Chapitre 26 Alec

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Je reste figé, les pensées tourbillonnent dans ma tête après ce que Raven a révélé à propos de Nathan . Chaque mot résonne en moi, chaque détail de ce qu'elle a vécu m'atteint comme une flèche. Je me sens déchiré entre la colère pour ce qu'elle a enduré et le besoin de la protéger.

Raven est allongée sur mon lit, son visage apaisé malgré les larmes qu'elle a versées. Je la regarde, fascinée par sa beauté même dans la vulnérabilité. Sa respiration est régulière, et je ne peux m’empêcher de penser à tout ce qu'elle cache derrière ce sourire. Je réalise à quel point elle est forte, et en même temps, à quel point elle a besoin de soutien.

Je m'approche doucement d'elle, ma main se posant délicatement sur sa joue. Je repousse une mèche de cheveux qui s'est échappée de sa coiffure, et en caressant sa peau douce, je sens mon cœur se serrer. Un léger gémissement s'échappe de ses lèvres, et elle commence à cligner des yeux, s’adaptant à la lumière qui filtre à travers la fenêtre. Quand ses yeux rencontrent les miens, un sourire illumine son visage fatigué.

— Je suis content que tu t'ouvres à moi, dis-je, brisant le silence qui s'est installé entre nous.

Raven sourit encore plus, se redressant légèrement dans son lit. Ses joues sont encore rosies par l’émotion.

— Moi aussi, je suis contente, répond-elle d'une voix douce. J’avais envie de te parler depuis longtemps. Je ne savais pas comment le faire.

Son regard est franc, et cette révélation me remplit d'une joie indescriptible. Je savais qu’il y avait quelque chose entre nous, mais entendre ces mots de sa part renforce ce lien. Dans cet instant fragile, je prends soudainement conscience de notre proximité. Mon cœur bat plus vite, et je tends ma main, caressant doucement sa lèvre inférieure de mon pouce.

— Tu sais, je suis là pour toi, murmure-je, notre regard ne se quittant pas. Si jamais tu as besoin de parler, je veux que tu te sentes à l'aise de le faire.

Raven me regarde avec un éclat dans les yeux qui semble dire qu'elle est prête, que nous sommes sur le point de franchir une ligne que nous n'avons pas encore osé traverser. Nos visages se rapprochent lentement, et je sens une chaleur s'emparer de moi alors que nos lèvres se frôlent.

Mais tout à coup, la porte s'ouvre brusquement. C'est ma mère, un panier à linge à la main. Je me fige, l'instant parfait brisé comme une bulle de savon éclatant dans l’air. Je vois le regard surpris de ma mère, puis un sourire furtif se dessine sur son visage alors qu'elle pose le panier près de la porte, comme si elle avait compris notre malaise.

— Oh, pardon, je ne voulais pas interrompre, dit-elle en se retournant rapidement, une teinte de rose sur ses joues.

Raven, visiblement gênée, se redresse davantage et dit :

— Je… Je devrais y aller pour ne pas inquiéter ma tante et mon oncle, murmure-t-elle en détournant le regard.

Je hoche la tête, regrettant déjà la perte de ce moment.

— Je comprends, dis-je, même si je voudrais qu'elle reste un peu plus longtemps.

Raven passe dire au revoir à Lola. Je la regarde avec admiration, heureux qu'elle ait finalement partagé une partie de son histoire. Mon cœur déborde de protection et d'affection pour elle, et je ne peux m’empêcher de penser à la promesse que j’ai faite de veiller sur elle, peu importe ce qui pourrait arriver.

Lorsque la porte se ferme derrière elle, je prends un moment pour respirer profondément, encore sous le charme de notre échange. Mais en me retournant, je croise le regard de ma mère et de Lola. Leurs yeux échangent un message, et je peux voir que ma mère a compris quelque chose que je n'ai pas encore eu le temps d'analyser. Même Daniel, mon beau-père, se joint à elles, et je les vois toutes les trois échanger des regards complices, ce qui me fait sourire malgré moi.

— Vous êtes tous fous, dis-je en riant, essayant de détendre l'atmosphère. Je suis sûr que vous complotez quelque chose.

— Qui, nous ? répond Lola, feignant l'innocence. Non, jamais !

— Oui, bien sûr, rétorque ma mère avec un sourire malicieux. On ne fait que veiller sur toi, Alec.

Je monte à l'étage, mon cœur encore en émoi. En prenant le panier de linge que ma mère a laissé, je le pose sur mon bureau. Mais en le soulevant, quelque chose attire mon attention. Un petit morceau de papier dépasse d'un coin du panier. Je tends la main et je le saisis, le dépliant lentement.

Les mots écrits dessus me frappent comme un coup de tonnerre : « Je t’avais prévenu, tu vas le regretter. »

Mon cœur s'arrête. Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que Nathan sait quelque chose ? Est-ce qu'il a des intentions malveillantes envers moi ou Raven ? Je sens la panique monter dans ma poitrine. Les révélations de tout à l'heure prennent une toute autre dimension.

— Non, pas maintenant, murmure-je pour moi-même, la peur sourdante dans ma voix.

Je réalise que je ne peux pas laisser Nathan nuire à Raven. Je suis déterminé à comprendre ce qui se cache derrière ces mots. Je dois protéger Raven, coûte que coûte. Une nouvelle mission s'impose à moi : découvrir la vérité sur Nathan et m'assurer qu'il ne lui fera jamais de mal.

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