8. Conseil Jedi

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« D'avantage écrit tu as, n'est-ce pas ? » demanda le sage Maître Yoda en plissant les yeux.


Tu hochas la tête. Il était difficile de se sentir à l'aise dans ce genre de situation. Répondre aux questions de douze Maîtres Jedi était une chose, mais le véritable défi résidait dans ton désir de plaire à chacun d'entre eux—ce qui était une tâche impossible. À quelques mètres derrière toi se tenait le Maître Sol. À en juger par l'expression de son visage, il avait probablement parlé avec eux avant ton arrivée. Tu peinais à comprendre pourquoi tu te trouvais là, car il n'était pas habituel qu'une personne de ton niveau s'adresse au Conseil en entier. Ce n'était pas seulement le Conseil au complet, il y avait également des invités dans l'assistance, parmi lesquels tu repéras Maître Vernestra Rwoh dans un coin de la salle.


« Lire pour moi, veux-tu ? » demanda Yoda.


Soudain, tu te sentis comme un enfant, un padawan, cherchant du regard l'approbation de Maître Sol. Il te fit un signe de tête pour t'encourager à continuer. Sol avait toujours admiré tes écrits, affirmant que c'était comme si la Force écrivait à travers toi, et que tes mots étaient bien trop mûrs pour ton âge. Ce n'était pas la première fois que tu lisais devant Maître Yoda et certains autres maîtres, mais c'était bien la première fois que tu lisais devant tout le Conseil. Tu déglutis difficilement en sortant un livre de ton sac, t'apprêtant à lire une des dernières pages.


« La paix, es un esprit clair. La paix, c'est un corps pur. La paix est la voie des Jedi, ou du moins, c'est ce qu'on nous enseigne. Pourtant, je m'interroge sur ce qu'est la véritable paix. La paix, c'est la stabilité, mais un esprit clair peut-il vraiment être durable ? Si la paix est la lumière, pourquoi disparaît-elle si facilement ? Si la lumière n'est pas stable, l'obscurité pourrait-elle l'être ? L'obscurité est toujours là, elle ne part jamais, » lisais-tu lentement à partir du livre, avant de le refermer et de lever les yeux vers les maîtres. Tu sentais le silence pesant dans la pièce. Après avoir replacé le livre dans ton sac, le Maître Stellan Gios prit la parole.


« Embrasses-tu l'obscurité ? » demanda-t-il soudain.


Tu serrais les lèvres. Tu comprenais parfaitement la portée de sa question, et tu n'avais aucune intention de nourrir cette insinuation.


« Non, je ne l'embrasse pas, » répondis-tu sincèrement.


« Alors pourquoi montres-tu tant de bienveillance envers la cruauté ? » poursuivit-il.


Tu esquissas un faible sourire, levant la main pour demander la permission de t'avancer, que Maître Yoda t'accorda d'un léger signe de tête.


« Maître, que voyez-vous lorsque vous fermez les yeux ? » demandas-tu en levant la main pour couvrir tes yeux, illustrant ainsi l'émotion que tu voulais transmettre. Tu observas les maîtres réfléchir à ta question rhétorique.


« Vous voyez l'obscurité, mais vous pouvez aussi voir bien plus, tout dépend de vous. Tout dépend du pouvoir que vous accordez à l'obscurité. C'est elle qui crée les rêves... et les cauchemars... L'obscurité devient ce que vous lui nourrissez  » expliquas-tu, en t'approchant lentement de Maître Gios, te tenant juste devant lui.


« Si vous croyez que l'obscurité est synonyme de cruauté, alors oui, bien sûr, elle vous semblera cruelle, » déclaras-tu avant de te diriger vers le centre de la pièce, face au Maître Yoda.


Une sérénité profonde s'empara de toi alors que tes yeux se posèrent sur ceux du Grand Maître Yoda. Depuis ton enfance, il te demandait de partager tes écrits avec lui, et tu le faisais sans crainte. Ce n'est que lorsque tu avais atteint l'adolescence que tu avais commencé à comprendre que peut-être les histoires que tu partageais avec lui étaient controversées. Elles n'étaient pas très « Jedi », mais Maître Yoda ne t'avait jamais réduite au silence, pas plus que Sol lors des rares occasions où tu lui avais confié tes pensées. Maître Yoda croyait qu'il existait plus d'une manière d'être un Jedi, et tu partageais cette conviction. C'est d'ailleurs ce qui avait contribué à ton accession au rang de chevalier.


« Mais si vous ne craignez pas l'obscurité, elle ne vous craindra pas et ne vous consumera pas, » ajoutas-tu avec assurance.


Un sourire se dessina sur le visage de Yoda alors qu'il t'invita à rejoindre ton ancien Maître Sol. Tu te dirigeas vers lui, les mains jointes devant toi. Tu pouvais sentir qu'il était satisfait que tu aies partagé tes réflexions. Tu te protégeais beaucoup, et pour Sol, la seule véritable fenêtre sur ta vie était souvent tes écrits. Tu lui adressas un léger sourire tandis que le conseil commença à discuter entre eux. Ils finirent par vous inviter, toi et Sol, à vous placer de nouveau devant eux.


« Il paraît que vous avez invité un étranger sur Coruscant, » déclara Maître Xo Lahru, avec un ton légèrement interrogateur.


« Nous croyons qu'il est essentiel pour identifier les Dathormantiens, » répondis-tu calmement.


Les membres du conseil échangèrent des regards avant que Yoda ne se lève.


« Protéger ceci lors de ton voyage, tu devras, » dit Yoda.


Il ouvrit la main, révélant la relique. Tu levas les yeux vers ton ancien Maître, légèrement confuse. En tant que ton supérieur, c'était normalement lui qui aurait dû être chargé de garder un objet aussi important. Mais Sol se contenta de te sourire, comme s'il percevait un but plus élevé dans le fait que cette tâche te soit confiée.


Yoda commença à faire flotter la relique dans les airs grâce à la Force, attendant que tu ouvres les mains pour la recevoir. Tu avalas difficilement ta salive avant d'ouvrir tes mains, tandis que Yoda la déposa dans ta garde.


La relique ressemblait à la moitié d'un hexagone. Elle était ornée de cadres dorés d'un coin à l'autre, et son verre était plus sombre que les couleurs les plus obscures de tes rêves. C'était agréable de la tenir dans tes mains. Cela te semblait juste. Tu posas ta main dessus, ressentant la chaleur. Oui, tu étais censée avoir cette relique. Toi et ton ancien Maître inclinâtes la tête devant le conseil avant de recevoir la permission de partir. Vous marchâtes ensemble jusqu'à tes quartiers, vous arrêtant devant la porte.


« Tu sembles plus calme, » observa-t-il.


« Je le suis, » répondis-tu en regardant la relique dans ta main. Tu ouvris la porte.


« Cache-la, et cache-la bien, » te prévint-il.


Avec un éclat dans les yeux, tu lui fis un petit signe de tête en fermant la porte.


Tu la cacherais dans l'endroit le plus sombre que tu connaissais.

Control The Uncontrollable // The Acolyte  - French translation by @rom-1190Où les histoires vivent. Découvrez maintenant