𝟐𝟕

409 20 19
                                    

Moi : Allô, wesh, t'es qui ?

Une voix féminine résonna à l'autre bout du fil.

Je fronçai les sourcils. Kamel prit le téléphone de ma main et raccrocha. Je le fixai avec dégoût. Il me répugnait. J'ai retiré ma main de son emprise, pris mon téléphone et suis sortie. Je n'avais pas besoin de savoir qui c'était, ni pourquoi elle appelait. Je ne cherchais plus à comprendre. Pourquoi avais-je commencé à m'attacher à lui ? Ça n'aurait jamais dû arriver...

C'est mon violeur.

L'homme qui a volé ma virginité. Celui qui a négocié avec mon père pour se marier avec moi, pour pourrir le restant de ma vie. L'homme qui me bat. L'homme qui ne m'apporte que du mal. Et moi ? J'ai eu la faiblesse de développer des sentiments pour lui. Comment puis-je encore me regarder dans une glace après tout ça ? J'ai honte. Honte de moi...

Les larmes ont commencé à couler. Je marchais, je ne savais pas où. Environ vingt minutes s'étaient écoulées depuis que j'avais quitté le restaurant, quand Kamel m'a rattrapée.

Kamel : Oh, tu vas où ?!

Moi : Me casse pas les couilles.

Kamel : Parle bien ! Rentre dans la voiture, maintenant !

Moi : Attends, c'est toi qui t'énerve alors que c'est toi qui merde ?! Non mais je rêve là !!

Kamel : Nique ta mère, j'ai rien fait ! Va dans la voiture maintenant.

Il devenait rouge de colère, ses sourcils froncés, la mâchoire contractée.

Moi : Je vais prendre un taxi, j'ai plus envie de te voir.

Il m'a giflée. Lui, qui m'avait juré de ne plus jamais lever la main sur moi, n'a même pas tenu deux jours. Je n'ai même pas réagi, à vrai dire, je commence à m'habituer à ses coups et à ses paroles vides de sens. Il a attrapé mon bras, l'a serré, et m'a traînée jusqu'à la voiture. Il m'a poussée à l'intérieur, claqué la porte, et est monté à son tour avant de démarrer.

Le trajet s'est passé en silence, j'avais le regard vide. Arrivés à la maison, je suis descendue sans un mot. Je suis montée directement dans la chambre, me suis changée, démaquillée, puis allongée sur le lit avec mon téléphone. J'ai envoyé un message.

Moi : Sarah ? Je peux te parler, j'espère que je ne te dérange pas...

Elle a répondu à la seconde.

Sarah : Oui, bien sûr que tu peux me parler, tu ne me déranges pas du tout, ma chérie. Dis-moi, ça va ?

Moi : Pour être honnête, non, je ne vais pas bien du tout... Je n'ai plus goût à la vie, je souffre trop, Sarah. J'ai trop mal au cœur.

Sarah : Mais pourquoi ?! Dis-moi tout w'الله, tu peux me faire confiance, chérie. Il y a quoi ?

Moi : C'est difficile pour moi de me confier. Je n'en ai parlé à personne. Ça fait trop longtemps que ça dure, et là, je n'en peux plus... Si je t'écris ce message, c'est pour ne pas finir comme l'été dernier, Sarah.

Sarah : Non, non, non, Tasnime ! Je ne veux pas t'entendre dire ça, s'il te plaît ! Tu es forte, arrête de dire des choses comme ça !

À ce moment-là, Kamel est entré dans la chambre. Je lui ai dit au revoir rapidement.

Moi : Désolée, mon cœur, je dois y aller. Je t'envoie un message dès que possible. Je t'aime, omri.

Sarah : Je t'aime aussi, mon petit cœur. À toute à l'heure.

J'ai fermé mon téléphone et me suis déconnectée. Kamel me regardait bizarrement.

Kamel : Tu parlais à qui ?

Liés à Jamais: une histoire d'amour inaltérableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant