Liés à Jamais: une histoire d'amour inaltérable

𝟏𝟓

Kemel me prit dans ses bras, plaça ses deux mains sur mes joues et m'embrassa. Je me laissai faire, bien que dans mon esprit, je savais déjà que j'allais bientôt dire quelque chose qui risquerait de le blesser.

Kemel, visiblement surexcité :
"Wallah, je suis trop content, je vais re devenir daron, là, waaaaa !"

Je fronçai les sourcils, perplexe.
"Re devenir daron ?" Comment ça, "re" ? J'étais choquée. Je le fixai, incrédule.

Moi :
"Comment ça, re devenir daron ?"

Kemel, gêné :
"J'ai dit ça, moi ?"

Moi :
"Ouais, t'as déjà été papa ?"

Kemel, essayant de se rattraper :
"Mais qu'est-ce que tu racontes ?"

Moi, insistant :
"Tu l'as dit de ta propre bouche, Kemel."

Kemel, nerveux :
"Orh, ça y est, je me suis trompé."

Je le regardai fixement, sentant qu'il y avait quelque chose de louche.

Moi :
"Hmm..."

Kemel, tentant de changer de sujet :
"Putain, Wallah, je suis content ! Je vais être papa !"

Moi, plus méfiante que jamais :
"Inshallah, si Dieu le veut."

Kemel sortit son téléphone et appela quelqu'un. Je crus comprendre que c'était sa mère.

"Appel entrant : Maman de Kemel."

Kemel, avec un grand sourire :
"Allô, yemma ?"

Il mit le haut-parleur, et la voix de sa mère résonna dans la pièce.

Mère de Kemel :
"Allô, mon fils, ça va ?"

Kemel :
"Oui, alhamdulillah, et toi, yemma ?"

Mère de Kemel :
"Ça va, alhamdulillah. Tu as quelque chose à me dire ?"

Kemel, rayonnant :
"Oui, Tasnime est enceinte, je vais devenir papa !"

Sa mère éclata de joie, lançant des youyous de bonheur, puis elle fit des duaas pour moi, Kemel, et l'enfant. Elle était visiblement ravie.

Moi, mal à l'aise, esquissai un sourire.

Mère de Kemel, avec émotion :
"Inshallah, cette fois-ci, ta femme et l'enfant survivent..."

Kemel, brusquement :
"Mama ! Arrête de parler de ça ! Oui, amin, mais tais-toi !"

Je restai figée. Qu'est-ce qu'elle venait de dire ? "Cette fois-ci, ta femme et l'enfant survivent" ? Mon esprit tourbillonnait. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Je n'étais pas stupide. Il me cachait quelque chose. Tout ça, ajouté au "re devenir daron", était plus que louche. Kemel me lança un regard inquiet.

Mère de Kemel, confuse :
"Je suis désolée, mon fils, je ne savais pas..."

Kemel, soupirant :
"C'est rien, on en parlera plus tard."

Mère de Kemel, avec tendresse :
"Prends bien soin de Tasnime, s'il te plaît."

Kemel :
"Oui, t'inquiète pas, yemma."

Mère de Kemel :
"B'slema, mon fils. Passe le bonjour à Tasnime."

Kemel :
"B'slema."

Il raccrocha, me regarda un instant, puis posa son regard sur mon ventre. Il s'approcha de moi et mit doucement ses mains dessus, ce qui me donna des frissons. Je retirai ses mains et me détournai vers le lit.

Kemel, inquiet :
"Qu'est-ce que tu as ?"

Moi, évasive :
"Rien."

Kemel, insistant :
"Parle."