---
Rencontre avec les Durs
J’habite dans les rues de Naples, et ici, c’est la jungle. Tout le monde se bat pour survivre. Les quartiers sont pourris par la mafia, chaque ruelle a son chef, chaque coin sombre appartient à un gang. Et moi, je passe au milieu de tout ça, les vêtements déchirés, les poches vides, et la rage bien cachée derrière un sourire que je lâche à personne.
Ce soir-là, je traverse le quartier des “loups ”, un groupe de mafieux bien connus pour faire régner la terreur. J’essaie de rester discrète, mais quand t’es une fille seule dans les rues, impossible de pas attirer l’attention.
"Hey, Luna, c’est ça ?" Une voix rauque derrière moi. Je me retourne et tombe nez à nez avec Marco, un des types du gang. Le genre qui se croit intouchable, toujours entouré de ses sbires comme si c’était des gardes du corps.
"Qu’est-ce que tu veux ?" je lui lâche sans même essayer de cacher mon agacement.
Marco ricane, regardant mes vêtements en lambeaux, mon air fatigué. "T’as pas l’air en grande forme. Besoin d’un peu d’aide ? Tu sais, dans notre business, on trouve toujours du travail pour les petites comme toi."
Je fronce les sourcils. "T’as cru que j’étais une pute ? Va te faire voir, Marco."
Sa mâchoire se serre, et son sourire disparaît. "Oh, la petite a du caractère. Mais ici, c’est moi qui décide, pas toi. T’es sur mon territoire, alors soit tu fais ce qu’on te dit, soit tu dégages."
Derrière lui, deux autres gars avancent, m’encerclant. Je sais que je suis coincée, mais j’ai pas l’intention de me laisser faire. J’ai ma lame bien cachée dans ma manche, prête à sortir au moindre mouvement.
"Allez, Marco, laisse tomber, c’est qu’une gamine," lance l’un des sbires, un grand type musclé avec des tatouages qui remontent jusqu’à son cou.
"Une gamine ?" Je ricane en les regardant tous, la rage montant en moi. "Vous avez aucune idée de ce dont je suis capable."
Marco avance et tente de me pousser contre le mur. "Écoute, Luna, tu ferais mieux de te calmer. Ce quartier est à nous, et ici, les filles comme toi, elles obéissent, compris ?"
Sans hésiter, je sors ma lame et la pointe vers lui. "T’approche pas, Marco, sinon t’y laisseras des plumes."
Ils éclatent de rire, mais je vois bien que ça les déstabilise. "Oh, la petite veut jouer à la dure. Allez, montre-nous ce que t’as dans le ventre," me défie le plus jeune des trois.
Marco essaie de m’attraper, mais je suis plus rapide. Je lui enfonce mon coude dans le ventre, et il recule, surpris. Les deux autres se précipitent vers moi, mais je réussis à éviter leurs coups, esquivant tant bien que mal. Un poing m’atteint finalement à la mâchoire, et je crache du sang, mais je garde mon regard froid.
"Vous croyez vraiment que vous allez me faire plier ? Allez-y, faites-vous plaisir !"
L’un des gars sort un couteau, le regard sombre. "Tu vas regretter de t’être frottée à nous, Luna."
Je recule, serrant les dents, cherchant une échappatoire. Mais avant même que je trouve une solution, une voix retentit dans la ruelle.
"Qu’est-ce que vous foutez ? Laissez-la tranquille." C’est Luca, un ancien pote de la rue, qui fait maintenant partie d’un gang rival. Il s’approche, le regard dur. "On dirait que vous avez rien de mieux à faire que d’emmerder une fille."
Marco grogne, mais il sait qu’il peut pas se permettre de provoquer Luca et ses gars. "On s’occupe de nos affaires, Luca. Alors dégage."
Luca avance, plus imposant que jamais. "Elle est avec moi, compris ? Alors, si vous voulez un problème, venez le chercher."
Les gars reculent à contrecœur, lançant des regards noirs avant de disparaître dans le quartier. Marco me fixe une dernière fois. "C’est pas fini, Luna. On se reverra."
Quand ils sont enfin partis, Luca se tourne vers moi, un sourire en coin. "T’as vraiment le chic pour attirer les ennuis, hein ?"
Je lui rends un regard fier. "J’ai pas besoin de toi, tu sais."
"Je sais," il dit en riant, "mais si tu veux survivre ici, va falloir que tu joues un peu plus malin. La prochaine fois, ils seront peut-être plus nombreux."
Je hausse les épaules. "Je me débrouillerai."
Il soupire, et je vois qu’il s’inquiète vraiment, mais il connaît aussi mon caractère. Je suis pas du genre à me laisser marcher dessus, même par les pires gars de Naples.
Quand il s’éloigne, je m’assois contre le mur, sentant la douleur de mes blessures. Mes lèvres sont ouvertes, mes côtes me font mal, mais au fond, je suis fière. Je suis toujours debout, toujours là, malgré eux.