34 : Soulagement - Takehiko

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Une sonnerie provenant de mon portable me tire de mon sommeil. Je suis à la fois confus et surpris. Allongé sur le ventre, je tâte le sol à ma gauche sur lequel je l'ai posé, près de mon futon (21) et tourne ma tête pour tenter de déchiffrer le numéro et l'appellation sur l'écran à cause de mes paupières presque closes. Mais elles finissent par s'ouvrir complètement lorsque je lis le nom affiché. Je m'installe sur le côté, appuyé sur le coude, et fixe bêtement mon écran en me demandant si je ne suis pas en train de rêver. Quelle autre raison il y aurait à cette situation ? Pourquoi diable m'appellerait-il après tout ce temps ?

Conscients que je ne le saurais pas si je ne réagis pas maintenant, je décroche avant de le porter à mon oreille.

— Léonard ? dis-je d'une voix basse et enrouillée.

... répond-t-il après un silence, comme surpris alors que l'appel vient de lui.

Je me délecte de ce son telle une mélodie, en fermant les yeux le temps de réaliser qu'il ne s'agit pas d'un rêve. Je ne pensais pas qu'une voix me manquerait autant.

E-Est-ce que... je te dérange ?

— Euh... non.

T'es sûr ? Parce qu'on dirait que tu dormais ?

Je souris puis me racle la gorge.

— C'est fort probable à une heure du matin.

Quoi ?! A-Attends... Oh merde, t'es au Japon, j'avais oublié !

À ces mots, je tique. Comment le sait-il ? Bref, je ne m'y attarde pas au vu de ma fatigue.

— Ce n'est rien.

Si ! Bon sang... quel con. Pardon, s'empresse-t-il, je veux parler de moi.

Je m'en serais douté.

— Léonard, ce n'est rien. Maintenant, dis-moi ce qu'il se passe ? Est-ce que ça va ?

Silence.

— Léonard...

Ça va. J'avais juste... besoin de t'entendre et de te parler. Mais je rappellerai. Excuse-moi une nouvelle fois de t'avoir dérangé.

Je me mets en position assise en sentant qu'il allait raccrocher. Je le retiens.

— Attends ! Ça ne fait rien. Je suis réveillé à présent, alors autant que tu me dise. S'il te plaît.

Moi aussi j'ai besoin de t'entendre.

Il capitule.

Je suis désolé pour toutes les vacheries que je t'ai dites. Je t'ai blâmé pour tout, alors que je suis fautif dans cette histoire. On peut dire que mon mauvais caractère y est pour beaucoup, mais sincèrement, je m'excuse. Je ne voulais pas qu'on se quitte de cette façon.

— Moi non plus, avoué-je sans détour. Je suis également désolé de ne pas avoir su respecter les limites. Rien de tout ceci ne serait arrivé si j'étais resté suffisamment professionnel, mais ce n'est pas pour autant que je regrette ce qui s'est passé entre nous.

Ma confession lâche un blanc à l'autre bout du fil. En y réfléchissant bien, je comprends pourquoi.

Léonard bégaye.

T-Tu le p-pense vraiment ? Tu ne regrette pas ?

— Non. Comment le pourrais-je ? Et toi, est-ce ton cas ?

Seductive Therapy (romance MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant