Chapitre 14 Raven

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Ce matin, je suis en route pour mon deuxième rendez-vous avec Madame Clarke. Mon carnet est bien calé dans mon sac, et je ressens une petite fierté en sachant qu'il contient des mots positifs, des pensées légères. Cela fait quatre ans que je n'ai pas ressenti ça, depuis... l'accident. Ce rendez-vous me semble différent.

Quand j'arrive, je suis accueillie par le sourire chaleureux de Madame Clarke. À ma grande surprise, elle remarque immédiatement mon propre sourire, plus franc et spontané que d'habitude.

- Vous avez l'air en forme aujourd'hui, Raven, remarque-t-elle, surprise.

Je m'installe confortablement et commence à lui raconter ma semaine. Je lui parle de la soirée avec Lola et de cette sensation de légèreté que j'ai eue, malgré quelques moments de doute. Elle m'écoute attentivement, les mains croisées sur ses genoux, un regard encourageant planté dans le mien. Elle m'interrompt de temps en temps pour me féliciter, et je sens mon cœur se gonfler de fierté à chaque mot d'encouragement qu'elle prononce. Pourtant, je choisis de garder pour moi ce qui s'est passé dans la salle de bain. Alec, et ses bras réconfortants, restent mon secret.

L'heure passe vite, trop vite. En quittant la salle, j'ai la sensation d'avoir franchi une nouvelle étape. Le hall est calme. Je m'apprête à repartir, quand j'aperçois Alec, en pleine conversation avec la secrétaire. Ils échangent des rires, visiblement à l'aise. Mon cœur rate un battement. Je me fige.

Il finit par m'apercevoir et s'approche aussitôt, son sourire éclatant toujours ancré sur son visage.
- Salut, Raven. Comment ça va ?

Je m'efforce de paraître calme, prenant soin de maintenir une certaine distance entre nous. Nous échangeons quelques banalités, chacun un peu hésitant. Je finis par lui demander, tentant de masquer ma curiosité, si lui aussi avait un rendez-vous avec Madame Clarke.

Alec éclate de rire, secouant la tête.
- Non, non. En fait, Madame Clarke, c'est ma mère. Je passe souvent la voir les dimanches après mon service au Starbucks, juste en face.

Je le fixe, abasourdie. Un tourbillon de questions m'envahit, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je bredouille quelques mots, puis, m'excusant brièvement, je fais demi-tour et m'éloigne rapidement. Mon esprit est en ébullition.

Une fois dans ma voiture, je prends une profonde inspiration, essayant de calmer mes pensées. Alec est le fils de ma psychologue. Est-ce que Madame Clarke lui aurait parlé de moi ? Est-ce pour cela qu'il me regarde toujours d'une manière si intense, presque intriguée ? Mes pensées s'emballent, et je me mets à imaginer le pire.

Tout le trajet du retour, ces pensées se mélangent dans ma tête, et je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe d'appréhension. Pourquoi cette révélation me trouble-t-elle autant ?

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