Chapitre 37 Alec

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Lorsque nous arrivons enfin devant la maison de Raven, j’aperçois immédiatement un homme en manteau avec les lettres FBI en lettres blanches sur le dos. Le sérieux de la situation me frappe de plein fouet. J’échange un regard avec Daniel, qui me rassure d’un léger signe de tête, puis il s’avance vers l’agent. J’observe l’échange d’un peu plus loin, chaque seconde de silence pesant comme une éternité.

Daniel serre la main de son ami.
- Merci d’être venu aussi rapidement, Marc.

L’agent, Marc, hoche la tête.
-  Daniel, j’aurais préféré te revoir dans d’autres circonstances, mais je suis là pour vous aider.  Il se tourne alors vers nous, son regard sérieux et scrutateur.  D’après ce que nous avons pu observer, ce n’est pas un cambriolage qui a mal tourné. Les indices suggèrent qu’il s’agit bien d’un enlèvement.

Ces mots me percutent comme un coup de poing, et à mes côtés, Mary lâche un petit cri étouffé. Ses mains tremblent, couvrant sa bouche, et elle n’arrive à prononcer qu’un seul nom :
- Nathan...

L’agent Marc, visiblement intrigué, se tourne vers Mary.
- Nathan ? Qui est-ce ?

Je prends la parole avant que Mary ne s’effondre totalement.
- Nathan, c’est l’ex de Raven. C’est un psychopathe. Il l’a déjà séquestrée et torturée dans le passé. Mais il est censé être en prison, et pour longtemps.

À ces mots, Mary éclate en sanglots, et Michael, son mari, pose doucement une main réconfortante sur son épaule avant de s’adresser à l’agent.
- Nathan devait rester en prison, c’est vrai, mais...  Il hésite, cherchant ses mots.  La semaine dernière, les parents de Raven nous ont appelés. Ils nous ont dit que Nathan avait été libéré plus tôt que prévu, pour bonne conduite.

Je sens la colère monter en moi, une chaleur intense envahit mon visage.
- Bonne conduite ?  dis-je d’une voix presque rauque.  Comment peut-on libérer un homme pareil, après ce qu’il a fait ? Mes poings se serrent, et je dois lutter pour ne pas crier.

L’agent Marc nous observe un instant, puis sort une tablette et montre une image à Mary et à Michael.
-  Est-ce bien lui ?  demande-t-il en désignant une figure floue sur l’écran.

Michael acquiesce, confirmant l’identité de Nathan d’une voix grave.
- Oui, c’est bien lui.

L’agent se tourne ensuite vers moi, son regard scrutateur.
- Pourquoi ne pas avoir contacté la police avant ?

Je me sens pris au dépourvu, mais je m’efforce de rester calme.
-  On pensait que c’était une mauvaise blague. Au début, Raven et moi avons reçu des lettres anonymes, mais ensuite ça s’est arrêté. On pensait que ce n’était rien.

L’agent Marc hoche lentement la tête.
- Depuis combien de temps cela s’était arrêté ?

Je soupire, repensant à ces semaines de tranquillité apparente.
- Ça fait deux mois.

L’agent prend des notes, réfléchissant un moment avant de parler.
- Nous avons retrouvé des images de caméra de surveillance qui montrent un van. On a pu identifier la plaque d’immatriculation et on est en train de la tracer. Alec, je sais que c’est difficile, mais il est crucial que tu ne t’impliques pas. Laisse-nous faire notre travail.

Je sens la tension monter en moi. Comment peut-il me demander de rester à l’écart alors que Raven est en danger ? Pourtant, je hoche la tête, faisant mine d’accepter.
- Très bien,  dis-je, ma voix à peine audible.

Daniel pose une main ferme sur mon épaule.
- Allez, rentrons,  dit-il d’un ton apaisant.

Je le suis jusqu’à ma voiture, le cœur en feu. Je sens les regards de Mary et Victor sur moi, mais je n’arrive pas à croiser leurs regards. Les mots de l’agent résonnent dans mon esprit. Ne pas intervenir ? Rester à l’écart ? Comment peut-il imaginer une seconde que je vais écouter son conseil ?

Je démarre, serrant le volant si fort que mes jointures blanchissent. Dans mon esprit, les souvenirs de ma mère me reviennent. Elle m’avait toujours dit de protéger ceux que j’aime, coûte que coûte. Et Raven… Je lui ai promis que je serais toujours là pour elle, que je ne laisserais personne lui faire de mal. Mon prénom signifie « protecteur », et ce n’est pas pour rien.

En rentrant chez moi, je n’ai qu’une idée en tête : trouver Raven, coûte que coûte. Peu importe ce que dit l’agent. Peu importe les risques. Je n’ai pas l’intention de rester passif pendant que celle que j’aime est en danger.

Arrivé à la maison, je retrouve Lola, qui m’attend dans le salon, le visage inquiet. Elle me dévisage, cherchant à comprendre ce qui se passe.
-  Alec, tu vas bien ?  demande-t-elle d’une voix tremblante.

Je la prends dans mes bras, réalisant que mes émotions sont visibles.
- Ça va aller, Lola.  Ma voix se veut rassurante, mais au fond, je suis loin d’être calme.  Il faut que je fasse quelque chose. Reste ici, d’accord ?

Je monte dans ma chambre, réunissant les quelques affaires dont j’aurai besoin. Je ne sais pas encore exactement ce que je vais faire, mais je sais que je vais agir. Je repense à toutes les informations que j’ai, à toutes les pistes possibles. J’ai bien l’intention de suivre ce van, de traquer Nathan et de ramener Raven chez elle.

Alors que je passe devant un miroir, je me vois, le visage marqué par la détermination. Ce que je m’apprête à faire n’a rien de rationnel, mais l’amour et la loyauté m’obligent à avancer.

Une dernière pensée me traverse l’esprit avant de quitter la maison : je ne reviendrai pas sans elle. Ma promesse à Raven résonne dans mon cœur. C’est moi qui la protégerai, quoi qu’il en coûte.

RedemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant