01 : Questionnement - Léo

1K 76 24
                                    


Assis sur mon siège, j'écoute à peine le cours de sociologie donné par notre professeur qui est aussi intéressant à regarder que sa calvitie. Sans rire, le mec s'est dégarni à la vitesse de la lumière. Au début du semestre, il lui restait peut-être deux centimètres en plus. Je ne pensais pas que c'était aussi rapide. Qu'adviendra-t-il de lui à la fin de l'année ? Voilà une question qui me motive à continuer mes études de journalisme. C'est bien la seule à vrai dire...

Je ne dirais pas que c'est de la faute à mes parents qui ont voulu que je persévère dans les études, mais... Quoique. Sans eux, je serais déjà dans le monde du travail à bosser dans la boutique de mon meilleur ami, Noah. C'était mon plan A. Quoi de mieux que de côtoyer des clients aussi geek que toi ? Noah vend tout un tas d'article en rapport avec les jeux vidéos, la culture nippone ou encore les films et séries. En gros, tous les univers qui ont bercé notre enfance et qui continue de le faire. Seulement, selon mes parents, ce n'est pas un véritable projet. Non, pour eux c'est d'avoir un vrai métier, dans le sens sérieux. C'est sous les conseils de mon père que je me suis dirigé vers le journalisme avec deux ans de retard par rapport à mes camarades de classe et plus précisément en « Master 2 ». Pourquoi ? Pour avoir plus de chance d'accéder à un milieu de vie confortable.

C'est grâce à un ami de mon père qui s'y connaît dans le profession parce qu'il connaît certains professeurs. Il lui a soufflé cette idée et de fil en aiguille, j'ai atterri ici. Quelle chance que mes compétences m'ont permis de maintenir le cap...

Argh. Je donnerai n'importe quoi pour partir d'ici. Mission impossible quand on me menace de me couper les vivres si j'arrêtai mes études. Ce qui voudra dire : adieu mon petit appart parisien. En clair, j'ai le couteau sur la gorge et je ne peux rien y faire. Même en vivant dans un autre pays que le leur.

Au moins j'ai mon indépendance. Je n'ai pas trop à me plaindre sur ce point.

Le regard fixant le cours projeté sur le tableau, je me laisse aller à mes rêveries habituelles telle que moi affaler sur mon canapé en jouant à mon jeu vidéo préféré, à savoir Assassin's Creed III  (1). Je l'ai saigné tellement de fois que je connais les ordres de missions par cœur. Ou sinon me regarder l'intégrale de Kaamelott (2).

Une vibration dans la poche de mon pantalon vient interrompre mes pensées. J'attrape discrètement mon portable et le cache devant mon ordinateur. Un sourire m'échappe en voyant le nom de mon destinataire. Je dirige immédiatement mon regard sur lui qui se trouve dans la rangée juste en bas à gauche. L'air taquin qu'il m'adresse me donne une idée du contenu de son message que je ne tarde pas à découvrir.

Isaac : On se voit après le cours ? J'ai bien envie de décompresser *emoji clin d'oeil*

Cet emoji qui veut tout dire commence à faire grimper mon excitation. Oui, il m'en faut peut, je l'avoue. Mais c'est tout à fait normal étant donné qu'Isaac est mon premier flirt depuis que j'ai appris mon attirance pour les hommes. C'est à dire il y a deux mois. Je ne sais pas si je suis gay ou bi, c'est encore confus dans mon esprit. Je n'ai non plus rien dit à mes parents qui s'en foutent probablement.

Moi : Ça me va. Moi aussi j'en ai grand besoin *emoji sourire sournois*

Isaac : Tu m'étonne. T'inquiète pas, je saurais comment te changer les idées.

Moi : Oh tu sais, pour ça, il suffirait de rendre ce cours moins barbant.

Isaac : Est-ce que ça le serait si je lui offrais une moumoute au prochain cours ?

Seductive Therapy (romance MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant