Seductive Therapy (romance MxM)

35 : Départ - Léo

Le jour J

— T'es complètement dingue, souffle Noah au volant de sa voiture, roulant jusqu'à l'aéroport pour me déposer.

— Je sais, ça fait plus de vingt fois que tu me le dis, je réponds en le regardant dans le rétroviseur intérieur.

— Non, ça fait trente-deux, commente Arya sur le siège passager.

Noah tourne la tête dans sa direction, mais ne dit mot. Tu parles, qui voudra la contredire ? Même à moi elle me fait peur.

— N'empêche que je n'y crois toujours pas que tu nous ai caché ta relation avec ton thérapeute, poursuit-elle.

Oh, évidemment, je ne pouvais pas partir sans en parler à mes amis, alors je leur ai proposé l'autre jour, avec Charlotte et Dante, de se réunir chez moi autour de jeux vidéos et de pizza. Le seul moyen que j'ai pû trouver pour que ça se passe en douceur. Malgré ça, j'ai fait quelques déceptions. Pas concernant ma relation avec un homme, ça ils s'en foutent tant que je sois heureux, mais sur le fait de leur avoir caché, sauf à mon meilleur ami. Heureusement, Noah a su jouer les médiateurs et a calmer le jeu. Ça a rassuré la bande quand il leur a affirmé que Takehiko paraissait fiable et sans méchantes arrière pensées. Charlotte à fait quelques blagues en affirmant, trop sûr d'elle pour que ce soit une, qu'un mec qui porte du parfum Gentleman est certifié 100% safe. Bon... j'ignore d'où elle a sorti cette théorie à la con, mais je n'allais quand même pas ajouter mon grain de sable en réduisant les chances que Takehiko soit validé par eux. Seul Dante, la baba cool de la bande, a quasiment rien dit. Il s'est contenté de me demander si Takehiko aimait « Le Seigneur des anneaux »... Bref. Je n'ai pas eu l'occasion de lui demander, alors j'ai dit à Dante que je noterai sa question dans un coin de me tête pour la lui poser à un moment plus propice.

C'est pas comme si on avait eu l'occasion de parler cinéma dans une chambre d'hôtel.

En résumé, je me suis bien débrouillé. La soirée s'était déroulée dans le calme et mon esprit était soulagé.

— Combien de fois il faut que je dises pardon, au juste ? soupiré-je en tournant la tête pour observer la circulation. Je ne pensais pas que ça prendrai autant de proportions.

— Au moins une bonne centaine et le compte sera bon, rigole à moitié Arya.

— Et dire qu'il a gagné un voyage au Japon... se lamente le conducteur. Le seul endroit éloigné où j'ai eu le droit d'aller avec toi c'est Toulouse.

Sa petite-amie lui donne un coup sur l'épaule.

— Non mais quel profiteur celui-là ! T'entends ça Léo ? Désolée ne pas être une psychologue fortunée pour emmener son crush en voyage tout frais payé.

— Aie ! crie-t-il en se frottant l'épaule, sans perturber sa conduite. T'aurais pu faire un effort, non ? J'sais pas, comme dévaliser une banque pour nous payer un séjour à Bora-bora. C'est pas compliqué non ?

Je ris en les observant tour à tour, le ventre douloureux. C'est nettement plus divertissant que la télévision !

— Oh mais excuse-moi, mon bon Seigneur, j'y réfléchirai la prochaine fois ! Je suppose que tu voudras le petit déjeuner comprit ainsi que des massages ?

— Quelle question, pfff.

Arya finit par craquer et explose de rire. Mon rire se dissipe, mais pas mon sourire. Les voir aussi complices et plein de vie me réchauffe le cœur. Ils se sont bien trouvé.

Je les envie tellement. Ils me rappellent moi avec Takehiko lors de notre appel téléphonique qui nous a réconcilié. La preuve, me voilà arrivé à l'aéroport pour le retrouver... et écouler les deux prochaine semaines à ses côtés. Ça va être difficile de me concentrer sur mon reportage. Le seul sujet sur lequel je voudrai qu'il soit, est lui. Je n'aurai pas à culpabiliser de l'accaparer en permanence.