Chapitre 19 Raven

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Les deux semaines qui suivent la réception de cette lettre anonyme passent, et chaque jour, je me convainc que ce n'était qu'une mauvaise blague. Pourtant, au fond de moi, je sais très bien qui est derrière tout ça. J'essaie de me rassurer, de me convaincre que ce n'est pas possible, qu'il ne pourrait pas être ici, à New York. Mais pourquoi maintenant, alors que tout allait enfin mieux ?

Mes pensées sont interrompues par Victor, tout excité à l'idée de fêter Halloween. Nous avons prévu de faire le tour du quartier pour récolter des bonbons, puis de nous poser tranquillement devant un marathon de films effrayants. Victor, en costume de pirate, arbore fièrement son épée en plastique et son cache-œil. Je souris en le voyant ainsi déguisé, l'innocence des enfants me fait du bien. Quant à moi, je n'ai pas de costume. Je lui fais croire que je suis un caméléon capable de se fondre dans la foule. Victor éclate de rire et secoue la tête, l'air de dire que mon excuse est la pire qu'il ait entendue. On se met tous les deux à rire avant de nous lancer à la recherche de bonbons.

courant d'une maison à l'autre et remplissant son seau à une vitesse impressionnante. Je le suis de près, le regardant s'émerveiller à chaque poignée de bonbons reçue. Soudain, je remarque un garçon un peu plus grand déguisé en zombie joueur de football. Je reconnais immédiatement Alec sous son maquillage de zombie lorsqu'il se rapproche de nous, un grand sourire aux lèvres.

- Hey, salut vous deux !" dit-il en s'approchant.

Je sens mon cœur faire un bond et je lui rends son sourire. Victor, cependant, le fixe d'un regard méfiant, son épée de pirate pointée vers lui.
- N'approche pas, c'est ma princesse !" s'exclame-t-il avec autorité, me désignant fièrement.

Alec rigole, amusé, et m'adresse un regard malicieux.
- Je vois que je vais devoir me battre pour ta main, alors ?" plaisante-t-il.

Je sens mes joues s'empourprer et je détourne le regard, tentant de dissimuler mon embarras. Alec remarque ma coiffure, une queue de cheval simple, et me complimente.
- J'aime bien quand tes cheveux sont dégagés. Ça te va vraiment bien."

Encore une fois, mes joues rougissent. Nous nous regardons, un moment de silence qui semble s'étirer, chargé de non-dits et d'une douceur que je n'aurais jamais imaginée. C'est Victor qui finit par rompre le silence en tirant sur ma manche.
- Princesse, il est temps de rentrer au château."

Alec sourit et, après un dernier regard, je fais demi-tour pour suivre Victor. Alors que je m'éloigne, Alec me demande, un peu hésitant, s'il peut avoir mon numéro de téléphone. Je me retourne, surprise, et lui tend mon téléphone. Nous échangeons nos numéros, et je remarque son regard incrédule. Ça me fait rire, et je le taquine en partant.

Une fois de retour à la maison, Victor et moi nous installons devant "Hocus Pocus" avec un grand bol de bonbons entre nous. C'est un pur moment de bonheur simple, une pause bien méritée dans toute cette tourmente. Victor finit par s'endormir, sa tête reposant sur mon épaule. Je commence à me détendre, croyant que cette soirée se terminera paisiblement.

C'est alors que j'entends frapper à la porte. Pensant qu'il s'agit d'enfants en quête de bonbons, je prends un paquet resté sur l'îlot central et vais ouvrir. Mais lorsque j'ouvre la porte, il n'y a personne. Juste une enveloppe posée au seuil, m'attendant.

Mon cœur se serre, et je la ramasse, la main tremblante. Je l'ouvre, y découvrant une photo de moi et Alec prise quelques heures plus tôt dans la rue, à l'instant où nous étions ensemble avec Victor. En bas de la photo, je distingue une inscription en relief. Je retourne la photo et lis la phrase : "Tu es à moi et à personne d'autre."

Je sens le monde vaciller autour de moi. Cette lettre n'est pas une coïncidence, et l'ombre de mon passé semble avoir retrouvé ma trace. Tout ce bonheur qui m'avait semblé à portée de main, avec Alec, avec Victor, tout cela semble à présent en péril. Je me retrouve à nouveau prise dans la toile d'une peur que j'avais tenté de fuir. Mais cette fois, il n'y a plus d'échappatoire.

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