24 : Dire la vérité - Léo

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La bande est réuni chez Noah et Arya, comme c'était convenu depuis une semaine. Si avant j'étais enthousiaste d'y être, aujourd'hui, c'est tout autre chose. Je ne parviens à pas à suivre les conversations. Je ne saurai pas dire de quoi ils parlent. Assis en tailleur sur le sol, mes yeux restent fixés sur la table basse où sont disposés boissons, jeu de carte et manette de console. J'observe en silence les goutte d'eau couler de ma bière à peine entamée.

La cause de mon comportement est évidemment toujours la même.

Takehiko Nishimura.

Les quelques heures qui nous ramène à notre rendez-vous m'ont paru des secondes. Il ne veut pas quitter mon esprit. Il s'y est logé sans que je ne le veuille. Parfois je me dis que j'aurai préféré qu'il soit moins attirant. On serait resté à la thérapie et point barre. Sauf que depuis des semaines, mes nuits sont rythmées de rêves où il est un des acteurs principaux. Inutile de préciser qui est le second. Je ne mentais pas - enfin à moitié - quand j'ai avoué que je me masturbais plusieurs fois par semaine. Ce que je n'ai pas émis, c'est que je pensais à lui, à nous, dans le cadre d'une séance plus... poussée. Il n'y a que dans mes songes qu'une telle possibilité existe. La réalité est différente. Cependant, avec ce qu'il m'a montré tout à l'heure, j'ai de sérieux doute. Je sais ce que j'ai vu et entendu. Même un puceau tel que moi n'est pas si ignorant.

Le sérieux.

Le fait qu'il s'est excusé pour son écart de conduite prouve ma théorie. Il le pensait. Que ce soit l'espace d'une milliseconde ou de cinq secondes, il le pensait. Et ça... ça me perturbe plus que je ne le devrais. Pour la simple et bonne raison que j'en avais terriblement envie. Je le désire à un point... Peut-être pas qu'il me saute dessus en public, mais en privé, je ne serai pas certain de l'en empêcher.

Le pire, c'est que je ne peux en parler à personne. Je le voudrai, mais je crains la réaction des autres. En particulier mes amis.

Par chance, j'arrive à intercepter la fin d'une conversation et sors de ma bulle. Ils se plaignent qu'il n'y a plus de bière. Je demande à Noah s'ils en ont encore et il me répond que c'est dans le frigo. Étant occupé à grignoter ses biscuits apéritif, je me porte volontaire pour aller les chercher. Je trouve le pack de six, le pose sur le plan de travail et les sorts un par un. Je suis rapidement rejoint par mon meilleur ami qui me regarde comme s'il s'apprête à dire quelque chose. Je sors la dernière bouteille et lance :

— Qu'est-ce que t'as ?

— C'est plutôt à moi de dire ça.

Je pose les paumes sur la surface du plan de travail.

— Hein ?

Il cherche ses mots et se gratte le haut du crâne.

— Disons que t'es étrangement silencieux ce soir. Je vois que ça ne va pas, mais tu ne me dis rien.

Sa voix témoigne de son inquiétude. Face au mur, je ne peux pas lui mentir et déclarer que tout va bien alors que toutes les preuves sont contre moi. Il faut que j'allège mon cœur.

— Noah, je... Il faut que...

Je m' interrompt quand des fous rires proviennent du salon. Je dirige mon regard vers eux, Noah le suit et saisit avant de me sourire, compréhensif.

Il me fait signe de le suivre, ce que je fais, sans comprendre ce qu'il veut faire.

Nous sommes de retour au salon où nos trois amis échangent autour de la table. Il se tournent vers nous dès que Noah parle.

— Hé, avec Léo on va chercher les pizzas. Un pepperoni et une quatre fromage, c'est ça ?

Je le regarde, surpris par sa perspicacité et sa débrouillardise pour nous faire sortir de l'appart, histoire d'être seuls.

Seductive Therapy (romance MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant