Désirs Sorciers

Sortilège des sens

Après plusieurs jours passés à lire et relire le grimoire confié par sa mentore, Agatha fit enfin une pause, se tenant devant la petite fenêtre de sa chambre, les bras croisés contre sa poitrine, les yeux perdus dans la lumière du soleil qui éclairait Salem. Au-dehors, le silence régnait, à peine troublé par le bruissement des feuilles dans le vent. Mais dans son esprit, c'était un véritable tourbillon. Un tourbillon d'images, de sensations, de désirs qu'elle n'arrivait plus à repousser.

Elle pensait à Rio. Elle pensait à leur prochaine rencontre, à ce que cette femme mystérieuse pourrait lui apprendre, pas seulement sur la magie, mais sur elle-même. Le souvenir des derniers rendez-vous avec la sorcière verte restait gravé en elle. La manière dont Rio jouait avec ses sens, la manière dont elle lui faisait sentir chaque frémissement, chaque frôlement comme une promesse non tenue. Cette promesse-là, Agatha la voulait enfin réalisée.

Son corps tout entier semblait en ébullition. À chaque instant de la journée, elle se surprenait à penser à Rio. À ses lèvres douces, à ses mains expertes qui frôlaient sa peau sans jamais s'attarder, la laissant en suspens. Elle n'avait jamais voulu quelqu'un avec une telle intensité. Sa magie elle-même était devenue une extension de ce désir. Chaque incantation récitée face au grimoire, chaque potion qu'elle tentait de préparer dans le secret de sa chambre lui semblait liée à Rio, à l'attente, à cette tension.

Elle se retourna en soupirant et se laissa tomber sur son lit, les draps frais sous elle, comme une invitation à abandonner ses résistances. Le soleil était haut dans le le ciel, filtrant sa lumière dorée à travers les rideaux.

Elle tira doucement sur les cordons de sa robe, sentant le tissu glisser sur ses épaules .

Agatha ferma les yeux et laissa sa main se poser sur sa peau nue, son souffle devenant plus profond. Dans son esprit, elle ne voyait que Rio. Cette sorcière insaisissable, qui apparaissait et disparaissait comme une ombre dans sa vie, mais qui la hantait jour et nuit.

Elle s'imaginait dans la clairière, à nouveau: La lumière de la lune éclairait leurs corps rapprochés, et cette fois, Rio ne se contentait pas de frôler ses lèvres. Elle la touchait, réellement.

Ses mains s'aventuraient sur sa peau, chaudes, possessives. Agatha pouvait presque sentir ce contact en elle-même, là, dans sa chambre, alors que ses doigts effleuraient son ventre, remontant doucement vers sa poitrine. Elle soupira, son corps réagissant instinctivement à cette image qu'elle peignait dans son esprit. Les mains de Rio, ses baisers brûlants.

Agatha se mordit la lèvre, assez fort pour se faire saigner. Elle voulait plus. Elle ne voulait plus seulement rêver de ces instants. Elle voulait que la prochaine rencontre soit différente. Elle voulait que Rio arrête de jouer, qu'elle cesse cette danse de provocation. La prochaine leçon, elle le savait, devait être plus que de simples mots et incantations.

Ses doigts glissèrent plus bas, son corps tendu d'anticipation, chaque caresse l'emmenant plus loin dans ses fantasmes. Rio était là, dans sa tête, sa voix douce et provocante chuchotant à son oreille, la taquinant, la faisant languir encore. Mais cette fois, Agatha ne voulait plus attendre.

Elle s'imagina Rio allongée à ses côtés, ses cheveux en cascade sur les draps, son sourire narquois toujours présent, mais cette fois accompagné d'un regard chargé de désir. Un désir qui reflétait celui qu'Agatha sentait en elle depuis si longtemps. Elle rêvait que Rio la prenne dans ses bras, la guide, l'embrasse sans retenue. Elle voulait sentir ses lèvres partout sur sa peau, explorer ce que jusqu'ici elle n'avait fait qu'imaginer.

Ses mouvements se firent plus rapides, plus insistants, son corps répondant avec une ardeur qu'elle n'avait jamais connue avant Rio. Ses pensées étaient complètement submergées par cette vision. Elle la voulait. Elle voulait que Rio l'enveloppe de son pouvoir, de sa magie, de son désir.

« Rio... » murmura-t-elle, la voix tremblante, à peine un souffle dans l'air de sa chambre. Son nom s'échappait de ses lèvres comme une prière, un appel silencieux. Le corps d'Agatha se tendit sous ses propres caresses, son cœur battant de plus en plus vite, de plus en plus fort. Ses pensées ne formaient plus qu'un flot ininterrompu de désir, d'impatience, de fantasmes qui prenaient une réalité brûlante dans son esprit.

Elle se laissa aller, ses doigts devenant plus pressants dans son entrejambe, et bientôt, la vague de plaisir qu'elle cherchait depuis si longtemps monta en elle. Un plaisir profond, électrique, qui la traversa entièrement, l'enveloppant de cette même chaleur qu'elle imaginait ressentir sous les mains de Rio. Elle se mordit la lèvre pour ne pas crier, étouffant le son qui menaçait de s'échapper, et se laissa emporter par cette vague puissante.

Lorsque la sensation se dissipa, Agatha resta immobile quelques instants, le souffle court, les yeux clos. Son corps tout entier était encore tendu de cette décharge, mais son esprit restait dans la clairière, dans ce rêve éveillé où Rio et elle s'abandonnaient l'une à l'autre.

Elle ouvrit les yeux, fixant le plafond de sa chambre, une seule pensée en tête: la prochaine pleine lune.

Cette fois, elle n'attendrait plus que Rio prenne les devants. Non, cette fois, elle s'assurerait qu'elles aillent jusqu'au bout.

Mais pour l'heure, elle doit d'abord retourner à son grimoire...