SANGUE DI LUNA

#9

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À peine Rocco a-t-il fini de parler que je sens une pression sur mon épaule. Je me retourne et vois Marco, son sourire m’angoissant de plus en plus.

— "Écoute, Luna, je vais m’arranger pour que tu puisses parler à Karim. C’est lui qui décide de tout ici," dit-il d’un ton qui ne me plaît pas.

Une boule d’angoisse se forme dans mon ventre. Karim, c’est le nom qui fait trembler tout le monde dans le quartier. Le chef de la mafia, celui qui n’hésite pas à faire disparaître ceux qui le trahissent.

— "Tu es sûr de vouloir faire ça ?" je demande, une appréhension grandissante.

Marco hausse les épaules.

— "C’est la seule option. Crois-moi, il est capable de te protéger si tu joues bien tes cartes."

Je lui fais face, essayant de déchiffrer son expression. Il a ce regard calculateur, comme s’il cherchait à me piéger. Mais je suis trop prise dans mes pensées pour faire demi-tour maintenant.

— "D’accord, si tu le dis…" je murmure, hésitante.

Marco me prend par le bras, son contact est ferme, presque trop ferme. On sort du café, et je le suis à travers les ruelles de Naples. Je me sens piégée dans ce jeu, comme une proie qui s’en va vers le lion.

— "Karim ne te mangera pas, je te le promets," me lance Marco en riant, mais je sens que ce n’est pas une blague.

On arrive devant un bâtiment délabré, un ancien entrepôt en plein cœur de la ville. La lumière au-dessus de la porte clignote, et le silence de la rue semble écrasant. Marco ouvre la porte, et je me sens engouffrer dans l’obscurité.

À l’intérieur, des hommes sont assis autour d’une table, leurs visages cachés par l’ombre. Leurs regards se posent sur moi, et une tension palpable s’installe. Je déglutis, l'angoisse me rongeant.

Karim apparaît, un homme grand et imposant, entouré de son entourage. Ses yeux brillent d’une lueur froide, et je sens un frisson parcourir ma colonne vertébrale.

— "Alors, c’est elle la petite voleuse ?" dit-il d’un ton moqueur.

Marco se tient à mes côtés, un sourire satisfait sur le visage.

— "Oui, Karim. Elle a osé voler dans notre entrepôt. Mais je pense qu’elle pourrait être utile," dit-il, sa voix mielleuse.

Karim me scrute de haut en bas, et je ne peux m’empêcher de frissonner.

— "Tu sais, dans ce monde, voler, ça a un prix," déclare-t-il, une note de menace dans sa voix. "Et je suis ici pour récupérer ce qui m’appartient."

Je m’avance, le cœur battant.

— "J’ai juste pris de la nourriture… je voulais seulement survivre," je plaide, ma voix tremblante.

Karim éclate de rire, un rire froid et cruel.

— "Survivre, hein ? Tu crois que ça te donne le droit de fouiller dans mes affaires ? Tu n’es rien ici, gamine."

Marco échange un regard complice avec Karim, et je comprends qu’il m’a manipulée. Mon cœur se serre alors que je réalise que je suis tombée dans son piège.

— "Si tu veux vraiment survivre, tu devras prouver ta loyauté. Et la première étape, c’est de faire ce que je te dis," dit Karim, un sourire narquois aux lèvres.

Je me retrouve piégée, entre les griffes de ceux que je redoutais le plus. L’adrénaline monte, et je sens la panique s’emparer de moi. Je dois réfléchir vite.

— "Je peux vous aider… Je connais des choses, des rumeurs dans la rue," je lâche, espérant que ça puisse les intéresser.

Karim plisse les yeux, comme s’il pesait mes mots.

— "Des rumeurs, dis-tu ? Bien. Mais n’oublie pas, si tu me déçois, je sais où te trouver. Et tu ne voudrais pas que ça arrive," dit-il, sa voix glaciale.

Je hoche la tête, une peur sourde m’envahissant. Marco sourit, satisfait de son coup.

— "Bienvenue dans notre famille, Luna. Espérons que tu aimes le spectacle," dit-il, et je comprends que j’ai été attirée dans un monde bien plus sombre que je ne l’aurais jamais imaginé.

La réalité me frappe de plein fouet, et je sais que je dois jouer le jeu. Chaque mouvement que je fais, chaque mot que je prononce, pourrait être mon dernier. Je suis désormais au cœur du chaos, entre les mains de Karim et de son équipe.

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