Liés à Jamais: une histoire d'amour inaltérable

𝟑𝟏

Naïm : Je suis ton grand frère. Je suppose que tu ne t'attendais pas du tout à ça. Mais maman et papa l'ont toujours caché parce qu'ils avaient honte de moi. Je n'étais pas du tout le fils qu'ils voulaient. À 6 ans, ils m'ont mis dans une famille d'accueil, et j'ai passé mon enfance dans différentes familles. À 16 ans, j'ai décidé de commencer à vendre de la drogue pour mettre de l'argent de côté et m'acheter une maison. J'ai continué jusqu'à ce qu'ils me prennent à 17 ans. C'est pour ça que ça fait peu de temps que je suis sorti de prison et que tu n'as jamais pu me connaître.

Je suis choquée. Comment mes parents ont-ils pu ne jamais me parler de l'existence de mon grand frère ? Comment ont-ils pu me mentir tout ce temps sur le fait que je ne suis pas fille unique ? Il a dû vivre une enfance difficile dans les familles d'accueil, et ça me fait énormément de peine. Quand il me parlait, il me regardait, mais détournait rapidement le regard. Je restais sans voix, le fixant.

Moi : Je suis sincèrement désolée...

Naïm : Ce n'est pas de ta faute, mais de la leur. J'aurais aimé te voir grandir et pouvoir te protéger comme un grand frère, mais ils ont décidé autrement. Quand j'ai su que ta mère était enceinte de toi, j'étais furieux, car je savais que je ne pourrais jamais voir ma petite sœur ni te donner l'amour d'un grand frère. Depuis mes 6 ans, j'ai de la haine envers ta mère et ton père. Ils m'ont tout enlevé, même ma petite sœur.

Mon cœur se brise en mille morceaux. Ses mots me déchirent. J'ai les larmes aux yeux, et je me lève pour le prendre dans mes bras. Il fait de même, me serrant contre lui en me caressant les cheveux.

Moi : Je savais qu'il y avait quelque chose depuis que tu es venu et que tu as vu maman.

Je me détache, et je vois qu'il a les yeux rouges, se retenant de pleurer.

Naïm : Je n'ai plus mis les pieds là-bas depuis longtemps. Ça a dû lui faire bizarre de me revoir.

Moi : Oui.

Après cela, nous avons discuté tous les trois jusqu'à ce que je reçoive un appel de Kemel.

Appel entrant : Kemel

Moi : Allô ?

Kemel : T'es où ?

Moi : Avec Sarah.

Kemel : Mais où ?

Moi : Euh... on rentre maintenant chez elle.

Kemel : Comment ça ? T'es où et avec qui ?!

Je regarde Sarah et Naïm. Naïm me fixe avec les sourcils froncés, tandis que Sarah me dévisage. Je me lève et vais dans la cuisine, qui est ouverte sur le salon.

Moi : Je suis avec Sarah et une copine à elle.

Kemel : OÙ ?

Moi : Mais crie pas ! Je suis chez la copine de Sarah, je rentre maintenant.

Kemel : J'arrive te chercher, envoie l'adresse.

Je commence à paniquer, je tremble.

Moi : Ça ira, je vais prendre le bus.

Kemel : L'adresse maintenant.

Moi : Kemel, j'ai dit que je prenais le bus.

Kemel : L'adresse.

Moi : Mais je—

Kemel : TA GUEULE ET DONNE-MOI CETTE PUTAIN D'ADRESSE !

Des larmes commencent à me monter aux yeux. Je sens le regard de Naïm sur moi et je panique, raccrochant.

Moi : Sarah, on part.

Sarah : Quoi ? Pourquoi ?

Moi : Je te raconterai plus tard, on doit y aller.