Seductive Therapy (romance MxM)

28 : Avancement - Léo

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis que Takehiko et moi avions mis fin à notre liaison. Si on peut l'appeler ainsi. Tiens, il semblerait que je sois abonné aux relations ambiguës. Je ne peux pas dire que tout baigne dans ma vie depuis. Je peine à me concentrer sur mes études, alors que ce n'était déjà pas le cas avant. J'évite toute sortie avec mes amis, plus que tout celle avec Noah. Bien que je lui ai fait part de cette nouvelle, il ne cesse de vouloir m'inviter à parler. La vérité, c'est que j'en ai pas envie. Plus envie de parler de Takehiko. La moindre pensée envers lui ravive ma cicatrice. C'est douloureux. Ça ne le devrait pas. Alors pourquoi je ressens une telle chose ? Je savais dès le départ que les limites qu'il nous avait imposé demeureraient infranchissables. Oui, nous avions couché ensemble, et ce de nombreuses fois, mais ce n'était qu'éphémère. Il faut que j'accepte cette fatalité. Je dois d'abord m'estimer chanceux de n'être qu'une bribe dans son existence plus palpitante que la mienne. C'est ce que je n'avais pas le droit d'espérer en signant ce contrat.

Je hère dans le parc près de chez moi en espérant échapper à une visite surprise de mon meilleur ami. Les mains dans les poches de ma veste, j'observe en marchant le voisinage profiter de cette belle journée ensoleillée. En effet, elle doit paraître belle pour certains, mais terne pour d'autres. Je décide de reposer mes pieds qui parcourent depuis une heure le quartier, sans but, et m'installe sur un banc, vide, caché du soleil par les arbres. Je reste un moment à regarder droit devant moi sans rien faire. Jusqu'à ce que je ne résiste pas à sortir mon portable de mon pantalon.

Le buste penchée en avant et les coudes sur les cuisses, je fais glisser mon pouce pour arriver dans mes contacts. Je m'arrête à un certain nom et je m'immobilise comme un con. Mon doigt est suspendu sur le bouton qui permet de déclencher l'appel. Dois-je appuyer ? Là est la question. Le faire représenterait un risque. Celui qui veut me faire perdre plus de points que je n'ai déjà perdu auprès de lui. En l'appelant subitement après plusieurs jours serait bizarre venant de moi. Il pourrait se sentir agresser. Du moins, c'est comme ça que je visualise la situation. Pas de quoi lancer une procédure d'éloignement, mais tout de même...

Après réflexion, je me ravise et me dis qu'il serait plus convenable de lui envoyer un message. Je pars dans les messages où nous avions échangé pour se donner rendez-vous. Le derniers textos remontent au début d'après-midi au cours de notre ultime journée ensemble. Nous avions fait davantage l'amour que papoter, ça oui, toutefois, cela m'a fait autant de bien qu'une vraie thérapie.

Faut que je pense à en consulter un à force de faire un fixette sur Takehiko.

Soudain, mon écran change et un appel provenant de Noah m'empêche de commette une erreur. Je suis quelque part soulagé et reconnaissant qu'il l'ait fait. À tel point que je réponds après des jours de silence.

— Ahhh, enfin ! s'exclame-t-il. Léo, ne me fait plus une peur pareille, s'il te plaît. Et ne raccroche pas tout de suite !

L'inquiétude dans sa voix se fait entendre.

— Je ne vais pas te raccrocher au nez, soupiré-je. Sinon, je t'aurai ignoré un peu plus longtemps encore.

— Sympa... Bon, sinon, tu vas me dire où tu es ?

Je m'adosse au banc.

— Pourquoi faire ?

— Parce que tu n'es clairement pas chez toi et que d'habitude tu ne quitte quasi jamais ton appart le dimanche. Enfin, à part pour nous rejoindre. La preuve que tu n'es pas bien en ce moment.

Décidément, il remplit mieux le rôle de mes propres parents. Eux se foutent royalement de ce que je fous à côté des études, et encore moins mes habitudes.