SANGUE DI LUNA

#2

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J'habite dans les rues de Marseille, cette ville où la mer rencontre le béton, où la beauté se cache derrière des murs défraîchis. Ici, la chaleur du sud se mêle à l'ombre des ruelles étroites, aux bruits des voitures qui résonnent jour et nuit. On sent l'odeur du sel dans l'air, parfois le parfum d'un restaurant qui attire les touristes, mais moi, je n'en vois rien. Je vis au milieu de l'agitation, entre les coins sombres et les bâtisses oubliées. Marseille est une ville vivante, bruyante, mais pour moi, elle est un terrain de survie.

Je me réveille chaque matin dans un vieux bâtiment abandonné. Les murs sont fissurés, la peinture s'écaille, et le sol est recouvert de poussière et de débris. Ce n'est pas un foyer, mais c'est le seul endroit où je peux fermer les yeux quelques heures sans être dérangée. Mes vêtements sont en lambeaux, usés par la dureté de la vie dans la rue. Ce look de sauvage, de fille délaissée, attire les regards des passants, et souvent, ils me voient comme un animal. Mais peu importe ce qu'ils pensent de moi. Pour eux, je ne suis rien. Mais pour moi, chaque jour est une victoire, un pas de plus vers la survie.

La journée, je cherche de la nourriture dans les coins oubliés. Les marchés, les ruelles où les restaurants jettent leurs déchets, voilà où je trouve mon repas. Parfois, je tombe sur du pain rassis ou des restes de fruits. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est assez pour me garder debout. Marseille est une ville qui ne s'arrête jamais, et il y a toujours des gens pour jeter de quoi manger. Mais je dois être rapide et discrète, car les autres, ceux qui vivent aussi dans les rues, cherchent la même chose.

La nuit, Marseille se transforme. Les ruelles s'assombrissent, les bruits s'atténuent, et une autre vie commence. C'est à ce moment que je sors vraiment, armée de mon instinct et de mon arme. Dans ces rues sombres, certains pensent que je suis une prostituée, que je suis là pour vendre mon corps. Rien que cette idée me donne envie de cracher de dégoût. Quand ils s'approchent de moi, je ne me contente pas de leur tourner le dos. Je pointe mon arme vers eux, et mon regard leur dit tout ce qu'ils ont besoin de savoir. Je ne suis pas à vendre, et je ne suis pas une victime. Je suis une tueuse, une survivante. La peur dans leurs yeux, c'est ma seule satisfaction.

Il y a des nuits où je croise d'autres âmes perdues comme moi. On échange des regards, parfois des mots, mais la méfiance reste. Marseille est pleine de gens comme nous, des personnes qu'on ne remarque pas, qui glissent dans l'obscurité. Mais il y a aussi des hommes plus sombres, ceux qui cherchent à profiter de la vulnérabilité des autres. Quand je les croise, mon cœur s'accélère. Je me tiens prête à me défendre, prête à leur montrer que je ne suis pas celle qu'ils pensent. Certains fuient, d'autres cherchent le combat. Mais je suis préparée pour chacun d'eux.

J'ai dû faire des choix difficiles pour survivre. Parfois, la justice que je rends ne ressemble pas à celle qu'on trouve dans les livres ou les films. Quand je vois un homme qui menace quelqu'un d'autre, je ne peux pas détourner le regard. Je ne peux pas rester là, immobile. C'est ma façon de prouver que j'existe, que je ne suis pas invisible. Chaque fois que je me bats, c'est une victoire sur la vie qui m'a été volée.

Dans ces ruelles de Marseille, certains commencent à parler de moi. Ils disent qu'une fille rôde la nuit, qu'elle se défend et n'a peur de rien. Ils murmurent mon nom, certains avec admiration, d'autres avec crainte. Mais ils ne savent rien de ce que je vis réellement, de ce que c'est que de survivre dans une ville qui peut être aussi impitoyable que belle.

Je suis Luna, la Tueuse Abandonnée. Dans les rues de Marseille, je me bats pour ma survie, pour mon honneur, pour ne pas disparaître. Chaque nuit est une bataille, mais je suis prête. Tant que je suis en vie, mon histoire continue dans cette ville où la mer et le danger se rencontrent.

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