4 SAISONS A BLOCK-RIVER

CHAPITRE 69

DEUX MONDES QUI S'ENTRECHOQUENT !

Une fois dehors, Sasha s'apprêtait à monter dans la petite mini de Lara, lorsqu'une élégante voiture s'arrêta à sa hauteur et un séduisant chauffeur en descendit.

- Melle Van Heerden ?

- Oui, c'est moi !

Le bel homme s'inclina légèrement.

- Je suis chargé de vous conduire à l'hôtel "Gallo".

- Qui êtes-vous ? Lui demanda-t-elle

- Le chauffeur de la famille Galloway, plus précisément celui de M. Lev Galloway.

- Très bien, je vous suis !

Elle fit signe à son amie et se dirigea vers la voiture.

Elle détestait tout ce protocole dont les riches avaient besoin pour se sentir "existé", cette nécessité d'étaler avec ostentation leur fortune, elle n'appartenait pas à ce monde d'ailleurs ce monde ne l'intéressait pas, sa vie lui convenait parfaitement.

Mais ce soir, deux mondes allaient s'entrechoquer pour mieux s'ignorer pense-t-elle.

Une fois, arrivée devant l'hôtel, elle commençait à connaître les codes de politesse de la haute société donc, elle attendit patiemment qu'on vienne lui ouvrir la portière.

Totalement inconsciente de l'effet qu'elle faisait sur les hommes, elle se dirigea avec appréhension vers l'ascenseur, Lev Galloway lui avait précisé que tous les invités seraient sur le rooftop de l'hôtel.

Les portes s'ouvrirent directement sur le toit, il faisait froid, elle resserra autour de ses bras sa pashmina, tout en couvrant son décolleté. Les regards insistants mêlés d'admiration de certains hommes la mettaient mal à l'aise.

Un invité fut plus rapide que les autres, il fonça sur Sasha et se présenta devant elle.

- Buonasera signora Van Heerden !

- Buonasera Signore Balducci, répondit Sasha dans un italien qui frisait la perfection.

Lev lui avait envoyé la liste des invités ainsi que leur profil, liste qu'elle avait apprise par cœur.

- Vous êtes un régal pour les yeux, signora ! Lui dit-il

- Grazie mille (merci en italien)

Une voix rauque interrompit cet agréable échange, tout près d'elle Sasha sentit son rythme cardiaque s'accélerait et ses mains devinrent toutes moites en entendant ce timbre.

- Bonsoir Melle Van Heerden !

- Non M. Galloway, pas cette fois-ci, ce soir j'ai bien l'intention de garder la signora Van Heerden à mes côtés. Lui précisa le bel italien.

- Je regrette M. Balducci, elle est ma seule interprète pour la soirée, je vais donc, devoir vous la "voler". Lui répondit l'homme d'affaires avec un regard implacable et féroce.

Sasha n'eut pas d'autre choix que de suivre Lev, sa poigne sur son bras était trop forte pour se libérer.

- Lâchez-moi, vous me faites mal. Lui dit la jeune fille.

Lev n'eut pas le temps de répondre, Sven fit son apparition, incroyablement beau, une beauté plus douce que celle de son frère. Il était éblouissant dans un costume beige coupé sur mesure avec pour seule fantaisie, un foulard aussi bleu que ses prunelles, autour de son cou.

Quant à Lev Galloway, il portait avec assurance et arrogance, un costume trois pièces gris anthracite, et lui aussi avait un accessoire, une pince à cravate estampillée de deux initiales "LG" au-dessus d'une tête de loup.

Ses traits n'étaient pas très réguliers mais il se dégageait de lui, un magnétisme, une fascination que personne ne pouvait ignorer. Sa mâchoire était constamment contracté comme s'il s'attendait à tout moment à être attaqué. Pensa Sasha

Sven la sortit de ses songes.

- Sasha Van Heerden, à chacune de nos rencontres, tu sembles de plus en plus belle, je vais finir par t'épouser. Lui déclara Sven avec un regard angélique.

Sasha lui lança un regard ébahi et lui fit un sourire timide.

- Oh non Sasha ! Pas ces yeux irrésistibles, c'est possible qu'une telle couleur existe !

- Oui, comme je vous l'ai déjà dit j'appartiens à une ethnie ou quasiment toutes les femmes ont les yeux jaunes.

Lev s'était crispé comme un arc, il se souvenait de leur première rencontre, et du fiasco celle-ci. Il chassa rapidement ce souvenir pour se concentrer sur la discussion entre son cousin et Sasha.

Il se plaça derrière la jeune fille et sous l'effet de surprise, la jeune femme chancela légèrement, elle sentit la main chaude de l'homme la retenir. Mais cette main insidieuse sur son ventre posait de manière si intime lui donnait l'impression que le tissu de sa robe n'était plus qu'une barrière très fragile.

Son contact était déstabilisant, sentant sa gêne, il accentua la pression de sa paume sur son corps.

Sasha se libéra maladroitement de son emprise pour tenter de reprendre ses esprits et d'émerger de cet instant qui n'avait duré que quelques secondes.