Chapitre 36 Alec

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En arrivant devant la maison de Raven, j'étais plein d'excitation, impatient de lui remettre son carnet, symbole de notre complicité retrouvée. Mais à peine avais-je garé la voiture que je me figeai. Il y avait deux voitures de police devant l'entrée, et mon cœur rata un battement. Je sortis précipitamment de la voiture, mes pensées devenant un tourbillon de questions sans réponses. Qu'est-ce qui se passait ici ?

Je me précipitai vers la porte, le cœur battant, et tombai nez à nez avec Mary, la tante de Raven. Son visage était décomposé, ravagé par les larmes, et elle tenait Victor, blotti contre elle. Mary me regarda, ses yeux emplis de douleur et de peur, et j'eus soudain l'impression d'être dans un cauchemar.

- Mary... Qu'est-ce qui se passe ? Où est Raven ? Ma voix était à peine un murmure, presque étranglée par l'angoisse.

Elle fondit en larmes et n'arriva pas à répondre, ses épaules secouées par les sanglots. Victor, qui tentait de la soutenir, se tourna alors vers moi. Il avait l'air perdu, lui aussi, mais il prit une profonde inspiration pour me répondre.
- Alec... la maison a été cambriolée, et... et Raven a disparu.

Ces mots résonnèrent dans mon esprit comme un coup de tonnerre. Ma vision se brouilla, et j'eus l'impression que le sol s'effondrait sous moi. Le carnet tomba de mes mains, atterrissant lourdement sur le sol. J'étais paralysé, incapable de bouger, incapable de respirer.

Victor s'accroupit pour ramasser le carnet et, sans un mot, me prit dans ses bras. C'était à moi de le rassurer, mais j'étais encore trop sous le choc pour dire quoi que ce soit. Lentement, je le serrai contre moi, murmurant des mots d'espoir, des mots que je voulais croire autant pour lui que pour moi.
- On va la retrouver, Victor. Je te le promets. On va tout faire pour la retrouver.
Mon propre cœur se brisait à mesure que je prononçais ces mots, mais je m'accrochais à cette promesse comme à une bouée.

Victor hocha la tête, même si ses yeux restaient inondés de larmes. Je le serrai encore une fois, le déposai doucement auprès de Mary, et sans un mot, je m'éloignai vers ma voiture, empli d'une rage sourde.

Sur le chemin du retour, mes mains tremblaient de colère. J'avais une seule certitude : je savais qui avait fait ça. Je savais que ces lettres n'étaient pas de simples menaces. La rage et la peur se mêlaient en moi, et je n'avais qu'une idée en tête : il devait payer. Je ne répondrais plus de rien si je le trouvais.

De retour à la maison, je ne fis pas attention à ma mère qui me parlait. Je montai directement dans ma chambre, récupérant la pochette contenant les lettres anonymes que Raven avait reçues. Chaque mot inscrit sur ces pages avait pris un sens encore plus sinistre à présent. Je descendis d'un pas rapide vers le garage, où mon beau-père, Daniel, bricolait comme à son habitude.

Sans un mot, je lançai la pochette sur son bureau, attirant immédiatement son attention. Il leva les yeux, visiblement surpris, et se saisit des documents. Son regard se durcit en les parcourant.

- Alec, qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il, sa voix grave et inquiète.
- Raven a été enlevée. Et je suis sûr que c'est la même personne qui lui envoyait ces lettres. Il faut que tu appelles ton contact au FBI, Daniel. Il faut qu'on la retrouve.
Ma voix était ferme, presque tranchante, et j'essayais de masquer la peur qui m'étreignait. Je ne voulais pas laisser transparaître à quel point j'étais dévasté.

Daniel me regarda, comprenant immédiatement la gravité de la situation. Il ne perdit pas de temps et décrocha son téléphone. Ses mots étaient concis, professionnels, et je le vis prendre la mesure de chaque phrase qu'il prononçait.

Alors qu'il finissait son appel, un cri perçant me fit sursauter. Je me retournai pour voir Lola, figée à l'entrée du garage, son visage livide. Elle avait tout entendu. En quelques secondes, elle s'élança vers moi, et je l'accueillis dans mes bras, essayant de la rassurer autant que je pouvais, malgré la terreur qui me nouait l'estomac.

- Ne t'en fais pas, Lola. On va la retrouver. Je te le promets. Je caressais ses cheveux, mon cœur battant furieusement. Ses sanglots étouffés résonnaient en moi, alimentant encore davantage ma détermination.

Daniel nous rejoignit alors, posant une main réconfortante sur mon épaule.
- Mon ami arrive directement chez Raven. Il va faire tout ce qu'il peut pour aider.

J'acquiesçai d'un hochement de tête, sans parvenir à formuler une réponse. Je devais rester fort, pour Lola, pour Victor, pour tous ceux qui comptaient sur moi. Mais à l'intérieur, je bouillonnais. Pourquoi maintenant, alors que tout semblait enfin s'arranger ? La route qui me séparait de Raven paraissait interminable, et j'étais prêt à tout pour la retrouver.

Je pris les clés de la voiture, Daniel à mes côtés, et nous partîmes en direction de la maison de Raven. Mon regard fixé droit devant, je passai en revue chaque détail de la veille, cherchant une explication, une piste, quelque chose qui aurait pu nous avertir de ce danger. Pourquoi avait-elle dû disparaître, alors que notre avenir semblait enfin s'éclaircir ? Mon esprit débordait de questions sans réponses, mais une seule certitude me maintenait debout : je n'allais pas baisser les bras. J'allais la retrouver, quoi qu'il en coûte.

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