Chapitre 30 Alec

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Aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin. Je me sens un peu nerveux, mais surtout impatient. C'est la première fois que Raven et moi allons célébrer cette journée ensemble, et j’ai vraiment envie que tout soit parfait. Je jette un dernier coup d'œil dans le miroir, lisse mon col de chemise, et attrape le bouquet de roses posé sur le comptoir. Les pétales rouges sont éclatants, aussi vibrants que mes sentiments pour elle.

En descendant les escaliers, je croise Lola qui m’attend déjà dans la voiture. Elle me regarde avec un sourire en coin, comme si elle avait deviné toutes mes pensées.

—  Eh bien, dis donc, tu fais des efforts aujourd’hui, Alec. C’est pour qui, ce bouquet ?  Elle éclate de rire en voyant mon sourire embarrassé.
—  Tais-toi, Lola,  dis-je en roulant des yeux, bien que je ne puisse m'empêcher de sourire aussi.
—  Je suis vraiment contente pour toi, tu sais. Raven est géniale.  Lola me lance un regard plein de sincérité et ça me touche. Elle fait mine de réfléchir, puis continue.
—  En parlant de ça, il faudra bien que je trouve quelqu'un, moi aussi... Un jour.

Je ris et lui donne une petite tape sur l’épaule.

—  Tu trouveras, j’en suis sûr. D’ailleurs, avec ton charisme, c’est plutôt l’inverse : ce sont les gens qui doivent te trouver, non ?  Elle rit de bon cœur, mais je remarque une légère mélancolie dans son regard.

Nous arrivons chez Raven, et tout sentiment de nervosité disparaît dès que je la vois descendre les marches. Elle est resplendissante. Je me dis que j'ai vraiment de la chance. Chaque fois que je la regarde, je ressens cette chaleur au fond de moi, comme si rien d’autre ne comptait.

—  Salut, Lola ! Salut, Alec !  Raven nous salue en montant dans la voiture. Sa voix douce et joyeuse suffit à illuminer ma journée.

Nous roulons vers l’université, Lola à l’avant, moi concentrée sur la route, et Raven à l’arrière qui parle de tout et de rien, avec cet enthousiasme qui me fait toujours sourire. J'essaie de me rappeler la dernière fois où j'avais autant attendu une journée, mais aucune ne me revient en tête.

À notre arrivée, je prends son bras pour la retenir un instant.

—  Attends, Raven.

Elle me regarde, surprise, mais souriante. Je l’attire doucement contre moi, entourant son corps de mes bras, et je l'embrasse tendrement. J’entends Lola tousser derrière nous, probablement pour nous taquiner, mais je m’en fiche. C’est notre moment.

Je tends ensuite le bouquet de roses à Raven. Son expression surprise me fait fondre. Ses yeux s'écarquillent et un sourire radieux éclaire son visage.

—  Alec… Elles sont magnifiques !  Elle caresse doucement les pétales.
—  Ce n’est rien. Tu mérites bien plus que ça.

Elle m’embrasse sur la joue, mais je sens qu’elle est gênée de ne pas avoir de cadeau pour moi.

—  Désolée, je… je n’ai rien pour toi.
— Raven, mon cadeau, c’est toi. Je lui souris et elle rougit. Ses joues prennent une teinte rosée, et je ne peux m’empêcher de penser à quel point elle est adorable.

Raven prend ma main, et nous marchons vers notre salle de cours. À ma grande surprise, elle s’assoit à côté de moi. Elle s’installe, sort ses affaires, et m’adresse un petit sourire malicieux, comme si elle savait que je suis troublé par sa présence ici. Je suis tellement habitué à ce qu’elle s’asseye au fond de la classe que cela me surprend, mais agréablement.

Pendant tout le cours, je suis plus concentré sur elle que sur les mots du professeur. Je remarque comment elle mordille son stylo, comment ses yeux parcourent le tableau, comment elle griffonne des petites notes dans son carnet. À un moment donné, elle se tourne vers moi et me sourit, comme si elle savait que je la regardais. Je détourne le regard, embarrassé, mais je sens son regard persistant et son sourire amusé.

Alors que Raven s'apprête à sortir de la voiture, je descends rapidement pour la rejoindre. Mon cœur bat la chamade, mais je sais que je dois saisir ce moment pour lui parler du week-end. Elle me regarde, l’air surpris, et je prends une grande inspiration.

—  Ce week-end…  Je marque une pause, incertain.  Ma mère et mon beau-père finissent tard, et Lola est prise par une soirée.  Je déglutis, essayant de ne pas montrer à quel point cela m’enthousiasme.  On pourrait être seuls, juste toi et moi. Ça te dirait ?

Elle penche la tête en me fixant, ses yeux pétillant d’une lueur espiègle.

—  Seuls, hein ?  Elle se rapproche doucement, glissant ses bras autour de mon cou, et murmure : Tu parles d’un vrai dîner aux chandelles, comme dans les films ?

Son sourire malicieux me fait fondre, mais ce qui vient ensuite me laisse presque sans voix. Elle fait un petit pas en arrière, ses mains glissant lentement sur mes épaules, et me regarde d'un air un peu plus sérieux, mais toujours avec cette étincelle dans les yeux.

—  Alors, dis-moi…  Elle feint l’innocence, mais je sais qu’elle pèse chaque mot.  Ce week-end, on sera seuls, tous les deux, à la maison… rien que nous deux, sans personne pour nous déranger.

Je sens mon pouls s’accélérer alors qu’elle se rapproche à nouveau. Son regard soutient le mien, et elle se met légèrement sur la pointe des pieds, jusqu’à ce que nos visages soient à quelques centimètres l’un de l’autre.

—  Tu sais, Alec,  continue-t-elle d’une voix presque murmurée. Si je dis oui, c’est que je me sens prête pour… tout ça.

Son sous-entendu est clair, et je sens mon souffle se raccourcir. J’essaie de rester calme, mais l’idée qu’elle envisage ce moment avec moi me chamboule. Elle me fixe avec une certaine intensité, guettant ma réaction.

Je tente de dissimuler le léger tremblement de ma voix, mais je ne peux m’empêcher de sourire. Elle aussi. Elle baisse légèrement les yeux, et je la vois mordre sa lèvre, un peu gênée, mais déterminée.

— Donc…  J’essaie de la taquiner un peu, pour détendre l’atmosphère, même si mon cœur tambourine encore. Tu es en train de me dire que tu… Tu as vraiment envie de tout ça ?

Elle rit doucement, et son visage s’illumine.

—  Oui, Alec.  Elle me serre un peu plus fort, ses mains agrippant doucement mon col.  Je suis prête, et je sais que je veux que ce soit avec toi.

Un sourire tendre se dessine sur mon visage, et je passe mes bras autour d’elle, la serrant contre moi. Ce moment est parfait, tout comme elle. Je suis ému par la confiance qu’elle m’accorde, par la douceur et la sincérité dans ses mots.

— Alors je ferai tout pour que ce soit parfait,  murmuré-je en caressant son visage.  Je t’aime, Raven.

Elle me sourit en retour et m’embrasse doucement, comme pour sceller cette promesse entre nous. Tandis que nous nous séparons, son sourire coquin revient, et je ne peux m’empêcher de rire doucement. Elle s'éloigne, mais je sais que le week-end à venir sera un moment que je n'oublierai jamais.

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