19 : Changement - Léo

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Je regarde l'homme penché au dessus de moi continuer de stimuler mon orifice, me faisant vriller les nerfs. C'est devenu insoutenable. Je voulais jouir, bordel !

Soudain, il retire ses doigts et sa main au passage.

— Ne jouissez pas, m'interdit-il en se saisissant d'une autre capote et du plus petit sextoys.

Je n'avais pas remarqué qu'il l'avait apporté.

Il arrache le sachet d'un coup sec et déroule la protection sur le gode avant de l'enduire d'une bonne dose lubrifiant. Je prends une grande inspiration, pensant manqué d'air en admirant la beauté de son visage. Il à la fois viril et tellement doux. Je ne sais comment l'expliquer.

L'objet maintenant bien lubrifié, son attention se repose sur moi.

— Couleur ?

Je déglutis.

— Vert, haleté-je.

Il arque les sourcils, sans doute surpris que je n'ai pas choisi « orange ». Il ne se questionne pas plus que ça et soulève ma jambe gauche pour poser ma cheville sur son épaule.

— Si vous parvenez à vous retenir jusqu'à ce que je vous donne l'ordre, vous pourrez avoir la récompense de votre choix. N'importe laquelle, dans la mesure du réalisable sans enfreindre notre contrat. Compris ?

Je me surprends à hocher la tête avec frénésie.

— Vert, vert, vert, répété-je. S'il vous plaît... faites vite.

— Vite ? tique-t-il. Non, Léonard... Moi seul en décidera.

Si au départ je croyais qu'il plaisantait, mes doutes ne tardent pas à se confirmer. Il place l'objet à mon entrée et l'enfonce de quelques millimètres. Je tressaute face à cette nouvelle sensation, mais ne failli pas. Il poursuit et je résiste.

— C'est bien, très bien, me félicite-t-il. Maintenant on va passer à un cran au-dessus.

C'est ce qu'il fait. Les quelques millimètres se transforment en centimètres et dépassent la profondeur de ses doigts. Je tais mes gémissements en rendant ma bouche hermétique.

— Non, Léonard... dit-il d'une voix tendre en me caressant la joue avec le dos de son index. Je veux entendre vos cris et vos gémissements. Ne vous retenez pas.

Encouragé par sa demande, ou plutôt son ordre, je cesse de la fermer. Et je fais bien, car respirer que par le nez va s'avérer compliqué. Je ne le comprends que des secondes plus tard lorsqu'il effectue des mouvements de va-et-vient autour de ma paroi intime, dilatant mon anneau déjà bien exercé.

Je suis incapable de contrôler ce qui sort de mes lèvres. C'est un mélange de gémissements et de respiration saccadée, digne d'un coureur après un cinq cent mètres. Mais au bout d'un moment, l'athlète atteint ses limites... Le drap que je serre en est témoin.

— M-Monsieur... C'est... trop...

— Couleur ?

— O-orange, mais... Ah ! crié-je, la tête en arrière, tandis qu'il titille mon point de plaisir.

Je l'entend ricaner, fier de l'effet qu'il produit.

— Retenez-vous, sinon je n'aurai guère le choix de vous en empêcher.

Comme il y a quelques minutes.

Sa menace, bien que cruelle, fonctionne.

Les assauts s'accentuent. Je lutte pour garder les paupières ouvertes, mais lorsqu'elles le sont, mes yeux se révulsent. C'est là que je comprends enfin les femmes et les hommes qui aiment se faire défoncer. On repassera pour la poésie, ici il n'est pas question de ça. Des mois de questionnement se sont remis en cause en l'espace de quelques heures. Le désir que je ressens durant mes séances va au-delà d'une simple curiosité.

Seductive Therapy (romance MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant