fait que tu te trouvais dans une position où tu voulais plaire à l'Ordre te mettait dans une position ridicule. Une position qu'il était heureux de corrompre davantage pour toi. Non seulement parce qu'il savait que te créer un attachement compliquerait les choses pour toi, mais aussi parce qu'il avait toujours vu à quel point votre rencontre avait affecté ta santé.

Pour la première fois en semaines, tu avais bien dormi. Ton cœur était enfin réchauffé, comme il l'était lorsque vous vous étiez rencontrés pour la première fois après quelques verres, et lors de tes éclats émotionnels. Il avait même remarqué un sourire sur tes lèvres pendant ton sommeil. Tu en profitais autant que lui, mais tu avais aussi besoin de lui, plus que tu ne voulais l'admettre.

"Qimir, je sais où ils sont," dis-tu en levant les yeux vers lui, sa main enveloppant doucement ton bras.

Oh, cela changeait tout. Tu n'avais pas besoin de prononcer leurs noms pour qu'il comprenne de qui tu parlais. Tu parlais de ton Maître et de ton... Ami. Qimir plongea son regard dans le tien. Il aurait souhaité briser ta forte connexion avec l'Ordre, la corrompre. Pourtant, tu le ressentais aussi clairement que le jour. Égoïstement, il avait espéré que ce moment viendrait plus tard, que vous auriez plus de temps ensemble, avec passion. Tes yeux lui disaient que tu n'étais pas le seul à le souhaiter. Tu désirais rester avec lui aussi.

"Je vais m'occuper d'eux," murmura Qimir, en te serrant le bras avant de se lever et de commencer à s'habiller.

Confuse, tu le regardas. Pensait-il vraiment que tu ne comprenais pas ce que ses mots signifiaient ? Ou croyait-il que tu étais d'accord avec cela ? Tu ne désirais pas la mort de ton ancien Maître et cher ami. À aucun moment tu n'avais donné de signes indiquant que tu voulais leur disparition. En fait, tu avais désespérément souhaité revenir à eux.

"Tu ne sais même pas où ils vont," dis-tu en te levant, les bras croisés.

Qimir te regarda, surpris par ta confiance. Si ce n'était pas pour le fait que tu étais seulement en robe de nuit, il t'aurait peut-être prise plus au sérieux. Un sourire en coin se forma sur ses lèvres alors qu'il prenait le temps de t'observer. Vous aviez partagé des moments intimes, mais il ne fallait pas beaucoup réfléchir pour comprendre ses désirs. Il te voulait, mais il voulait encore plus la mort de Maître Sol et Yord. Il s'approcha lentement de toi, ne laissant que quelques centimètres entre vous. Il te regarda de haut, s'assurant que tu te sentes petite. Il pencha la tête vers ton oreille, te laissant sentir ses lèvres contre ta peau.

"Ne fais pas comme s'ils n'étaient pas un obstacle... pour nous," murmura Qimir, chaque mot sorti avec lenteur.

Tu le regardas avec choc... "Nous" ? Il croyait en un... "Nous" ?

Vous aviez passé une nuit ensemble, que tu regrettais déjà amèrement. Surtout parce que c'était avec lui. Il n'y avait pas de "nous" dans l'Ordre. Pas d'attachement. Tu ne pouvais pas être avec lui, ou avec quiconque d'ailleurs, et rester Jedi. Pensait-il vraiment que tu étais prête à abandonner tout ton travail acharné et tes croyances pour une seule nuit ?

C'est à ce moment-là que tu compris. Il croyait en la possibilité de vous deux. Une réalité où tu te souciais de lui. Tu avais besoin qu'il continue à croire en cette réalité. Sa conviction que tu étais engagée envers lui serait ta seule chance de sortir d'ici. Oui, tu n'étais pas une prisonnière ; tu aurais pu partir à tout moment. Mais la Force t'avait demandé de rester. À cet instant, la Force te disait de partir. Tes yeux s'agrandirent alors que tu posais une main sur sa joue et te penchais pour embrasser ses lèvres magnifiques. Une chaleur soudaine envahit tes lèvres, un désir de prolonger ce baiser se faisant sentir, avant que tu n'éloignes brusquement ton visage. Un baiser était un symbole d'amour, d'engagement, pas seulement de plaisir. Tu comprenais quel jeu tu jouais.

"Nous devons partir ensemble. Ils me feront confiance et me donneront l'artefact dont tu as besoin," murmuras-tu, les yeux fermés, te laissant imprégner du souvenir de ses lèvres.

Hm, tu n'étais pas une idiote, pensa Qimir en lui-même. Il haussa un sourcil, se redressa et détourna le regard. Tu avais raison. Il avait besoin de l'artefact, et il savait que les Jedi préfèreraient mourir plutôt que de le lui donner. Avec toi à ses côtés, il avait la chance de faire les deux : obtenir l'artefact et tuer les Jedi. Il n'était pas stupide, il savait que tu le combattras là-dessus, mais Qimir était confiant dans sa réussite. La seule question qu'il se posait était combien de temps il te faudrait pour lui pardonner.

Bien que le baiser n'ait été qu'un mouvement tactique, c'était un moment que Qimir n'oublierait pas. La douceur de tes lèvres lorsqu'elles s'étaient accrochées aux siennes. La douceur qu'il avait à peine goûtée dans ton mouvement rapide. Les nerfs que tu ressentais, tremblants. Tout cela pour un petit jeu que tu avais essayé de jouer avec lui. En vérité, Qimir était impressionné et heureux. Heureux de savoir où se situait la ligne morale.

Il laissa sa main enrouler autour de ton cou, caressant doucement ta peau avec son pouce. Ah, tu devrais te sentir soulagée qu'il ait besoin de toi.

"Allons-y," murmura-t-il.

Control The Uncontrollable // The Acolyte  - French translation by @rom-1190Où les histoires vivent. Découvrez maintenant