𝟑𝟒

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Kamel détourne le regard, et je sens qu'il se ferme à nouveau, le mur de protection qu'il a érigé entre nous se renforçant.

Kamel : Écoute, il se fait tard. Tu devrais manger quelque chose et ensuite essayer de dormir.

Je fronce les sourcils, perplexe. Je m'attendais à ce qu'il continue cette conversation, mais il préfère changer de sujet.

Moi : Et ton offre de repas, c'est tout ce que tu as à dire ?

Kamel secoue la tête, visiblement agacé par ma question.

Kamel : Je ne vais pas discuter de ça toute la nuit. Tu as besoin de reprendre des forces. Demain, je te ramènerai à l'hôpital pour ton pied.

Je regarde le sac de nourriture qu'il a déposé près de moi. Je me sens tiraillée entre l'envie de lui répondre et le besoin de prendre soin de moi. La douleur dans mon pied est toujours présente, un rappel constant de sa violence.

Moi : Tu as raison. Je dois manger. Mais je ne veux pas que ça signifie que tout est normal entre nous.

Il ne répond pas, mais je peux voir qu'il comprend. Il reste là, immobile, les bras croisés, ses yeux fixés sur moi. Je prends une profonde inspiration.

Moi : Pourquoi est-ce que tu agis comme si tu pouvais tout balayer sous le tapis ? Je suis blessée, Kamel. Ce que tu m'as fait ne disparaît pas avec un simple repas.

Kamel me regarde, et pour un bref instant, je crois qu'il va céder. Mais il finit par détourner le regard, l'expression de son visage redevenant froide.

Kamel : Manges et repose-toi. C'est tout ce que je demande.

Je hoche la tête, incapable de dire quoi que ce soit d'autre. Je prends le sac et commence à sortir les plats. Une partie de moi espère qu'il reviendra sur sa décision, qu'il parlera encore de ses émotions. Mais je sais qu'il ne le fera pas.

Kamel : Je vais être dans le salon si tu as besoin de quelque chose.

Alors qu'il s'éloigne, je me sens à la fois déçue et soulagée. Peut-être qu'un jour, il trouvera le courage de s'ouvrir. Pour l'instant, je dois me concentrer sur ma propre guérison, même si cela signifie vivre avec cette tension entre nous.

Je commence à manger, mais mon esprit est toujours préoccupé par notre échange. Kamel a un combat intérieur qu'il refuse de partager, et je me demande si je pourrai un jour briser cette carapace.

Je termine de manger, puis je me laisse tomber sur le lit, épuisée. La douleur de mon pied est toujours présente, mais je sais qu'un jour, les choses pourraient changer. Peut-être qu'en continuant d'être là pour lui, je pourrai lui montrer qu'il n'est pas seul.

Je ferme les yeux, me laissant emporter par le sommeil, espérant que demain sera un jour différent.

Le lendemain matin, je me réveille dans la chambre, la lumière du soleil filtrant à travers les rideaux. Mon pied me fait toujours mal, mais je sais que je dois me lever et me préparer pour le rendez-vous à l'hôpital. En me levant, je réalise à quel point ma situation est compliquée. Kamel, cet homme que je déteste et que je suis attirée, est à la fois ma prison et ma protection.

Je prends une profonde inspiration, puis je me lève lentement, essayant de ne pas mettre trop de poids sur mon pied blessé. La douleur irradie à chaque mouvement, mais je me dirige vers la salle de bain pour me rafraîchir. Je passe une main dans mes cheveux, essayant de me donner un peu de courage avant d'affronter Kamel.

Une fois prête, je rejoins le salon où il est assis sur le canapé, plongé dans ses pensées. À sa vue, un mélange d'anxiété et de détermination me traverse. Je me rappelle de notre dernière conversation, de ses mots durs, de son comportement distant. Mais il est aussi celui qui a pris soin de moi, d'une certaine manière.

Liés à Jamais: une histoire d'amour inaltérableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant