Chapitre 28

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Je les observe depuis un moment déjà, tapi dans l'ombre, hors de leur vue. Mon cœur bat fort tandis que je les regarde s’embrasser, et la jalousie me ronge de l’intérieur. Ils n’ont pas remarqué ma présence, et c’est tant mieux. La caméra tremble légèrement dans ma main, mais je parviens à capturer la scène. Ce moment intime qui me retourne l'estomac.

Je baisse l’appareil et jette un coup d’œil aux photos. Raven, avec son sourire radieux, ses yeux qui pétillent en regardant Alec. Mes doigts se crispent autour du boîtier. Elle n’a pas ce sourire pour moi, et cette idée me rend malade. J’ai tout fait pour elle, et elle, elle me trahit en se perdant dans les bras de ce type. Un frisson me parcourt, amplifié par le froid, mais aussi par la rage qui monte en moi.

Je remonte la capuche de mon manteau, resserre l’écharpe autour de mon cou et prends une grande inspiration. Le vent glacé me fouette le visage, mais je reste immobile, ancré à cet endroit. Je ne suis pas encore prêt à partir, pas encore. J’ai besoin de la voir, de la suivre, de m’assurer qu’elle n’échappera pas à ce qui l’attend. Parce que Raven, elle est à moi. Elle a toujours été à moi.

Je les observe à nouveau. Ils rient, trinquent à la nouvelle année. Tous ces visages souriants, inconscients de ce qui se prépare. Quand elle sort enfin, seule, je sens une satisfaction amère m’envahir. Elle monte dans sa voiture, et je m’empresse de prendre une autre photo. Elle est si belle, même dans ce simple geste, si innocente, si parfaite.

Je suis prêt. Tout est enfin en place. Cela fait trop longtemps que j'attends. Trop longtemps que je la regarde de loin, que je planifie cet instant. Le moment où elle sera mienne, où elle comprendra qu’il n’y a personne d’autre, que c’est moi qu’elle attendait, moi qui la mérite. Et je ne laisserai rien, ni personne, se mettre en travers de mon chemin. Peu importe ce que cela me coûtera.

Le temps est venu. Je sais ce que j’ai à faire. Bientôt, très bientôt, Raven sera enfin à moi.

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