Redemption

chapitre 35 Raven

En arrivant chez moi, je m'arrête un instant devant la porte. Elle est légèrement entrebâillée, ce qui n'a rien d'inhabituel: Victor oublie souvent de la fermer correctement, et ma tante est toujours occupée, à droite à gauche. Mais malgré cela, une sensation étrange me serre le ventre. Une sorte d'intuition qui me murmure qu'il y a quelque chose qui cloche. Je pousse doucement la porte, glissant un coup d'œil à l'intérieur. Tout semble normal, comme d'habitude.

Je secoue la tête, chassant ce sentiment bizarre. C'est sûrement juste mon imagination qui me joue des tours. Je referme la porte derrière moi, posant le sac qu'Alec m'a prêté sur le comptoir de la cuisine. Sur la table, il y a un petit mot de ma tante disant qu'elle et Victor sont partis faire des courses. Rien de plus normal. Mon regard se pose alors sur l'évier, où s'accumulent quelques assiettes et casseroles. Je me dis que je pourrais au moins faire la vaisselle pour leur rendre service.

Je retrousse mes manches et fais couler l'eau chaude, plongeant les mains dans le savon pour frotter les casseroles. Les bulles éclatent sous mes doigts, et le bruit de l'eau ruisselant dans l'évier devient presque apaisant. C'est alors que je sens, plus que je ne vois, une ombre se glisser derrière moi. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, mais je n'ai même pas le temps de réagir qu'une main vient se plaquer sur ma bouche, tandis qu'un bras puissant m'enserre au niveau du ventre, m'entraînant brusquement en arrière.

Je tente de crier, mais aucun son ne sort, étouffé par la main qui m'étreint. Mon premier réflexe est de me débattre, de me tordre dans tous les sens pour me libérer de cette emprise. J'essaye de me retourner, mais la poigne est trop forte. Mon esprit bouillonne de panique, mes pensées sont confuses. Qui est-ce ? Que me veut-il ?

Je sens l'adrénaline envahir mon corps, me donnant un regain de force. D'un geste rapide, je saisis la casserole qui traîne toujours dans l'évier, la brandissant comme une arme. Dans un mouvement désespéré, je la lève et frappe de toutes mes forces, entendant un bruit sourd lorsque le métal rencontre la chair. L'étreinte se desserre légèrement, et je m'échappe en titubant, tentant de m'éloigner le plus possible. Mais à peine ai-je fait quelques pas qu'une autre silhouette surgit devant moi.

Je lève les yeux et suis face à un homme immense. Je sens mon cœur se serrer, et je tente de reculer, mais il est trop rapide. Il m'attrape par les bras, me maintenant en place. J'essaye de me débattre, de frapper, de hurler. Mais il est impassible, comme une statue, et mes efforts semblent vains. Je suis prise au piège.

Soudain, je ressens une piqûre à la nuque, comme si on m'injectait quelque chose. Une sensation glacée se répand en moi, et mes membres commencent à se faire lourds. Mes pensées deviennent brumeuses, ma vision floue. Je perds petit à petit le contrôle de mon corps, luttant pour garder les yeux ouverts. L'homme me soulève avec facilité, et je sens qu'il me porte. Le monde autour de moi se fond dans une obscurité oppressante. Tout devient confus, et mes dernières pensées se perdent alors que je suis chargée dans ce qui semble être un van.