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Après avoir quitté la villa dans une course effrénée, on a sauté dans un taxi, Karim et moi, les pensées en désordre. L’ambiance dans la voiture était tendue, presque palpable. Karim avait l’air prêt à exploser, les muscles contractés, et je savais qu’il avait besoin de décompresser, mais pas ce soir.
« On doit se planquer, » a lâché Karim, le regard fixé sur la route. Il avait raison. On avait besoin d’un endroit où se poser pour réfléchir.
Tigran, notre contact local, nous avait conseillé un petit hôtel à l’extérieur d’Erevan, loin des regards indiscrets. Quand on est arrivés, l’endroit était charmant, avec des murs en pierre, des lanternes qui brillaient dans le jardin, et une ambiance qui semblait presque accueillante. Mais je savais que cette tranquillité était trompeuse.
Le vieux propriétaire, un homme à la moustache grisonnante et au sourire amical, nous a accueillis. « Une chambre pour deux, s’il vous plaît, » a demandé Karim d’un ton qui ne laissait pas de place à la discussion.
Le propriétaire a hoché la tête, mais j’ai vu son sourire se réfréner légèrement. « Je n’ai qu’une seule chambre de dispo, désolé ! »
Je me suis tournée vers Karim, et nos regards se sont croisés. Une seule chambre ? Super. C’était typiquement le genre de situation qui aurait pu tourner à la catastrophe. Mais bon, ce n’était pas le moment de faire des histoires.
« Ça ira, » a dit Karim, un peu trop calmement. « On va s’arranger. »
La chambre était un mélange de rustique et de cosy. Un grand lit à baldaquin occupait le centre, et des draps en soie étaient tirés sur le lit, comme s’ils voulaient cacher la réalité qui nous attendait. Je m’y suis assise, jetant un coup d’œil au décor, mais je ne pouvais pas me débarrasser de l’impression que la tension était palpable dans l’air.
Karim a commencé à inspecter la chambre, ouvrant les placards et scrutant les moindres recoins. C’était comme s’il cherchait quelque chose, ou peut-être quelqu’un. Je suis restée là, à le regarder, me demandant ce qui se passait dans sa tête.
Finalement, après quelques minutes de silence pesant, il a retiré son t-shirt, révélant un torse musclé et tatoué. Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine. Je savais qu’il était bien bâti, mais le voir si près de moi, comme ça, c’était une autre histoire. Mes joues se sont mises à chauffer, et j’ai vite détourné les yeux, cherchant désespérément un mur à fixer.
Karim s’est allongé sur le lit, les bras derrière la tête, dans une attitude décontractée qui m’a presque agacée. J’étais là, à quelques centimètres de lui, et il semblait aussi tranquille que si on était dans un parc d’attractions. La pièce était remplie d’un silence presque gênant, et j’étais coincée dans ce moment bizarre où je savais qu’on devait partager ce lit, mais où je ne savais pas comment gérer la proximité.
« Je vais dormir, » a-t-il dit finalement, mais je ne savais pas si c’était un ordre ou une simple constatation.
J’ai fait mine de me concentrer sur le plafond, essayant de calmer le tumulte de mes pensées. Ce silence entre nous était devenu insupportable. On était là, dans la même pièce, partageant un lit, mais je sentais qu’on était chacun dans notre coin, perdus dans nos réflexions.
Le lit était douillet, et malgré la situation, j’étais trop épuisée pour rester éveillée. Je me suis glissée sous les draps, essayant de trouver une position confortable, mais la proximité de Karim m’en empêchait. Il était si près que je pouvais sentir sa chaleur, et cela me rendait nerveuse.
J’ai essayé de me faire la plus petite possible, repliant mes jambes contre ma poitrine. Mais chaque fois que je bougeais, je sentais son regard sur moi, même s’il ne disait rien. C’était comme si, dans ce silence, il y avait un million de choses non dites.

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SANGUE DI LUNA
Acción"Une tueuse malgré elle, un leader impitoyable, une haine explosive. Entre missions, survie et mariages forcés, Luna et Karim s'affrontent dans un Naples où le danger règne et les abandonnés n'ont plus de choix."