Chapitre 18

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Jennie est allée dehors, passant par l'entrepôt des véhicules. Les soldats l'ont laissés passé, ne posant pas de question pour son plus grand plaisir. Elle a prit son envol, survolant la ville en battant des ailes. Elle savait que le monstre pouvait prendre possession d'elle quand elle ressentait de forte émotion ou autre, mais elle ne s'attendait pas à ce point.

- Elle parlait mal de nous. Je n'allais pas laisser cette femme s'en tirer comme ça.

- Ça n'était pas une raison. Si je me transforme aussi soudainement, les soldats pourraient ne plus me faire confiance.

- Et ? On s'en branle. On est plus fort qu'eux.

La jeune fille roule des yeux et se pose sur le toit d'un building. Elle s'assoit sur le bord et observe la ville sous ses yeux. Tout est calme. Il n'y a pas les bruits de moteurs vrombissant ou les sirènes des camions. Le silence même.
Jennie soupire et se jette dans le vide, planant pour reprendre de l'altitude. Une fine pluie s'est mise à tomber alors qu'elle prenait la direction du stade. Elle se pose un peu avant, continuant à pied.
Un craquement de branche résonne dans le buisson à sa gauche et elle se met en position de défense. Si un monstre est aussi proche du refuge, elle doit le neutraliser. À son soulagement, ce n'est qu'un lièvre qui sort des fourrés. Il doit bien manger car c'est un beau morceau. Jennie s'en approche doucement, le saisissant par la peau du cou.

- Désolé mon beau. C'est la loi de la nature.

Elle lui brise la nuque d'un coup sec pour qu'il meurt sans souffrir. Attrapant un couteau de sa botte, elle tranche sa fourrure et le dépèce avant de le vider. Par contre, va falloir trouver un moyen de le faire cuir.
Dans le refuge, la jeune fille a dû passer par l'entrée des survivants, étant à l'opposée du garage. Elle allait se rendre chez les militaires quand elle a bousculé quelqu'un sans le vouloir.

- Oh, désolé.

- Jen' ?

La noiraude a relever les yeux qui se sont empli de larmes en découvrant son patron, le petit papy qui les a sauvés son frère et elle. Elle l'enlace avec toute la force qu'elle a, le vieil homme tapotant son dos en ricanant.

- Ma petite, je savais que tu étais encore vivante.

- J'ai cru que je ne te reverrais jamais...

- Qui crois-tu que je suis ? Ça fait depuis 1980 que je suis préparé à l'apocalypse !

Elle rit, se détachant de lui. Le vieil homme prend son visage en coupe, la détaillant du regard.

- Tu as beaucoup changée.

- Je vais bien, papy.

- Tu as intérêt.

- Et ton mal de dos, ça va ?

- Je survis. Mais l'humidité pourrait avoir ma peau.

Jennie grimace, sachant que son sauveur souffre de maux de dos depuis des années qui parfois, l'alite complètement.

- Quand es-tu arrivée ?

- Il y a quelques jours. Les soldats m'ont trouvés.

- C'est donc toi cette « néo-humain » dont j'ai entendu parler ? Dit-il. Il y a des rumeurs qui circulent comme quoi un monstre serait parmi eux.

- Ouais... On peut dire ça.

- Je sais que tu ne peux pas mourir, mais fais attention à toi, Jen'.

- C'est promit.

- Et ton frère ?

- Quelque part dans la nature, soupire t-elle.

Monsters {Sweet Home}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant