Seductive Therapy (romance MxM)

25 : Désarmement - Léo

C'est avec une légère appréhension que j'enfile le peignoir pour l'ultime séance. Le reflet que je vois dans la glace est celui d'un jeune homme nerveux et mélancolique. Malgré la fatalité, je ne me résous pas à lui dire adieu. J'aurai tant voulu me montrer moins « doué » pour réussir à gratter une ou deux séances supplémentaires. Mais nous y voilà.

Lorsque Takehiko entre, je ne peux contenir mon ressenti. Il le voit, mais ne dit rien, préférant préparer ses outils pour éviter de nouveau cette conversation. La semaine dernière au bar, nous n'avions pu la poursuivre, causée par sa fuite. Bien que nous avions été clair à ce sujet.

Debout près du lit en attendant qu'il me demande de m'allonger, je me rappelle soudainement d'une chose. Une que je dois m'empresser de quémander avant qu'il ne parte durant mon sommeil. Je fais quelques pas à son encontre, faisant mine de m'intéresser à ce qui est étalé sur la table, puis commence à parler, les yeux rivés n'importe où sauf sur lui.

— Au fait...Quand est-il de la récompense que vous m'aviez promis ?

Il stoppe ses gestes un instant puis reprend, l'air de rien.

— Et que souhaitez-vous, Léonard ?

Son air détaché me brise le cœur. J'agis, l'air de rien.

— Ça dépend. Vous avez une idée qui pourrait me plaire ?

Je vois du coin de l'oeil qu'il pivote la tête et je ne résiste pas à faire de même. Je lève légèrement le menton. Il a son visage du mec sérieux, pas le taquin habituel. Je l'aimais bien, pourtant. Parfois il se montrait limite chiant à me titiller sans arrêt, mais c'était ce qui me plaisait chez lui. L'a-t-il compris ? Fait-il exprès pour que la séparation soit moins douloureuse ?

— J'en sais rien, je répond après un battement.

Il m'étudie.

— En êtes-vous certain ? Parce que ce n'est pas ce que vous laissez paraître.

Merde...

Je m'éclaircie discrètement la gorge.

— Et qu'est-ce que vous dit mon visage ?

Son regard descend, passant de mes pupilles à ma bouche, puis reviens.

Bordel, il a deviné.

Je suis au courant que niveau transparence, il ne faut pas compter sur mon langage corporel. Toutefois, je ne savais pas que c'était aussi évident pour qu'il le suppose en deux secondes. Je me sens nu devant lui. Enfin, je veux dire au sens figuré. Impossible de lui cacher mes pensées. N'empêche, j'avais raison, être psy doit être sacrément chiant par moment.

— Est-ce ce que vous désirez, Léonard ? Si oui...

Il se tourne pour se mettre en face de moi. Ses mains se posent sur mes hanches. Mon corps frissonne, mais je ne bouge pas.

— Préférez-vous votre récompense maintenant, ou quand nous aurons terminé ? propose-t-il d'une voix plus grave.

Il va me faire perdre la raison s'il continu d'utiliser cette voix et de me toucher. C'est comme si c'était déjà le cas.

Je déglutis.

— M-Maintenant.

De sa main droite, il vient saisir mon menton avec délicatesse et sans attendre davantage, presse ses lèvres contre les miennes, désireuses de les goûter encore une fois. La dernière occasion. Je scelle les paupières. Il happe ma lèvre à plusieurs reprises, puis se fraye un chemin à l'intérieur de ma bouche, mêlant nos langues. C'est doux et sauvage à la fois. Rien n'est précipité, tout est langoureux. Je m'accroche à ses bras tandis qu'il intensifie le baiser avant d'y mettre fin, pour mon plus grand malheur. Il s'écarte, mes mains le lâchent et j'ouvre peu à peu les yeux, toujours emporté par la quintessence de ce baiser.