« Pourquoi me fais-tu prendre les décisions ? » demandas-tu, levant les yeux vers ton ancien maître alors que tu marchais en tête du groupe.
C'était lui qui avait reçu une mission du Conseil. Maître Sol s'était tourné vers toi pour obtenir de l'aide. Pourtant, d'une manière ou d'une autre, il te mettait au défi de prendre des décisions. C'était comme revenir à être son padawan, sauf qu'aujourd'hui tu étais adulte et il te traitait comme un égal. Il ne te donnait plus de leçons, mais il te gardait sur le qui-vive. Tu sentis qu'il trouvait ta question amusante. Tu t'arrêtas et le regardas.
« Un Maître n'a-t-il pas le droit d'admirer son ancien padawan ? » répliqua-t-il en posant les mains sur ses hanches.
Tu ris doucement. Il avait un point. Vous étiez les seuls à pouvoir plaisanter ainsi dans une situation aussi délicate. Jecki et Yord se disputaient comme des frères et sœurs, tandis que Qimir s'occupait de soulever le matériel. Tu levais les yeux vers Sol, et même sur cette planète sombre, ses yeux restaient chaleureux. Le vent était rude, le sable écorchait ta peau, mais tu sentais que vous étiez proches.
Proches de la grotte. Tu repris ta marche.
« Tu as toujours été meilleure dans l'obscurité, pour nous guider, » fit remarquer Sol.
Tu regardas vers le sol tout en continuant à avancer.
« Je crains que certains membres du Conseil pensent que je suis trop proche des ténèbres, » murmuras-tu, mais Sol entendit.
Vous arrivâtes sous l'entrée de la grotte. Il enleva la capuche de sa robe, mais tu gardas la tienne. Il savait que c'était un sujet sensible et que vous deviez rester concentrés, mais il savait aussi que tu étais plus que capable de tenir la conversation. Il regarda les personnes qui vous suivaient, à quelques centaines de mètres. Puis il se tourna vers toi avec un sourire plein d'espoir.
« Maître Gios est un Maître parmi tant d'autres, » te rappela Maître Sol.
Tu pinças les lèvres. Maître Sol savait que ce n'était pas aussi simple. Si Gios te dépréciait, cela signifiait que Maître Kriss en faisait probablement de même, et si Maître Kriss avait des antipathies...
La liste pouvait devenir longue. Parfois, au fond de toi, son espoir aveugle te faisait ressentir des émotions que les Jedi ne devraient pas éprouver : agacement, irritation. Maître Sol, cependant, ne savait pas que tu ressentais ces émotions à son égard. Tu savais qu'il avait de bonnes intentions et, sur un certain niveau sinistre, ses paroles avaient un effet. Peu importe la haine que tu avais au sein du Conseil, le fait que Maître Yoda t'ait pris sous son aile te donnait de l'espoir. Tu regardas vers la tempête de sable alors que les derniers membres du groupe arrivaient.
« Maître, vous allez diriger le chemin, je couvrirai nos arrières, » expliquas-tu, mais tu sentis de la confusion parmi le groupe.
« Aller où ? Il fait noir comme dans un fourneau là-dedans ! » s'exclama Jecki.
« Fais confiance à la Force, » répondis-tu en lui adressant un léger sourire à sa question.
Tu laissas les autres passer, faisant un signe à Yord pour qu'il avance. Il n'était pas nécessaire qu'il surveille Qimir ; tu souhaitais parler avec lui en privé. Tu avais perçu un changement considérable en lui. Son comportement maladroit s'effaçait, laissant place à une certaine obscurité. Les autres ne l'avaient pas remarqué, mais, bien que tu détestes l'admettre, tu t'étais rapprochée de lui. Tu avais remarqué les petits changements. Ta capuche était sur ta tête, et tes mains se tenaient l'une l'autre. La robe couvrait toute ta silhouette.
« Je sens que tu as une question à me poser, » dis-tu en regardant vers l'obscurité.
« Ce que tu as fait tout à l'heure, est-ce quelque chose que tu fais souvent ? » demanda Qimir.
« La Force vit en moi, elle coule à travers nous tous. Au nom de la lumière, chaque Jedi a sa propre force, » répondis-tu, n'ayant pas envie de parler du nombre de fois où tu avais eu recours à de telles actions. Tu t'étais rapprochée de Qimir, mais tu ne lui faisais pas confiance.
Qimir s'arrêta, et tu t'arrêtas en réaction. Tu te tournais vers lui, ton corps face au sien, mais tu ne levais pas le regard.
« Tu parles comme un prêtre, » dit Qimir, son ton était plein de jugement.
« La plupart des Jedi se moqueraient de toi si tu me comparais à cela, » répondis-tu, essayant de dissimuler au mieux ta propre amertume.
« Pourquoi donc ? » demanda Qimir, cette fois te forçant à le regarder en posant un doigt sur ton menton pour te relever et croiser son regard.
« Tu es peut-être ivre la moitié du temps, mais tu n'es pas aveugle. Dis-moi ce que tu as vu, » le défias-tu, appréciant secrètement son toucher sur ta peau.
Ah, là, le sourire infâme était de retour.
« Maître Sol croit que tu devrais devenir Maître, » commença-t-il doucement en retirant son doigt.
« Tu hésites face à cette idée, non pas parce que tu ne crois pas en toi, mais à cause des autres, » son sourire s'effaça.
Tes yeux se plissèrent alors que tu essayais de plonger plus profondément dans les siens.
La voix de Qimir était claire pour la première fois.
Il ne trainait pas ses mots ou se cachait derrière un sourire. Il était sérieux, et tu sentais qu'il croyait chaque mot.
« Pourquoi as-tu été capable de 'ressentir', comme vous dites les Jedi, la planète, mais pas ton ancien maître ou les autres ? » demanda-t-il, sincèrement intrigué.
Tu baissas le regard et te dirigeas vers l'obscurité. Tu inclinai légèrement la tête sur le côté.
« Les Jedi croient qu'on ne peut pas trouver la paix dans les ténèbres, seulement dans la lumière, » répondis-tu d'un ton monotone, sans dévoiler d'émotions ou le véritable sens de ce que cela signifiait.
« La paix est un mensonge, » murmura Qimir en te suivant dans l'obscurité.
Tu l'entendis. Il pensait que tu ne l'avais pas entendu.
Bonne chance, sentis-tu dire en silence.
Avant que les ténèbres ne t'engloutissent.
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Control The Uncontrollable // The Acolyte - French translation by @rom-1190
FanfictionCher lecteurs , cher lectrices , voici l'adaptation française de l'histoire « Control the uncontrollable // The Acolyte » traduite par moi même ; Romane. Ceci et la première histoire que je traduis, j'espère que vous l'aimerez comme je l'es aimée...