Chapitre 13 Raven

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Je me réveille avec une sensation étrange, mais agréable : j'ai bien dormi. Pour la première fois depuis des mois, mes rêves ne m'ont pas tourmentée. Je m'étire sous les draps, un sourire au coin des lèvres en repensant à la soirée d'hier. Malgré tout ce qui s'est passé, je me sens étrangement bien.

En descendant les escaliers pour prendre mon petit déjeuner, l'odeur familière du café emplit la cuisine. Mary, ma tante, est déjà debout, assise à la table avec son journal.

- Alors, comment c'était, hier soir ? me demande-t-elle, levant à peine les yeux de ses pages.

Je réfléchis un instant.
- C'était bien. Lola m'a présenté ses amis, et ils sont plutôt sympas.

Je ne mentionne pas ma crise d'angoisse, ni le moment passé avec Alec. Je préfère garder ces détails pour moi. Mary me connaît assez bien pour ne pas insister, elle se contente de sourire en me tendant un bol de céréales.

Aujourd'hui, c'est le week-end, et j'ai promis de le passer avec Victor, son fils, comme prévu depuis un moment. Une journée tranquille, juste lui et moi, loin des angoisses de la veille.

Après m'être rapidement préparée - un jean confortable, un pull douillet et mes baskets - nous partons en direction du centre-ville. Le vent d'octobre commence à se faire sentir, mais ça ne nous décourage pas. Victor et moi entrons dans un petit café chaleureux, le genre de lieu où on se sent immédiatement bien. Je commande un chocolat chaud pour me réchauffer, et Victor ne peut résister à un gâteau au chocolat, tandis que je choisis des pancakes. Après tout, on est à New York, c'est presque un rite de passage !

L'après-midi, nous la passons à Central Park. Victor court partout, plein d'énergie, et moi, je le suis, profitant du moment, oubliant tout le reste. On rit, on fait des courses à travers les arbres, et on s'arrête pour observer les écureuils. C'est simple, mais tellement agréable. À un moment, je m'assois sur un banc, regardant Victor s'amuser. Je sors discrètement mon carnet et commence à écrire. Je parle de notre journée, de la douceur de ce moment, du bonheur simple que je ressens en étant avec lui. Et c'est là que je réalise : c'est la deuxième fois que j'écris quelque chose de positif dans ce carnet.

Je ne peux m'empêcher de sourire. Ce carnet, autrefois témoin de mes pensées les plus sombres, devient peu à peu le reflet de moments lumineux. J'aime cette idée.

Victor, fatigué par notre journée, finit par réclamer qu'on rentre. Une fois à la maison, je vois un mot sur le mur : Mary et son mari rentreront tard. J'ai le temps de préparer un bon repas pour Victor et moi. On mange tranquillement, puis je le mets au lit. Avant de s'endormir, il me regarde avec des yeux pétillants.

- C'était une super journée, Raven. Je suis vraiment content que tu sois ici avec moi.

Je lui souris, mon cœur se réchauffe à ses mots.
- Moi aussi, Victor. Moi aussi.
Je l'embrasse sur le front avant de quitter sa chambre, le laissant sombrer paisiblement dans le sommeil.

Une fois dans ma propre chambre, le calme de la nuit s'installe, mais mon esprit, lui, ne s'arrête pas. Je repense à Alec. À ses bras autour de moi, à la manière dont il m'a aidée à sortir de cette crise. Quelque chose en moi s'est apaisé ce soir-là, et je ne parviens pas à l'ignorer. Et puis, il y a ce carnet. Comment a-t-il pu le retrouver ? Est-ce qu'il l'a lu ? Cette question tourne en boucle dans ma tête alors que je m'allonge.

Avec toutes ces pensées, je finis par m'endormir. Mais contrairement à d'habitude, ce n'est pas la peur qui m'envahit dans mes rêves. C'est une curieuse sensation de sécurité. Un nouveau sentiment, peut-être même d'espoir.

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