Chapitre 4 : DANS L'OBSCURITE

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La forêt s'étendait à perte de vue, révélant une mosaïque de vert luxuriant baignée par les doux rayons du soleil qui passaient à travers les feuilles. Les arbres majestueux s'élançaient vers le ciel, et le chant des oiseaux créait une symphonie naturelle qui se mêlait aux pas des aventuriers.

Aeryn et Raphaello se disputaient à nouveau, cette fois-ci à cause d'une énième remarque cinglante de celle tout de noir vêtue. Leurs échanges tendus semblaient de plus en plus absurdes, et Lloyd et Rosalia, qui marchaient derrière eux, commençaient à trouver la situation plus divertissante qu'irritante.

Lloyd se rapprocha de Rosalia, dont le visage rayonnait de détente. Il lui adressa un sourire complice.

– "Rosalia," dit-il à voix basse pour ne pas attirer l'attention des deux querelleurs, "j'ai remarqué à quel point ton visage est détendu en ce moment, je tenais a dire que ça t'allait très bien" Le léger rougissement sur les joues de Rosalia n'échappa pas à Lloyd, mais il ne dit rien, simplement satisfait de passer ce moment avec sa nouvelle amie.

–"Merci, Lloyd." Elle releva la tête, un petit sourire au coin des lèvres. Ces cheveux roux étaient mis en avant par la verdure aux alentours. "Tu sais...dans la forêt, je me sens... chez moi, d'une certaine manière. C'est comme si tout était à sa place, y compris moi. Chaque arbre, chaque brin d'herbe, ils sont tous reliés d'une manière spéciale, et je me sens...connectée. Je..je... ." Elle soupira, comme si ce soupir pouvait lui permettre de lui redonner contenance. Elle ferma les yeux et se concentra sur ce qu'elle avait à dire, aux idées principales qu'elle voulait exprimer et non à toutes ces idées parasites.

"C'est un peu difficile à expliquer, mais...je ressens tout, tout autour de moi, de manière très intense. Comme ici, dans cette forêt. Chaque bruit, chaque odeur, chaque petit mouvement, je les ressens d'une manière que d'autres ne semblent pas vraiment comprendre." Elle se mordilla la lèvre inférieure, cherchant les mots justes. "C'est comme si la forêt avait une voix, une histoire à raconter, et je peux l'entendre, la sentir. C'est magnifique, vraiment, mais parfois... cela peut être...accablant."

– "C'est-à-dire ?"

– "Imagine que des tas de Raphaello et Aeryn se disputent en même temps."

– J'ose à peine imaginer.

– Tu es une mage de Terre ? Ou d'Eau ? Des Animaux peut-être ?

Rosalia se tourna vers Lloyd avec un petit sourire timide. Son regard brillait d'une douce mélancolie.

– "Rien de tout ça, mon Essentielle ne s'est pas manifestée, mais je pense que dans une vie antérieure j'ai dû être une mage de Terre. Je suppose que c'est l'une des raisons pour lesquelles je me sens si à l'aise ici. Cette forêt est vivante d'une manière que je peux comprendre. Elle me permet de faire taire le tumulte en moi, au moins pour un moment."

– "Merci, Rosalia, de partager ça avec moi. Ça me touche vraiment, Je me sens moins seul."

Lloyd était dans le même cas que sa camarade, un "Eteint". À ces trois ans, son Essentielle ne s'était pas manifestée de la meme manière que tout le monde. Au sein de la société amalorienne, personne n'avait jamais su véritablement expliquer pourquoi certaines personnes naissaient avec une essence latente, qui ne se manifestait pas de manière tangible.

Pouvoir sentir cette force provenant des déesses mais ne pas pouvoir la manier créait de nombreuses frustrations qu'il fallait parfois réussir à contrôler. Chez ces gens-là, les prières étaient régulières, les espoirs intenses, et surtout les brimades nombreuses. Lloyd en savait quelque chose.

– "Tu sais, j'ai honte mais, je n'ai jamais vraiment passé de temps en forêt, enfin depuis que mon père à arrêté de m'emmener camper." Il observa les yeux grands ouverts les arbres géants qui les entouraient, en particulier le jeu de lumière à travers les feuilles. Il posa son regard sur Rosalia. "C'est bien d'avoir quelqu'un qui peut nous montrer la beauté de cet endroit et nous rappeler de prendre un moment" Il prit une pause avant de jeter un regard sur ces camarades et haussa le ton. "Surtout quand on est en train de se chamailler comme des gamins ! "

ARANEA - Les AventuriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant