Shay
Sa paume se raffermit sur mon bras comme s'il avait peur que je ne disparaisse sous ses yeux. Je sentis des frissons familiers m'envahir. Est-ce que j'étais condamnée à éprouver ce désir pour lui chaque fois qu'il serait dans les parages pour le reste de ma vie ? Dans mon état, les filtres, déjà peu présents, finirent de céder, laissant la porte ouverte à toutes les conneries présentes dans ma tête pour sortir par ma bouche.
— Tout de suite la chambre, dis-je à un Max me traînant vers le hall de l'hôtel. On ne s'est retrouvés qu'aujourd'hui, tu penses pas qu'on va un petit peu trop vite ?
— Ferme-la, Sienna.
— Non, vraiment, je suis ouverte d'esprit, mon lit, que dis-je, mes draps te seront toujours ouverts.
— Pourquoi est-ce que je ne suis pas étonné que t'aies fini par devenir la meuf capable de se bourrer la gueule le premier jour de son nouveau job.
L'alcool en moi créa une forme de dissonance cognitive. J'entendais bien, à son ton, qu'il n'était pas content, mais le petit sourire sur son visage m'indiquait autre chose.
— Techniquement, c'est pas le premier jour, je suis arrivée mardi comme tout le monde.
D'un geste un peu sec, il me tira pour me forcer à entrer dans l'ascenseur. Nous avions eu le temps de traverser la piste de danse et de rejoindre le hall de l'hôtel. Je perdais la notion du temps et des distances.
— C'est quoi le numéro de ta chambre ?
— Je sais pas, répondis-je en haussant les épaules. C'est pas intéressant. On devrait redescendre et boire des shots de tequila.
J'appuyai sur les boutons de commande pour que l'ascenseur redescende au niveau du hall après son arrêt.
— Il y a de la tequila dans ta chambre. C'est quel numéro ?
— Youpi, répondis-je en levant le bras au ciel. Donc tu vas rentrer dans ma chambre, mais pas dans mon lit, ni dans mes draps, parce que tu m'as pas répondu. On peut faire des shots sur la moquette. Il y a une chaise, tu peux avoir la chaise.
— Si je dis oui, est-ce que tu vas te taire ?
D'un geste théâtral, je fermai les lèvres avant de faire semblant de jeter la clé. Évidemment, un flux de mots improbables sembla vouloir s'échapper de mes lèvres. Sobre, je n'aurais pas accepté un refus de sa part, mais alcoolisée ? Il ne pourrait jamais y échapper.
Quand nous sortîmes de l'ascenseur, je tournai dans un sens puis dans l'autre, dans l'espoir de me souvenir de quel côté du couloir se trouvait ma chambre.
— Ton sens de l'orientation est ridicule. Tu venais de par là, dit-il en pointant l'un des côtés.
— Euh, à ma défense, les deux côtés du couloir se ressemblent.
Sous son regard appuyé, je fis le même geste que dans l'ascenseur, verrouillant et jetant à nouveau la fausse clé. J'avais raison de toute manière, les deux côtés du couloir étaient identiques. Comprenant que je ne savais réellement pas où se trouvait ma chambre, Max se pencha vers mon sac à main que je portais en bandoulière.
— Ne bouge pas, je cherche ta clé. Trois cent vingt-sept, dit-il après avoir sorti le pass du sac.
Sa main attrapa la mienne. Nous étions loin de la poigne un peu dure qu'il avait exercée pour me faire sortir de la salle de bal. Ma main dans la sienne était pleine de frissons qui se répandaient progressivement dans l'ensemble de mon corps. Sa main était grande, ferme, rassurante. C'était étrange d'avoir des réactions aussi marquées simplement parce que nous nous tenions la main.
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Muse
Fanfiction-Je souhaiterais que toi et Max vous remettiez ensemble. Ce n'est pas comme ça que commence cette histoire. Elle commence, quand j'avais douze ans. Quand j'ai rencontré un petit garçon qui m'a fait part de son rêve de devenir pilote de formule 1. C...